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Indice de l’industrialisation en Afrique (IIA) : l’Algérie classée 11ème

L’Algérie occupe la 11e place de  l’Indice de l’industrialisation en Afrique (IIA) 2022, rendu public le 24 novembre, par la Banque africaine de développement (BAD). Ce rapport intervient en amont du 17e sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur l’industrialisation et la diversification économique en Afrique, tenu hier vendredi la capitale nigérienne Niamey.

Dans l’ensemble, de nombreux pays ont réalisé des progrès importants en matière de développement industriel au cours de la période 2010–2021, précise le rapport. «Les scores de 2022 reflètent cependant l’impact de la crise de Covid19 apparue en 2020, qui a directement influencé la trajectoire industrielle de l’Afrique», indique la BAD. Selon cette institution, la moitié des pays de la région Afrique du Nord figurent parmi les pays les mieux classés (avec un score supérieur à la moyenne africaine), l’Algérie et la Libye, «qui faisaient partie du quintile supérieur, l’ayant quitté pour rejoindre quintile moyen supérieur et moyen respectivement -la Mauritanie se situe dans le quintile inférieur». L’Algérie a obtenu le score de 0,5978 en 2021. L’Afrique du Sud est l’économie la plus proche du score maximal avec un score de 0,8404 pour le développement industriel en 2021, devant le Maroc (0,8327), l’Egypte (0,7877), la Tunisie (0,7714).

En 2021, l’Afrique du Nord (0,6594) s’affirme comme la région la plus avancée en matière de développement industriel en Afrique, selon l’Indice. Trois des six pays qui la composent se classent parmi les 10 pays les plus performants pour l’Indice, et sa note moyenne est d’environ 0,7. Le Maroc, l’Egypte et la Tunisie obtiennent de bons résultats pour chaque sous-composante de l’IIA. «Ces bons résultats sont le reflet d’une longue histoire d’efforts nationaux pour promouvoir les principales industries et créer des infrastructures solides, soutenus par un renforcement de la politique industrielle au cours de la dernière décennie, les gouvernements élaborant de nouveaux outils politiques pour soutenir les industries naissantes et réduire la dépendance des importations», est-il noté. Au rang des principales industries de la région figurent les industries de traitement chimique inorganique, de fabrication d’engrais, de l’automobile, de composants d’appareils électriques, ainsi que l’industrie textile. «La Libye et l’Algérie ont encore du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif de diversification hors hydrocarbures. La sous-région tire parti de sa proximité immédiate avec l’Union européenne, mais elle gagnerait à renforcer la connectivité entre ses pays membres et à améliorer les corridors Nord-Sud avec l’arrière-pays et le reste du continent africain», précise le rapport de la BAD.

Les «insuffisances structurelles» de l’économie africaine

Le choc de Covid-19 a mis en lumière les «insuffisances structurelles » qui continuent de «préjudicier» le continent africain, remettant une fois encore le défi de l’industrialisation sur le devant de la scène. Avec la pandémie, la forte dépendance de l’Afrique envers les biens manufacturiers, finaux et intermédiaires, l’a conduite «à subir des pénuries critiques, notamment pour les produits pharmaceutiques et le matériel médical nécessaires pour répondre à la crise sanitaire», précise la BAD. Cet épisode «a soulevé des préoccupations majeures», sur un continent où «des transitions multiples sont à l’œuvre, à mesure que les populations s’urbanisent, s’enrichissent et modifient leurs modes de consommation», exprimant des besoins croissants pour des biens de plus en plus diversifiés et complexes «dont la plupart ne sont pas produits en Afrique», relève la BAD dans son IIA.   Dans le même temps, il est encore noté que, la crise de Covid-19 a souligné la faible participation du continent aux chaînes de valeur mondiales. L’IIA cite les estimations de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), selon lesquelles la part de l’Afrique dans la valeur manufacturière mondiale s’est établie à seulement 1,5% en 2010, contre 1,9% en 1980. «Environ 80% des produits manufacturés africains sont consommés sur place ou échangés sur les marchés intra-africains. La plupart des exportations africaines sont des produits de base non transformés : l’Afrique n’ajoute de la valeur qu’à 14% de ses exportations, contre 27% pour les économies émergentes d’Asie», détaille l’IIA.  

Pourtant, souligne le document, dans les dernières années, un nombre croissant de pays africains ont cherché à diversifier leur économie et à promouvoir le développement industriel. «Quelques-uns d’entre eux, dont l’Algérie, le Botswana, le Gabon, Maurice, la Namibie et l’Afrique du Sud, disposent déjà de secteurs manufacturiers développés», est-il précisé. D’autres pays montrent des signes prometteurs d’émergence de nouvelles industries. Bien que la plupart des conditions de base du développement industriel soient réunies, d’importants obstacles restent à surmonter, selon la BAD. Elle cite l’insuffisance des infrastructures qui est la contrainte la plus immédiate pour l’industrialisation en Afrique.

Développement industriel «trop lent»

L’Indice montre que le développement industriel s’observe sur tout le continent, révélant que des foyers d’industrialisation apparaissent dans toute l’Afrique et qu’un certain nombre de pays accomplissent des progrès «constants» dans la mise en place des éléments essentiels à la transformation industrielle. Toutefois, le rapporte note que d’une manière générale, le rythme du développement industriel «demeure trop lent» sur le continent africain. La BAD exhorte les pays africains à adopter des politiques industrielles «plus proactives» pour favoriser la croissance dans les secteurs les plus prometteurs. «Pendant de nombreuses années, les gouvernements africains ont été appelés à limiter leur intervention à la création des conditions de concurrence équitables pour les investisseurs privés», explique le rapport de la BAD. Il fait cependant remarquer que ces dernières années, un certain nombre de pays africains «ont commencé à collaborer avec le secteur privé pour identifier et soutenir les industries naissantes», sur la base d’analyses prospectives sur leur potentiel de croissance. «Nous espérons que l’Indice de l’industrialisation en Afrique encouragera les pays africains à revoir à la hausse leurs ambitions en matière de développement industriel», indique la BAD qui se dit «fermement résolue» à aider les pays africains à renforcer leurs politiques industrielles.

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