Rachat de Crédit suisse par UBS : Sauver l’économie helvète (Mme Karin Keller-Sutter)

Dans un entretien accordé hier au quotidien «Le Temps», la ministre suisse des Finances, Mme Karin Keller-Sutter, a soutenu que le gouvernement avait agi dans le meilleur intérêt du pays, en organisant la prise de contrôle de la banque «Crédit suisse» par UBS, sa principale rivale dans le pays.
En mars dernier, la confiance des investisseurs dans le Crédit Suisse s’est effondrée, suite aux craintes d’une crise bancaire mondiale. En 2022 déjà, le Crédit suisse a perdu près de 7,3 milliards de francs suisses et avait annoncé avoir révisé ses comptes pour les années 2019 et 2020 en raison de «faiblesses substantielles dans son contrôle interne».
Cette année, suite à la faillite de trois banques régionales américaines, le Crédit suisse s’est montré encore plus exposé au risque d’une faillite. Le 15 mars 2023, la banque a essuyé la pire chute de son histoire, clôturant en baisse de 24,24 %, à 1,697 franc suisse. Le lendemain, le Crédit Suisse a annoncé qu’il allait emprunter à court terme jusqu’à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d’euros) à la Banque nationale suisse pour «renforcer» le groupe. Parallèlement, la banque a annoncé une série d’opérations de rachat de dette pour environ 3 milliards de francs suisses. Dès lors, des pourparlers ont été menés à la hâte pour la prise de contrôle de Crédit suisse par UBS. Un accord de 3,25 milliards de dollars a été annoncé dans la soirée du 19 mars 2023.
La fusion Crédit Suisse et UBS devrait permettre la naissance d’un géant bancaire et l’obtention d’une aide, sous forme de liquidités, allant jusqu’à 100 milliards de francs suisses. A court terme, il s’agit de garantir la stabilité financière, rétablir la confiance des marchés et protéger l’économie suisse.
«Etant donné les circonstances, nous avons agi au mieux pour minimiser le fardeau pour l’Etat et les contribuables», a souligné Mme Keller-Sutter. Elle poursuivra : «Il ne faut pas oublier que sans une intervention déterminée des autorités, l’alternative aurait été une faillite de Crédit Suisse, accompagnée d’un probable effondrement de l’économie suisse».
H. L.
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