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Visite d’Elizabeth Borne à Alger : Entretien avec M. Kaci-Kacem AIT YALLA, Président de CACI en France

Dans le présent entretien, à l’approche de la tenue, à Alger, de la réunion du Comité Intergouvernemental de Haut Niveau (CIHN), le président de la CACI en France, M. Kaci-Kacem AIT YALLA, fait observer que la France comme beaucoup d’autres pays européens relocalise son industrie à proximité. L’Algérie se doit donc de se positionner sur ce créneau. Concernant le nouveau code des investissements, il ouvre certaines possibilités à l’implantation d’entreprises 100% à capitaux étrangers, relève-t-il. La CACI en France se charge d’informer et de promouvoir la destination IDE Algérie. Le président de la CACI en France affirme son souhait de voir l’Algérie devenir un hub pour l’Afrique et sur le bassin méditerranéen et que l’axe économique, Paris-Alger-Johannesburg devienne une réalité.

Entretien réalisé par Hakima Laouli

Algerieinvest : Vous venez d’annoncer la participation de la CACI en France au Forum Algérie–France d’Alger, en marge de la rencontre du CIHN (Conseil Intergouvernemental de Haut Niveau), une mission d’entreprises françaises en Algérie, accompagnant la Première ministre, Elizabeth Borne, du 9 au 11 octobre prochains. Pourriez-vous nous en dire davantage sur cette mission ?

M. Kaci-Kacem AIT YALLA : Cette rencontre rentre dans le cadre d’un processus établi et qui date du premier protocole intergouvernemental de 2012. Les présidents Abdelmadjid TEBBOUNE et Emmanuel MACRON l’ont réactivé lors de la dernière visite officielle d’amitié de trois jours effectuée par le président français en Algérie. Le samedi 27 août 2022, les deux homologues ont scellé la réconciliation entre Paris et Alger, en signant une déclaration qui renouvelle leur engagement à inscrire leurs relations dans une dynamique de progression irréversible.

Ce rapprochement va permettre la création d’un Haut conseil de coopération, d’une commission mixte d’historiens pour étudier la colonisation, d’encourager la mobilité tout en luttant contre l’immigration clandestine et le développement du cinéma, de l’agriculture, des énergies dans la perspective de nouveaux partenariats. Un partenariat équilibré dans l’intérêt des deux pays.

Quelles sont vos attentes de la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) ?

Nous attendons des gestes concrets d’investissements pour la diversification de l’économie algérienne, notamment dans le domaine de l’agriculture, des infrastructures, du numérique, du tourisme … et surtout avec un réel transfert technologique. La France comme beaucoup d’autres pays européens relocalise son industrie à proximité (à la suite de l’expérience de dépendance vécue pendant la crise sanitaire). L’Algérie se doit de se positionner sur ce créneau de colocalisation industrielle, créateur d’emplois. Malgré le fait que la France soit surpassée sur le marché algérien  par l’Italie, la Chine et la Turquie, l’Algérie reste le premier marché africain et du monde arabe pour la France. Le potentiel de croissance reste très fort.

Plus de 500 entreprises d’origine française sont déjà en Algérie dans différents domaines d’activités (agriculture, numérique, pharmaceutique, automobile, services et formations…). La Chambre de Commerce française en Algérie (CCIAF) est très dynamique sur le terrain et englobe plus de 2000 adhérents en Algérie.

La gestion en bon père de famille et l’optimisation de nos importations pratiquées par notre gouvernement ont permis d’asseoir une base saine de nos finances pour un meilleur redéploiement après Covid. L’augmentation du flux de nos importations donne la priorité à l’intégration de la production et la transformation localement. Les entreprises françaises ont le savoir de l’engineering, de la normalisation et de la mise en place des processus.

L’Algérie est un pays continent, sa position géostratégique ne laisse personne indiffèrent. L’Algérie sait et accueille toute proposition en corrélation avec ses intérêts et ses principes. La relation entre la France et l’Algérie est de haut niveau. Notre diaspora est au centre de ce dispositif.

Vous avez fait état dernièrement d’un possible potentiel de quelques 400 000 hommes d’affaires et cadres, d’origine algérienne, vivant en France. Où en sont vos démarches à ce propos ?

Nous sommes sur le terrain avec des dizaines de projets répondant aux appels entrants. Beaucoup sont en exécution. Notre mission se renforce de jour en jour et notre feuille de route, en harmonie avec notre ministère de tutelle et notre réseau diplomatique, est ambitieuse en France et en Algérie. Nous allons plus privilégier le terrain en régions.

Nous lançons un appel à tous les responsables locaux (Walis, Députés, Maires…) de nous solliciter.

À propos des entreprises algériennes en France (hormis quelques exceptions), la législation, malheureusement, ne permet pas pour l’instant leur implantation à l’étranger.

Nous avons un potentiel de plus de 450 000 entreprises et hauts cadres d’origine algérienne en France à aller chercher en priorité.

Un nouveau code d’investissement est en vigueur depuis le 18 septembre dernier. Pensez-vous qu’il réponde aux préoccupations en matière d’attrait des IDE ?

Jusqu’au dernier code des investissements, toutes les entreprises en Algérie étaient algériennes et de droit algérien. Le nouveau code des investissements ouvre certaines possibilités à l’implantation d’entreprises 100% à capitaux étrangers. La CACI en France aura dorénavant la charge d’informer, de séduire et de promouvoir la destination IDE Algérie avec ce nouveau dispositif.

À propos du nouveau code des investissements, les textes d’application sont là, il faut en faire la promotion et aller chercher notre intérêt là où il se trouve.  L’Algérie facilite l’acte d’investir à tous. Les patrons français l’ont étudié et s’y intéressent beaucoup surtout pour le développement sur l’Afrique.

Notre objectif réaliste est que l’Algérie devienne un hub pour l’Afrique et sur le bassin méditerranéen et que l’axe économique, Paris-Alger-Johannesburg devienne une réalité.

Quel bilan faites-vous de la dernière visite du président Macron en Algérie, en août dernier ?

Conformément au programme du président Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie s’ouvre au monde. Le monde après Covid est perturbé. Endettements, climat, démographie, insécurité, transition énergétique… La rencontre entre les deux présidents, à Alger, est plus qu’opportune en ce moment. La Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie en France est dans son rôle pour le rapprochement économique entre les deux pays. Les chefs d’entreprises des deux côtés de la Méditerranée sont déjà sur le terrain et s’inscrivent dans cette tendance de développement commune.

H. L.

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