Dr. Sello Patrick Rankhumise Chargé d’Affaires à l’Ambassade d’Afrique du Sud en Algérie: «Notre engagement pour le développement de partenariat économique offre de belles perspectives d’avenir»
L’Afrique du Sud est un pays clé dans la Zone Economique de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) qui regroupe 14 pays du continent africain avec une population de 200 millions d’habitants, cette région représente un grand potentiel pour les entreprises algériennes. Les produits exportés sont essentiellement les véhicules et les produits alimentaires. Dr. Sello Patrick Rankhumise Chargé d’Affaires à l’Ambassade d’Afrique du Sud en Algérie revient dans cet entretien sur les liens historiques qui unissent l’Algérie et l’Afrique du Sud, leur coopération bilatérale dans plusieurs domaines et sur les raisons des faibles échanges commerciaux entre le deux pays.
Entretien réalisé par : Youcef MAALLEMI
Excellence, pour commencer, pouvez-vous nous parler sur les liens historiques entre les deux pays ?
Je voudrais tout d’abord remercier Algerieinvest de m’avoir donné l’occasion de transmettre les amitiés du peuple sud-africain au peuple ami et frère algérien. Il existe une longue histoire d’échanges et d’amitié entre l’Afrique du Sud et l’Algérie. Dans ces échanges, l’Afrique du Sud a établi des relations diplomatiques avec l’Algérie en 1959. Depuis, nos deux pays ont développé considérablement leurs relations sur la base du respect, de l’égalité et des avantages réciproques. Les relations politiques entre les deux pays ont officiellement commencé dans les années 1960, une année après, en 1961, l’Algérie a été le premier pays visité par feu Président Nelson Mandela. En novembre 1964, l’université d’Alger décerne un doctorat honorifique en littérature au prix Nobel sud-africain Albert Lutuli. Depuis, les relations de coopération amicale se sont multipliées dans les domaines politiques, économiques, commerciaux et culturels. Nous pouvons dire, que nos deux pays qui ont soutenus le processus de la transition de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) à l’Union Africaine (UA), adopté par le NEPAD en 2001. l’Afrique du Sud souhaite travailler avec l’Algérie pour développer ses relations de coopération avec l’Afrique. Par ailleurs, nous pouvons faire ensemble beaucoup de choses pour créer un nouveau modèle de coopération Sud-Sud qui permet non seulement de renforcer notre coopération bilatérale mais aussi de contribuer à la promotion des relations de coopération entre l’Afrique du Sud, l’Algérie et les autres pays africains, d’autant plus que l’Algérie constitue un axe stratégique sur le continent africain. J’espère qu’avec la réalisation du port de Djendjen, et d’autres nouvelles infrastructures, l’Algérie jouera un rôle encore plus important dans la coopération économique et commerciale sur le continent africain.
Comment peut-on qualifier les relations économiques entre nos deux pays?
En effet, les relations économiques entres nos deux pays ne sont pas au même niveau que des relations politiques et diplomatiques. Cependant, notre engagement pour le développement de partenariat économique offre de belles perspectives d’avenir. Les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Afrique du Sud n’ont pas été si importants à cause des coûts très élevés du transport. Cependant, nos relations commerciales reposent toujours sur une base solide, caractérisée par la confiance mutuelle, l’égalité et l’avantage réciproque. Par exemple, sur le plan des exportations, en décembre 2019, le groupe Lafarge-Holcim Algérie a effectué sa première opération d’exportation de ciment blanc vers le Cap en Afrique du Sud pour une capacité qui s’élevé à 10 000 tonnes de ciment blanc. Ensuite, nous sommes tous animés par une ferme volonté de promouvoir un nouveau partenariat. Enfin, il existe une forte complémentarité dans nos relations économiques et commerciales. L’Afrique du Sud importe des produits algériens qui profitent aux différents consommateurs sud-africains. En plus, le marché sud-africain est ouvert aux produits algériens, il suffit qu’ils fassent plus de marketing pour leurs produits en Afrique du Sud. Je souhaite que les produits algériens occupent une place sur le marché sud-africain notamment, les produits agroalimentaires.
Et sur le plan de l’investissement ?
Sur le plan de l’investissement, les avantages du marché algérien sont évidents pour les investissements sud-africains, vu le système juridique adéquat, les ressources humaines qualifiées et la position géographique privilégiée. Les domaines convoités à l’investissement par l’Afrique du Sud sont à titre d’exemple :les infrastructures, la construction, la santé, le tourisme, l’agroalimentaire, les énergies renouvelables, l’industrie manufacturière, les NTIC, les services, le secteur de l’automobile, les produits frais, l’optique, les arts graphiques et le cinéma, le bois, les métaux, les produits chimiques, les machines…il y aussi d’autres domaines possibles de coopération à savoir, les produits pharmaceutiques, les aliments transformés, les équipements destinés aux exploitations minières, les produits agricoles et les pièces de rechange. De son côté, le gouvernement sud-africain encourage les entreprises sud-africaines à investir en Algérie en leur accordant des mesures préférentielles.
Quels sont les avantages de la zone de libre échange africaine (Zlecaf) pour nos deux pays ?
Nous envisageons une coopération renforcée avec l’Algérie afin de tirer le maximum d’avantages du système de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), notre souhait est de travailler avec les algériens pour faire de l’Algérie un pôle manufacturier afin que nous puissions envoyer nos produits à partir de l’Algérie qu’à partir de l’Afrique du Sud, car nous pouvons envoyer énormément de produits vers le continent africain. Les opportunités qu’offre la Zlecaf sont immenses. Je suis optimiste, quant au développement des relations commerciales gagnant-gagnant entre nos deux pays. Mon souhait encore, est de travailler davantage pour le renforcement des relations économiques pour atteindre un niveau plus élevé, ces relations ne concernent pas seulement nos deux pays mais aussi tous les autres pays du continent africain.
Y.M.
