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M. Abdelmadjid Attar : Conditionner la vente d’énergie par son exploitation locale

« L’Algérie dispose d’une réserve de 4300 milliards M3 de gaz conventionnel et de 24 800 milliards de m3 de gaz non conventionnel »

Les Matinales du Care (Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise) ont repris ce mercredi, à l’hôtel Sofitel à Alger, avec un thème d’actualité : Les opportunités et contraintes pour le gaz algérien dans le contexte de guerre en Ukraine. Les communications et les discussions ont porté sur le rôle de l’Algérie dans la nouvelle architecture énergétique mondiale qui est en train de prendre forme mais aussi l’urgence de se tourner vers les compétences nationales et de valoriser l’élément humain.

Par Hakima Laouli

L’ancien ministre, Abdelmadjid Attar, rappelle qu’en Algérie, «nous consommons plus de 50% de notre production gazière. A ce rythme, nous n’irons pas loin. A partir de 2028, nous aurons des problèmes de réserves conventionnelles». Reprenant des données récentes de l’ALNAFT (Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures), il affirme qu’en matière de gaz conventionnel, il reste exactement 2600 milliards de m3 dans le sous-sol algérien et 1700 milliards à découvrir éventuellement. Pour ce qui est du gaz non conventionnel, techniquement récupérable, le volume est de 24 800 milliards de m3.

Il est clair que l’Algérie dispose d’un grand potentiel en hydrocarbures et en énergies fossiles, fait-il observer. Il soutient toutefois que l’heure est pour l’accélération du processus de transition économique. Il souligne qu’à travers le monde, la question ne se pose plus en termes de sécurité énergétique mais d’indépendance énergétique.

En fait, pour l’Algérie, estime M. Attar, la question énergétique doit être abordée d’une autre manière : Faudrait-il exporter notre énergie ou l’utiliser sur place dans le cadre des relocalisations ? Il affirme plaider plutôt pour la deuxième option. A l’adresse d’éventuels opérateurs et investisseurs étrangers, il estime répondre: «Vous voulez de l’énergie pour fabriquer n’importe quel produit ? Nous vous proposons un prix compétitif à condition que vous fabriquiez votre produit localement, en Algérie. Par la suite, vous pourriez exporter votre production».

«C’est ce que nous devrions faire. Vendre notre énergie à des prix compétitifs à condition que cette énergie produise quelque chose localement» insiste l’ancien P-DG de Sonatrach. Dans le cas contraire, la vente sera à un prix différent, avec des commissions différentes mais aussi l’obligation de payer la taxe carbone. «C’est ce type de débat qu’il faudra engager. Cela dans un seul objectif qui est la transition économique» conclut M. Attar.

Pour l’expert, Mourad Preure, l’autre grande richesse renouvelable en Algérie est l’intelligence. Or, dit-il, il n’y a pas d’autre richesse autant dévalorisée dans notre pays. D’où la relance de son appel pour la valorisation de l’individu et l’association des compétences nationales aux débats qui engagent l’avenir du pays

De son côté, Cherif Dris, l’animateur du débat, professeur en sciences politiques à l’université d’Alger, met en avant la nécessité de développer la culture de l’anticipation. Il évoque particulièrement l’urgence de développer la veille stratégique.

H. L.

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