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Imen Fetouhi co-fondatrice de Permakids : «Nous portons les valeurs de la permaculture»

Imen Fetouhi est co-fondatrice de la SARL Alami Perma, spécialisée dans la sensibilisation à l’agroécologie, la biodiversité et la permaculture. Dans cet entretien, elle nous retrace le parcours qui est le sien notamment en matière de sensibilisation des enfants et d’initiation aux gestes écologiques à travers le projet Permakidz.   

Propos recueillis par : Younès DJAMA

Algérie Invest: Comment est née l’entreprise ?

Imen Fetouhi : Safia Ouicher et moi avons déjà collaboré au sein de l’association Torba, où nous animions toutes les deux des ateliers pour enfants et ce en rapport avec l’agroécologie, la biodiversité et la permaculture (contraction de «agriculture permanente», Ndlr). Nous avions créé un jardin partagé pour les enfants. Cela a duré jusqu’à peu avant l’arrivée de la crise sanitaire du Covid. Nous avions alors plein d’idées mais nous ne pouvions pas les mettre en œuvre par manque de moyens, par manque d’espaces dédiés, etc. L’idée a commencé pendant le confinement. Au sein de l’association Torba, nous avions encore la possibilité de sortir, d’aller vers nos parcelles et de les travailler. Nous nous étions dit qu’il fallait trouver un moyen pour que les gens restent toujours en contact avec la nature. C’était important pour les enfants et leur développement, et pour les adultes c’était primordial pour leur équilibre et de ne pas se couper carrément de leur environnement naturel. Nous avons pensé à un concept et à proposer des activités en plein air, etc. En 2019, en sus des activités que nous faisions avec l’association Torba, nous avons travaillé en freelance avec une école, une institutrice nous ayant sollicitées pour animer des ateliers pour les élèves et développer un potager pédagogique. En 2020, il y a eu l’appel à projet du Centre algérien de l’entrepreneuriat social, auquel nous avions postulé. Le défi était lancé.

Etant des mamans, il y a eu aussi une réflexion sur l’éducation des enfants. En plus des heures passées en classes, les enfants avaient aussi besoin d’apprendre de et dans la nature. Nous avions envie qu’il y ait plus d’enfants qui en profitent et sèment la graine…

Comment les enfants réagissent-ils ?

Les trois étapes par lesquelles on passe sont : l’observation, la découverte et l’expérimentation. Il y a aussi un côté créativité. A travers le jeu, l’enfant apprend, il se retrouve dans son élément. En tant qu’êtres humains, on fait partie de la nature, et l’enfant a ça chez lui. Les enfants sont plus apaisés, plus collaboratifs…

Comment se passe une journée type d’une sortie ?

Lors de nos sorties, on emmène les citadins vers le rural à la rencontre des fermiers. Nous sommes partenaires avec trois fermes à Bouinan, Kheraissia et à Meftah. On a lancé nos «permateliers» fin octobre. En ce moment, ça se passe en ville mais dans un environnement vert, au milieu d’un parc urbain, au niveau du Télémly. Il y a un musée pour enfants où ils viennent pour des ateliers d’une heure et demie ou 2h. On fait aussi des sorties autour de thématiques à l’exemple de l’arbre, généralement pendant l’automne ou bien pendant les saisons de plantations. L’enfant fait le tour de la ferme où on lui fait découvrir les arbres. Le fermier est souvent présent pour expliquer. On se lance aussi dans un jeu qui consiste à ce que l’enfant reconnaissent les feuilles correspondant à un arbre. Les enfants peuvent aussi goûter, des fruits par exemple. Les enfants peuvent aussi manger les produits issus des fermes, comme les laitages. On leur apprend à semer des graines et à personnaliser leurs pots. La plantation d’arbres est aussi un moment important pour les enfants. Pour nous, c’est le meilleur moyen pour leur faire découvrir la nature et de la protéger. En semant des graines, les enfants apprennent aussi la patience.

La sensibilisation des parents à la protection de la nature passe-t-elle mieux à travers leurs enfants ?

Exactement. On s’est rendu compte que le meilleur vecteur pour les parents ce sont leurs enfants. Dès qu’ils sont fascinés par quelques chose et comprennent le mode de fonctionnement, ils sont les premiers à essayer de faire respecter les règles. Par exemple sur l’importance de ne pas gaspiller l’eau.

Vos parcours respectifs, vous et votre partenaire, ont-ils été pour quelque chose pour vous lancer dans cette aventure ?

 Moi je suis traductrice/interprète (français-arabe-anglais) de formation. Ensuite j’ai fait des études en paix et développement en Espagne. A mon retour, j’ai travaillé dans un programme qui met en relation les associations algériennes avec des associations d’autres rives, pour travailler dans le domaine de l’enfant et de la jeunesse. J’étais donc très proche de ce domaine. J’ai aussi enseigné. La prise de conscience s’est faite à l’arrivée de mon deuxième enfant. J’ai pris un congé sabbatique qui a duré 3 ans pendant lesquels j’ai pris conscience de notre mode de vie et de consommation. J’ai rejoint l’association Torba grâce à laquelle il était possible de manger sainement, par le biais d’agriculteurs qui nous fournissaient en produits cultivés sainement avec la possibilité de cultiver une parcelle de terre en suivant les principes de l’agroécologie et de la permaculture. Ma partenaire et moi, Safia Ouicher, nous avons des profils complémentaires. Elle est agronome de formation et elle s’est spécialisée dans la permaculture en devenant une formatrice. Nous nous sommes rencontrées au sein de l’association Torba.  

Y.D.

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