Réserves de change de l’Algérie : près de 85 milliards de dollars actuellement
Deux ans de répit pour auto ajuster l’économie nationale. Suivant cette information officielle, les réserves de change ont augmenté de près de 20 milliards de dollars en six mois.
Le Président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, le numéro 2 dans la hiérarchie du pouvoir, vient de déclarer que l’Algérie dispose actuellement de près de 85 milliards de dollars de réserves de change. Ce qui revêt un caractère officiel à l’information. Mais pour donner plus de crédibilité à cette information, elle devait être annoncée par le premier ministre Aimene Benabderrahmane ou le gouverneur de la Banque d’Algérie. Car l’écart s’avère important. En effet, en mars 2022, la Banque d’Algérie annonçait que l’Algérie disposait de 66 milliards de dollars de réserves de change. Si cette information devait être confirmée par ces deux hauts responsables ou le Chef de l’Etat, cela veut dire tout simplement que ce niveau de réserves a augmenté de 19 milliards de dollars en 6 mois ! Suivant ce chiffre à confirmer, cela représente plus de deux ans d’importations de marchandises, soit plus deux ans de répit. Cela veut dire également que la balance des paiements a été positive en 2022 et au premier semestre 2023. Une telle bonne période à 1 et demi d’importation ou à deux ans, devrait être mise à profit pour s’auto ajuster à la suite de l’économiste Mahfoud Kaoubi, c’est-à-dire introduire plus d’efficience dans l’économie à travers l’application des réformes : en particulier, moderniser un système financier considéré comme archaïque, numériser l’administration et les entreprises, débureaucratiser le circuit de l’investissement, multiplier les efforts en vue de diversifier l’économie nationale. Tout cela pour parer à un nouveau choc économique. Qu’on se rappelle, l’Algérie disposait en 2013 de 194 milliards de dollars de réserves de change. Avec la chute des prix du baril de mi 2014, l’Algérie voit, rappelons-nous, son matelas de devises diminuer sensiblement. En près de 10 ans, la baisse des réserves atteint plus de 100 milliards de dollars. En effet, le gouverneur de la Banque d’Algérie annonçait en 2021 que l’Algérie n’avait plus que 44 milliards de dollars dans ses réserves. Son successeur relevait qu’elles ont atteint 66 milliards de dollars en mars 2023. Au lieu de rationaliser son budget, l’Algérie pendant cette période de crise a été très dépensière au point que le fonds de régulation des recettes conçu justement pour parer aux effets des crises économique n’avait plus aucun dinar dans ses caisses. La remontée des prix du pétrole en 2021 et surtout en 2022 avec un prix du baril algérien, le Saraha Blend dépassant en moyenne les 100 dollars, allait inverser la tendance, poussant le niveau de nos réserves à la hausse. L’augmentation des réserves de change est notons-le de 22 milliards de dollars entre fin septembre 2021 : 44 milliards de dollars et fin mars 2023 : 66 milliards de dollars. Mais en 18 mois, soit en un an et demi. Quoi qu’il en soit, l’important est cette tendance à la hausse des réserves de change de notre pays qui reflète une relative aisance financière qui risque cependant de ne pas perdurer dans le temps en raisons des tergiversations actuelles à accélérer les changements dans le mode de fonctionnement de notre économie qui reste rentier. En effet, Selon la Banque Mondiale, les exportations hydrocarbures représentent 93% des exportations globales de l’Algérie ces dernières années. Or, le marché pétrolier n’est pas, à l’évidence, à l’abri de cycles baissiers.
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K.R.
