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Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici à 2030 (Rapport du groupe GIEC)

Un nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est sorti, ce lundi 20 mars 2023. Il appelle à renforcer, de toute urgence, les mesures d’adaptation au changement climatique et évoque la nécessité d’investir davantage de ressources en faveur du climat pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.

Par Karima Mokrani

Les scientifiques du groupe rappellent que plus d’un siècle de combustion de matières fossiles et une utilisation inégale et non durable de l’énergie et des sols ont entraîné une élévation de la température de 1,1 °C par rapport à la période préindustrielle. Ils préviennent que tout réchauffement supplémentaire aggravera davantage et rapidement les dangers auxquels toute l’humanité est exposée aujourd’hui. Ils citent notamment une intensification des vagues de chaleur, des précipitations abondantes et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes aux conséquences fâcheuses sur la santé humaine et les écosystèmes.

Le GIEC alerte sur les risques d’accroissement de l’insécurité alimentaire et de l’approvisionnement en eau. La situation est encore plus inquiétante dans un contexte de pandémies et de conflits, difficiles à gérer. Les solutions pour réduire les risques et leur impact négatif existent, soutiennent les scientifiques. Ils considèrent que des solutions réalistes et efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour nous adapter au changement climatique.

Le groupe GIEC explique que pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, il est nécessaire de réduire de près de 50 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Pour y parvenir, les scientifiques plaident en faveur de l’instauration d’un « développement résilient au changement climatique ». Ils estiment qu’il est essentiel d’intégrer les mesures d’adaptation au changement climatique et les mesures qui sont à même de réduire ou d’éviter les émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, ils soutiennent que l’accès à des énergies et technologies propres est favorable à la santé, en particulier pour les femmes et les enfants.

De même, l’électrification à faible émission de carbone, ainsi que les déplacements à pied, à bicyclette et en transport public assainissent l’air, améliorent la santé, créent des emplois et favorisent l’équité. A elles seules, font-ils observer, les économies de santé publique réalisées grâce à l’amélioration de la qualité de l’air seraient à peu près égales, ou peut-être même supérieures, au coût de la réduction ou de la suppression des émissions.

Dans son rapport, le groupe GIEC évoque la nécessité d’accorder une grande attention aux populations à faible revenu et aux communautés marginalisées : «Pour une amélioration maximale du bien-être, il faudrait mettre plus particulièrement l’accent sur la réduction des risques climatiques des populations à faibles revenus et des communautés marginalisées, y compris les personnes vivant dans des établissements informels», affirme  Christopher Trisos, l’un des auteurs du rapport. Et ce dernier de revenir sur la question des financements : «Nous ne pourrons pas accélérer l’action climatique si nous ne multiplions pas les ressources que nous lui affectons. L’insuffisance et l’inadéquation du financement freinent les progrès».

Le rapport GIEC fait état de la nécessité pour les gouvernements de faire bon usage des fonds publics. En donner des signaux clairs aux investisseurs contribuerait à réduire les obstacles. Les investisseurs, les banques centrales et les organismes de réglementation financière peuvent également jouer un rôle décisif, soutiennent les membres du groupe GIEC.

Les rédacteurs du rapport soutiennent également que «l’engagement politique, la coordination des stratégies, la coopération internationale, la gestion responsable des écosystèmes et une gouvernance inclusive favorisent très utilement une action climatique efficace et équitable». De même, «si nous mettons en commun nos technologies, notre savoir-faire et nos mesures politiques les plus pertinentes, si nous dégageons suffisamment de ressources dès à présent, toutes les populations pourront réduire ou supprimer leur consommation à forte intensité de carbone». Aussi, «La préservation équitable et efficace d’environ 30 à 50 % des terres émergées, des eaux douces et des océans contribuera à garantir la santé de la planète».

Et le rapport de conclure : «Les transformations de fond ont plus de chances de porter leurs fruits lorsque règne la confiance, lorsque tout le monde collabore pour se concentrer sur la réduction des risques, et lorsque les avantages et les charges se répartissent équitablement».

K. M.

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