Transferts d’argent/diaspora : La région MENA devrait recevoir 63 milliards de dollars en 2022 (BM)

La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) devrait recevoir 63 milliards de dollars en 2022 au titre des transferts des fonds issus de la diaspora, soit une progression de 2,5 % contre 10,5 % en 2021, selon un récent un rapport de la Banque mondiale (BM).
Ce ralentissement est en partie lié à l’érosion des salaires réels dans la zone euro, explique la BM «même si la demande d’envois de fonds dans les pays d’origine a augmenté dans un contexte de détérioration des conditions de vie, notamment la sécheresse au Maghreb et les prix élevés du blé importé. Globalement, les flux vers la région devraient augmenter de 2 % en 2023» , souligne la BM relevant que les frais d’envoi pour un montant de 200 dollars s’élevaient à 6,3 % en moyenne au deuxième trimestre de 2022.
Les transferts d’argent vers l’Afrique subsaharienne, la région la plus exposée aux effets de la crise mondiale, ont augmenté de 5,2 % pour atteindre 53 milliards de dollars en 2022, contre 16,4 % l’année dernière (en raison principalement de flux importants vers le Nigéria et le Kenya), indique la banque mondiale. En 2023, les flux devraient encore ralentir, à 3,9 %, « en raison de la persistance d’une conjoncture défavorable dans le monde et dans les pays sources de la région».
Les envois de fonds (devises) vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont résisté aux turbulences mondiales en 2022 : leur montant total est estimé à 626 milliards de dollars, soit une augmentation de 5 % par rapport à l’année dernière, note le rapport. Il s’agit toutefois d’un net recul par rapport à la hausse de 10,2 % enregistrée en 2021.
Le montant des flux d’envois de fonds vers les régions en développement en 2022 est le résultat de plusieurs facteurs. La réouverture des pays d’accueil consécutive au recul de la pandémie de Covid-19 a favorisé l’emploi des migrants et leur capacité à continuer d’aider leurs familles restées au pays, poursuit la BM qui souligne, en revanche, que la hausse des prix a eu un impact négatif sur les revenus réels des migrants.
Un euro plus faible a réduit la valeur en dollars des envois d’argent vers l’Afrique du Nord et ailleurs dans le monde, fait observer la BM. Dans les pays qui ont connu une pénurie de devises et qui pratiquent des taux de change multiples, les transferts de fonds officiellement enregistrés ont diminué, les flux se déplaçant vers des canaux parallèles offrant de meilleurs taux, relève encore l’institution monétaire. « Les migrants contribuent à desserrer des marchés du travail tendus dans les pays d’accueil tout en soutenant leurs familles grâce aux transferts de fonds. Des politiques de protection sociale inclusives ont aidé les travailleurs à parer aux aléas des revenus et de l’emploi engendrés par la pandémie de Covid-19 », explique Michal Rutkowski, directeur mondial Protection sociale et emploi à la Banque mondiale. « Parce qu’elles permettent de soutenir les remises migratoires (envois de devises), ces politiques ont des effets positifs à l’échelle planétaire et doivent être maintenues », a-t-il noté.
A.I.
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