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Redresser l’économie nationale et encourager l’investissement: «La nécessaire création d’un centre de formalités des entreprises»

Gérant de plusieurs sociétés durant plus de trente ans, M. Abdelkader Bencheikh est directeur général, Président et associé de plusieurs sociétés dont une actuellement en France, avec des filiales en Roumanie, Algérie, les Emirats Arabes unis et bientôt une installation industrielle au Brésil. Diplômé en comptabilité et finances, M. Bencheikh détient aussi une Maîtrise en biologie et un ingéniorat en usine process mesures et régulation. Il a lancé, entre autres, il y a quelques années, un produit multi-usage innovant, écologique et ami de la nature. Un produit qui sera produits et commercialisé bientôt en Algérie.

Dans cet entretien, il revient sur son parcours et celui de son produit mais pas que. Installé en France, il nous livre son analyse du climat des affaires en Algérie.

Entretien réalisé par : Kamélia El-Malik

Algerieinvest : Vous avez un parcours atypique. Vous êtes un Algérien du monde. Parlez- nous de votre expérience et de votre parcours.

M. Abdelkader Bencheikh : Durant ma carrière professionnelle, j’étais chef d’entreprise de plusieurs sociétés. Cela dans plusieurs secteurs d’activités dont le négoce international en fourniture industrielle, safety & ship service, étude supervision industrielle, promotion et distribution d’électroménager, consulting, loisirs, recherches & développement avec production. Mon fonds de commerce actuel est le développement de produits innovants dans le respect de l’environnement.

Vous êtes à l’origine d’un produit révolutionnaire écologique multi-usage. Parlez-nous-en.

Je suis à la tête de deux sociétés dont l’activité est la production et la distribution de produits de nettoyage, de traitement de surface écologique qui répondent aux besoins des professionnels aussi bien que des particuliers, que ce soit en intérieur ou en extérieur, avec pour objectif de réduire les emballages, l’empreinte carbone, avec un impact positif sur l’environnement. Le produit est sans dangerosité pour la santé, ce dernier étant certifié par différents organismes de renommée internationale.

Cette année, nous lancerons la production de lessive naturelle en poudre et liquide sans phosphate ni acide, ainsi que de la peinture écologique avec un concept innovant.

Un produit innovant qui révolutionnera le monde. Vous êtes implantés en Europe. Y a-t-il quelques projets pour l’Algérie?

Bien évidemment. J’espère une implantation en Algérie afin de répondre aux besoins de la clientèle locale qui n’a jamais su définir ses besoins. Ce qui explique la présence sur le marché d’une panoplie de produits très dangereux et cancérigènes. Le manque de contrôle et de réglementation adéquate n’encourage pas l’investissement dans des projets réels et sérieux. Je souhaite lancer une activité sur place pour contribuer à éveiller les consciences et bousculer la concurrence.

Vous êtes investisseur, vous connaissez le marché algérien. Vous y avez déjà monté plusieurs entreprises, que pensez-vous du climat des affaires actuellement?

Le marché algérien est malheureusement bâti sur des règles archaïques, voire obsolètes. Bien évidemment, ceci est la conséquence d’une gestion aléatoire pour ne pas dire autre chose. Ce qui ne laisse pas de place à des professionnels (honnêtes, sincères et compétents).

Beaucoup d’aspects sont donc à améliorer, quel est le plus urgent auquel faudrait-il apporter les améliorations nécessaires pour une relance économique effective, selon vous?

De prime abord, il faut savoir de quoi on parle :

  • Les 3/4 des commerçants en Algérie ne sont pas déclarés (pas de registre de commerce). Nous pourrions même dire que 95% de ces commerçants ne payent pas la TVA, alors qu’elle est supportée par le consommateur et qu’elle est le premier impôt qui fait fonctionner les institutions de l’Etat.
  • Les 4/5 des PME et PMI fonctionnent anarchiquement sans aucune norme.
  • Le parc mobilier et immobilier des professionnels échappe totalement au contrôle des institutions compétentes.

Pour redresser l’économie et encourager l’investissement, il faut une réforme totale des lois. Obligation des baux commerciaux 3, 6, 9 ans avec des règles strictes afin d’encadrer les loyers et imposer le paiement mensuel de ces derniers. Il est également nécessaire de créer un centre de formalités des entreprises. Ce centre devrait être relié à la Chambre de commerce et d’industrie, à la Chambre des métiers et à l’administration fiscale pour faciliter les démarches des professionnels. Aussi, il faut imposer des diplômes pour les secteurs de l’artisanat et des métiers, ainsi que des formations, voire des compétences pour le commerce.

Il faudrait également vulgariser le paiement électronique, le paiement par chèque et rendre obligatoire les tickets de caisse et les factures pour toute transaction commerciale. Il est aussi nécessaire de faire jouer la concurrence. De même que de mettre en valeur les chefs d’entreprises honnêtes. Ceci dit, le manque de réglementation a permis à la plupart d’adopter une politique déloyale, voire un comportement non approprié à l’égard des consommateurs. Donc, il est évident que sans réformes des institutions, avec un renforcement du pouvoir judiciaire à tous les niveaux, les acteurs économiques présents sur le marché algérien vont tôt ou tard causer la faillite du système. Sans oublier les marchés publics qui ne sont pas régis légalement et correctement.

K.E-M.

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