Sommet des BRICS à Johannesburg du 22 au 24 août :« Vers la naissance d’un BRIC + »
L’élargissement du groupe des BRICS sera au cœur des discussions : 23 pays ont exprimé le souhait d’adhérer à cette organisation. Le sommet devra trancher sur cette question dont l’enjeu est particulièrement une influence plus grande de cette organisation dans le monde, un renforcement de son poids économique et la croissance des échanges commerciaux ainsi que des investissements à l’intérieur de cette nouvelle « sphère » géographique.
Par Khaled Remouche
Le sommet des BRICS s’est ouvert le 22 août à Johannesburg en présence des dirigeants du BRICS à l’Exception du Président Russe, Vladimir Poutine qui assistera aux travaux par visioconférence. Au menu de la rencontre, l’élargissement de cette structure, la constitution d’une monnaie d’échange unique au sein du groupe ou l’utilisation de la monnaie locale, notamment le Yuan ou le rouble dans les transactions avec les pays tiers. L’économiste, Mohamed Yazid Boumghar, contacté par Algérie Invest, précise que la Chine et la Russie sont favorables à un élargissement sans critères pour étendre l’influence du groupe des BRICS, contrairement au Brésil « Les observateurs sont attentifs à deux résultats majeurs : l’expansion du bloc et l’acceptation du principe de commerce dans une monnaie commune (et non unique). Pour le premier point (expansion), deux pays importants sont très favorables sans passer par des critères (Chine et Russie). Pour ces deux pays, les gains politiques de l’expansion dépassent le gain économique potentiel. Le Brésil est le moins favorable à une expansion « sans critère » de peur d’être « dilué » par rapport à certains nouveaux entrants. Pour la monnaie d’échange commune, des expériences ont commencé avec le Yuan (Chine) et le Rouble (Russie). » a-t-il observé. Il faut signaler que 23 pays souhaitent adhérer à cette organisation, la considérant comme plus profitable pour leur développement et leur position sur l’échiquier international. Citons l’Algérie, l’Egypte, le Nigéria, l’Indonésie, le Vietnam. Pour l’économiste, les nouveaux entrants pourraient avoir un statut d’observateur en attendant la décision consistant à définir ou non des critères d’adhésion. «Ce qui est sûr, il n’y aura pas de refus frontal pour toutes les demandes formalisées ou non formalisées. Pour couper la « poire en deux », fort probablement le Sommet sera clôturé avec un communiqué rédigé dans des termes très diplomatiques « accueillant » les nouveaux entrants sans leur donner un statut de membre entier. Ils seront mis dans une position « d’attente » (observateurs) le temps de statuer sur le principe de mettre ou non en place des critères pour les nouveaux entrants. Au lendemain du 24 août prochain, on parlera plus de « BRICS+ » que de « BRICS ». Quant à la dé dollarisation, le dollar américain est tellement prédominant dans les transactions commerciales ainsi que dans le système financier international qu’il faudra du temps nous semble-t-il, pour que l’utilisation du Yuan ou du Rouble puisse prendre une part significative dans les échanges commerciaux entre les pays de la planète. Mohamed Yazid Boumghar estime cependant que la dé dollarisation est une éventualité. « La guéguerre commerciale entre la Chine et les Etats Unis d’Amérique et les effets collatéraux récents de la guerre en Ukraine ont permis de mettre en place des échanges dédollarisés ». a-t-il argué. Mais il nuancera ainsi ses propos «Ceci ne sera possible qu’avec les pays qui sont exportateurs nets et dont la part du dollar dans leurs importations n’est pas importante. Ce qui n’est pas le cas de l’Algérie pour l’instant. C’est l’un des dossiers sur lequel devra travailler notre futur « Sherpa ».
K.R.
