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Morad Attik, co-fondateur de la startup française Evolukid : «Nous allons lancer le Dz Digital Tour et le programme KESK’IA»

C’est un jeune franco-algérien très dynamique et surtout plein de rêves. Il est cofondateur de la startup Evolukid qui est une plateforme pédagogique en ligne pour les enfants, les adolescents et leurs parents. La réussite d’Evolukid est remarquable en France mais aussi dans d’autres pays étrangers dont la Tunisie et le Maroc, ainsi que des pays d’Afrique.

Au fond de lui, le jeune d’origine algérienne pense en permanence à son village. Secrètement, il concevait le projet de lancer à partir de ce même village, une caravane nationale pour initier des jeunes et moins jeunes, des hommes et des femmes, aux métiers du digital. Aller surtout à la découverte des génies cachés du digital et de l’intelligence artificielle.

Nous avons rencontré Morad Attik au Salon de l’Education et des technologies de la connaissance (Eductech) ouvert au Palais des expositions, Pins maritimes à Alger, du 25 au 29 de ce mois. Le jeune entrepreneur a bien voulu nous accorder cet entretien.

Entretien réalisé par : Hakima Laouli

Algerieinvest : Vous êtes venus avec deux projets que vous avez tenu à présenter à ce Salon mais aussi au ministre des Startups et de l’Economie de la connaissance, M. Yacine Oualid. En quoi consistent-ils exactement ?

M. Morad Attik : Ah oui, je tenais absolument à venir en Algérie et présenter mes deux projets. Le premier est le DZ Digital Tour. C’est un dispositif que nous avons plus qu’expérimenté en France, nous l’avons mené avec la MAIF. L’idée est de rendre accessible les métiers du numérique.  Comment acculturer la population française aux enjeux de demain, la transition digitale. Ce sont des enjeux très importants à l’avenir. Un pays se doit d’avoir une vision sur le long terme. Anticiper les besoins à moyen et long termes. Avec MAIF Numérique Tour, on tournait avec un camion immense, 60 m2 entièrement équipé, des écrans interactifs, des imprimantes 3 D, de la réalité virtuelle et des robots autonomes. L’idée c’est d’aller à la rencontre des enfants, des jeunes, des entrepreneurs, des professeurs, des élus, des personnes de l’administration et autres. Mettre la technologie entre les mains des utilisateurs. Ça ouvre des perspectives, ça fait rêver nos jeunes.  En ciblant certaines populations, entre autres les étudiants, nous faisons en sorte de les mettre sur le chemin de l’innovation et des challenges.

En lançant cette caravane en Algérie, cela nous permettra de répertorier les talents. Nous avons des talents, nous avons des compétences. La jeunesse algérienne a le droit de rêver, de se projeter. Le gouvernement doit être en mesure de savoir si dans telle wilaya ou tel douar, il a des hommes et des femmes appelés à être des experts en intelligence artificielle, en cybersécurité.

Qu’en est-il du deuxième projet ?

C’est le programme KESK’IA. C’est un projet d’élite. Créer un pôle d’experts en intelligence artificielle parce que c’est la technologie d’aujourd’hui mais surtout de demain. Il faut que l’Algérie soit compétitive dans ce domaine. Des talents locaux avec, en plus, de vrais cas d’usage. On va les former et ils vont travailler sur des cas concrets, au service de leur collectivité. Comment mieux trier les déchets dans une collectivité ? Comment économiser les coûts d’énergie? Comment mieux répartir les réservoirs d’eau ? Grâce à l’intelligence artificielle, on peut faire des choses incroyables

Vous avez été reçu par le ministre, M. Yacine Oualid. Pourrions-nous savoir quelle suite a-t-il donné à vos deux propositions ?

Je salue la réactivité du ministre que j’ai rencontré d’abord au Salon. Il était hyper réactif. Il est surtout dans l’action. Je pense que notre pays a besoin de gens d’action. Il m’a reçu le lendemain même de sa visite du Salon. Il ne m’a pas laissé trop parler. Il m’a interrompu et m’a dit comment mettre ça en place ? J’ai beaucoup apprécié. Humainement aussi, j’ai trouvé que c’est quelqu‘un de très humble.

Qu’est-ce qu’a donné précisément cette rencontre ?

Ça a donné un accord de principe sur le Dz Digital Tour. L’idée est de ramener un camion ici, totalement équipé. Aller dans les 58 wilayas, rencontrer des jeunes, des moins jeunes, les former à l’intelligence artificielle, la programmation, la robotique, l’impression 3 D…etc. On va faire en sorte qu’ils puissent se projeter dans ces métiers-là.

Autre bonne nouvelle, c’est que quelques heures après, le ministre m’a confirmé la validation des deux projets.

Pour Dz Digital Tour, nous allons sillonner toute l’Algérie, avec des contenus et des formats différenciés pour accueillir des enfants, des adolescents, des étudiants et des adultes.

Pour le programme KESK’IA, nous allons former une élite algérienne à l’intelligence artificielle pour répondre aux besoins locaux. Des chefs d’entreprises algériennes sont prêts à nous aider dans ce travail. Ils nous ont clairement affirmé leur disponibilité à recruter des jeunes talents de l’IA algériens avec des salaires convenables.

Quel est votre sentiment ?

J’en suis fier et très reconnaissant. Je remercie le ministre pour sa confiance et l’assure que l’équipe d’Evolukid ne va pas décevoir. Nous serons à la hauteur des ambitions du gouvernement.

Je suis particulièrement heureux de savoir que je pourrais être un moteur de changement et un accélérateur d’opportunités dans mon propre pays.

J’ai toutefois soumis une condition: ouvrir la tournée nationale à partir de mon village à Ouled Boudjemaa. On n’oublie pas ses racines, on n’oublie pas d’où on vient. Et mon grand souhait est que ce soit ma grand-mère qui coupe le ruban.

Maintenant que vous voyez les choses de près et que vous avez rencontré les différents acteurs du domaine, avec lesquels vous avez sans doute échangé bien avant ces rencontres en Algérie, pensez-vous que les startups ont de l’avenir dans notre pays?

Absolument. Je trouve que dans tous les pays du monde, il y a des pôles de startups, il y a un dynamisme sur les startups. Il faut les promouvoir, il faut les financer. Autre chose, il faut se permettre, dirions-nous, le luxe d’échouer.

Les startups sont un très bon moyen d’expérimenter les choses. Il faut leur faire confiance, il faut les inviter. Les startups, c’est très bon pour la santé économique et pour l’innovation du pays.

H. L.

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