COP27: Le rapport alarmant de l’Organisation météorologique mondiale sur le climat

La COP27 sur le climat s’est ouverte ce dimanche 6 novembre à Sharm Al- Sheikh en Egypte, alors que les manifestations et les répercussions du changement climatique «sont de plus en plus spectaculaires», selon un rapport des Nations unies. «Les huit dernières années sont en passe de devenir les huit années les plus chaudes jamais enregistrées, sous l’effet de l’augmentation constante des concentrations de gaz à effet de serre et de la chaleur accumulée», alerte ainsi l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son rapport sur l’état du climat mondial en 2022. Des vagues de chaleur extrême, des sécheresses et des inondations dévastatrices ont touché des millions de personnes et coûté des milliards de dollars des États-Unis cette année, note l’organisation. Le rapport de l’OMM fait ressortir des faits saillants. A commencer par les concentrations des principaux gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d’azote) qui ont à nouveau battu des records en 2021. Aussi, on estime que la température moyenne mondiale de 2022 est supérieure d’environ 1,15 [1,02 à 1,28] °C à la moyenne préindustrielle (période 1850-1900). «Les années 2015 à 2022 seront probablement les huit années les plus chaudes jamais enregistrées », précise l’OMM. Cette situation est évidemment des répercussions incommensurables. «En 2022, la fonte des glaciers alpins a battu des records. Dans l’ensemble des Alpes, on a mesuré des pertes d’épaisseur moyennes comprises entre 3 mètres et plus de 4 mètres, soit nettement plus que lors de l’année record précédente, en 2003», pointe le rapport de l’OMM qui ajoute que le faible manteau neigeux de la fin de l’hiver et les dépôts répétés de poussière saharienne ont préparé le terrain à la perte de glace sans précédent enregistrée entre mai et début septembre en raison de vagues de chaleur longues et intenses. Le niveau de la mer s’élève à un rythme qui a doublé depuis 1993. Il a augmenté de près de 10 mm depuis janvier 2020 et battu un nouveau record cette année. «Cette accélération est due à l’augmentation de la fonte des glaces», affirme le rapport. D’autre part la surface océanique jusqu’à une profondeur de 2 000 mètres a continué à se réchauffer et a battu des records en 2021 (dernière année pour laquelle des chiffres sont disponibles). «Les taux de réchauffement sont particulièrement élevés ces vingt dernières années. Cette tendance devrait se poursuivre, occasionnant un changement persistant pendant des siècles, voire des millénaires», note l’OMM, ajoutant que les vagues de chaleur marines sont de plus en plus fréquentes, contrairement aux vagues de froid marines.
En Afrique de l’Est, les précipitations ont été inférieures à la moyenne pendant quatre saisons humides consécutives, ce qui n’était jamais arrivé en 40 ans, et tout porte à croire que la saison actuelle pourrait également être sèche, alerte l’Organisation météorologique mondiale. «En raison de la sécheresse persistante et d’autres facteurs aggravants, on estime que 18,4 millions à 19,3 millions de personnes ont été confrontées à une «crise» alimentaire ou, encore pire, à une insécurité alimentaire aiguë avant juin 2022», écrivent ainsi les rédacteurs du rapport, tout en soulignant que les organismes humanitaires préviennent qu’une autre saison de précipitations inférieures à la moyenne entraînera probablement des mauvaises récoltes et exacerbera encore l’insécurité alimentaire au Kenya, en Somalie et en Éthiopie.
«Plus le réchauffement est important, plus les impacts sont graves. Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone sont si élevées que le seuil de 1,5 °C fixé dans l’Accord de Paris est à peine à notre portée», a déclaré Petteri Taalas le Secrétaire général de l’OMM. « Trop souvent, ce sont ceux qui contribuent le moins au changement climatique qui en souffrent le plus, comme nous l’avons vu avec les terribles inondations au Pakistan et la sécheresse meurtrière qui sévit depuis longtemps dans la corne de l’Afrique. Toutefois, cette année, même les sociétés bien préparées ont été ravagées par les extrêmes, tels que les vagues de chaleur et les sécheresses prolongées dont ont pâti une grande partie de l’Europe et le sud de la Chine», a indiqué le responsable.
A.I.
Un commentaire