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L’Algérie et la Turquie : Deux Etats liés par des intérêts communs.
Les relations Algéro-Turcs connaissent une nouvelle dynamique depuis quelques temps. une dynamique qui traduit la volonté des hautes instances des deux pays à renforcer et à booster encore plus le partenariat bilatéral . La Turquie est le cinquième partenaire commerciale de l’Algérie qui est à son tour le deuxième partenaire commercial de la Turquie en Afrique. Les échanges commerciaux entre les deux pays s’élevait à plus de 4 milliards de dollars en 2020.
Par : Youcef MAALLEMI
Le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP) a cherché, depuis son arrivée au pouvoir en Turquie en 2002, sous la houlette du président turc Recep Tayyip Erdogan, à maintenir une image positive de la Turquie, notamment dans les pays du Maghreb y compris l'Algérie, avec laquelle elle partage une histoire commune qui remonte à des centaines d'années….Les relations entre l'Algérie et la Turquie peuvent être envisagées non seulement sous l'aspect politique, mais aussi sous les aspects économiques, sociaux, culturels et historiques, guerre de libération contre le colonialisme français. En termes de popularité, les deux pays ont presque un consensus populaire et officiel sur la nécessité de renforcer les relations entre l'Algérie et la Turquie, et peut-être la caractéristique la plus marquante de l'Algérie est qu'elle n'a pas prêté attention officiellement et populairement aux campagnes visant à déformer l'histoire de l'Empire ottoman. Les relations politiques entre les deux pays ont connu, récemment, une phase active, Erdogan s'étant rendu à deux reprises en Algérie au cours des années 2018 et 2020, où il a été le premier président de la république turque à se rendre en Algérie et à rencontrer le président Abdelmadjid Tebboune après son élection. Par ailleurs, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, s'est aussi rendu en Algérie en octobre 2019 et le 5 janvier 2020, et ces visites répétées font référence à l'importance des relations entre les deux pays. La coordination politique entre les deux pays est allée au-delà du développement des relations économiques en s'accordant sur le libre-échange à l'issue de ces visites et en jetant les bases de nouvelles relations fondées sur la coopération et la solidarité économiques et politiques. Alors que les relations Algéro-Turcs ont connu un développement étonnant au cours des derniers mois, la coordination entre les deux pays est devenue le maître de la scène. Au niveau des relations culturelles et dans le domaine de l'éducation, les deux pays nouent une coopération et une coordination fortes, que ce soit dans le domaine de la recherche académique ou dans le domaine de l'éducation. Aussi, la langue turque à un intérêt particulier de la part des Algériens, qui ont commencé à l'apprendre soit en voyageant en Turquie pour y suivre des études, soit dans des instituts en Algérie, à l’exemple de Yunus Emre.
L’Algérie, deuxième partenaire commercial de la Turquie en Afrique.
En ce qui concerne les relations économiques et commerciales, le volume des échanges entre les deux pays s'élevait à plus de 4 milliards de dollars en 2020. La Turquie est actuellement le cinquième partenaire commercial de l'Algérie, tandis que l'Algérie est le deuxième partenaire commercial de la Turquie en Afrique. L'Algérie est également le quatrième fournisseur de gaz naturel de la Turquie (après la Russie, l'Iran et l'Azerbaïdjan). Les deux parties ont exprimé leur intention de porter le volume du commerce bilatéral à plus de 5 milliards de dollars dans un proche avenir. Dans le domaine de l'investissement, la Turquie est le premier investisseur en Algérie, hors secteur des hydrocarbures, avec plus de 800 entreprises turques actives en Algérie, fournissant près de 30 000 emplois, avec un investissement total de plus de 3,5 milliards de dollars en 2020. Quant aux investissements algériens en Turquie, le 28 novembre 2018, la compagnie nationale des hydrocarbures « Sonatrach » a signé un contrat avec la société turque « Renaissance » pour l'implantation d'un complexe pétrochimique à Ceyhan dans l'Etat d'Adana au Sud-Ouest de la Turquie, avec un investissement de 1,4 milliard de dollars.
Tebboune: «les relations entre l’Algérie et la Turquie sont excellentes»
Alors que le président Abdelmadjid Tebboune qualifiait, lors d'un long entretien à l'hebdomadaire français Le Point, le 2 juin 2021, les relations entre l’Algérie et la Turquie d'«excellentes», soulignant que «la Turquie soutenait l'Algérie gratuitement». Le président de la république Tebboune a confirmé que «les Turcs ont investi en Algérie pour une valeur de 5 milliards de dollars, sans stipuler aucun ordre politique». Abdelmadjid Tebboune, a souligné, à cet égard, que «la Turquie a soutenu l'Algérie avec ces investissements sans aucun retour», ajoutant : «Quant à ceux qui ne se sentent pas à l'aise avec ces relations avec la Turquie, qu'ils viennent aussi en Algérie et y investissent», a-t-il déclaré. Les deux pays, cherchent à réaliser l'intégration dans divers secteurs pour renforcer les moyens de coopération économique, d'investissement, éducative et culturelle entre eux, afin d'assurer le bien-être et l'indépendance de leurs peuples sans imposer aucune conditions ou dictées par l'un d'eux sur l'autre. Cela ressortait clairement des déclarations des responsables des deux pays, qui ont souligné la profondeur des relations entre eux, qui se sont renforcées, notamment pendant la pandémie de «Corona».
Erdogan: l'«Algérie est un partenaire stratégique»
À cet égard, les deux parties ont réitéré leur volonté d'établir des partenariats bilatéraux durables et d'obtenir davantage d'opportunités de coopération fondées sur le principe du bénéfice mutuel, étant donné que la Turquie, comme l'a déclaré, son président Recep Tayyip Erdogan, considère l'Algérie comme un partenaire stratégique et pas seulement un marché pour l'exportation de ses produits. D'autre part, et afin de pousser les relations à des niveaux plus forts, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait ratifié le 5 mai 2021, l'accord de navigation maritime avec la Turquie, qui comprend le transport de passagers et de marchandises ainsi que la coopération technique dans la construction navale, réparation et construction portuaire. Le 18 avril 2021, la présidence algérienne a annoncé dans un communiqué que le Conseil des ministres, présidé par le président Tebboune, avait approuvé un accord de coopération avec la République de Turquie dans le domaine des transports et de la navigation maritime. Selon le texte de l'accord publié, «les deux parties s'efforcent d'encourager la participation des navires d'Algérie et de Turquie au transport de passagers et de marchandises entre les deux pays, et de ne pas entraver les navires battant pavillon de l'autre partie contractant, d'effectuer le transport de marchandises entre les ports des pays des deux parties contractantes et entre les ports d'autres pa». Y.M.
