Youssef Boudjema, co-fondateur de la startup Piassa: «Nous recherchons activement des investisseurs»

Initialement orienté vers l’hôtellerie et la restauration pour lesquelles il a suivi des études en France, M. Boudjema se découvre une grande passion pour le digital après avoir participé au challenge jeunes pousses à la technopole Sophia Antipolis. Avec son épouse, il lance la startup Piassa qui promet de régler l’épineux problème de disponibilité de pièces de rechange automobile en Algérie.
La compagnie privée Alliance Assurances vient d’annoncer son partenariat avec Piassa, très confiante en l’avenir de cette startup qui ne cache pas sa détermination à devenir un success story. D’ores et déjà, Piassa prévoit de conclure deux autres partenariats en 2023.
Le cofondateur de Piassa espère toutefois voir quelques investisseurs se manifester pour apporter un soutien financier indispensable pour un développement rapide et plus conséquent de Piassa. Il est à la recherche de capitaux risques.
Entretien réalisé par : Hakima Laouli
Algerieinvest : Vous êtes le fondateur de la startup Piassa. Pourriez-vous nous la présenter ? Quelles sont vos services ?
M. Youssef Boudjema : Piassa est une startup née en plein confinement, labellisée en 2021 par le ministère des Startups et de l’Economie de la connaissance, financée ensuite par le fond algérien des startups (ASF) en mai 2022.
La startup propose la fourniture et la livraison directement aux ateliers de pièces de rechange et de carrosserie automobile, à travers une plateforme digitale web et mobile très facile à prendre en main.
Piassa propose ses services aux particuliers mais aussi aux entreprises qui possèdent un parc automobile, ainsi qu’aux compagnies d’assurance, avec la promesse de réduire considérablement leur facture annuelle d’indemnisation.
Justement, vous êtes partenaire d’Alliance Assurances. En quoi consiste ce partenariat ? Comptez-vous faire de même avec d’autres compagnies d’assurances ?
Nous avons réussi à décrocher un premier partenariat avec Alliance Assurances, dont le deal consiste à faire bénéficier leurs clients de réductions par rapport au tarif public. En contrepartie, la compagnie s’engage à promouvoir les services de Piassa auprès de ses assurés et les orienter vers nos prestations.
Nous avons également approché d’autres assurances et avons pour objectif pour 2023 de conclure de nouveaux partenariats avec au moins deux autres compagnies afin de confirmer la viabilité de notre modèle économique et de pouvoir aborder l’avenir en toute sérénité.
Quel est votre business model?
Pour le business model c’est simple, nos fournisseurs sont majoritairement des importateurs et des super grossistes avec lesquels nous négocions des tarifs préférentiels. Le but étant d’être rentable tout en n’étant pas plus cher que le prix au comptoir (détaillants). Donc en gros nous prenons notre marge avec les fournisseurs et pas avec les clients.
Comment vous travaillez avec les importateurs de la pièce de rechange ?
Nous avons réussi à bâtir une relation de confiance avec beaucoup de fournisseurs, notamment des importateurs que nous ciblons en priorité en raison des prix avantageux que nous pourrions obtenir et qui nous permettent de rester compétitifs sur le marché.
La collaboration se fait de la manière suivante : nous échangeons des API (process informatique entre deux plateformes) qui nous permettent de puiser les données directement depuis leurs logiciels vers notre plateforme commerciale. Cela permet aux clients d’y trouver une offre riche, au meilleur prix et surtout actualisée en permanence, sans se déplacer.
Quels sont vos projets futurs ?
Pour récapituler, nous avons donc une plateforme 100% opérationnelle, piassa.shop, qui propose, dans un premier temps, de la carrosserie pour tous les modèles (selon disponibilité sur le marché). Nous avons décroché, grâce à ce service, un premier partenariat avec Alliance Assurances.
Nous arriverons bientôt à court de trésorerie, nous recherchons donc activement des investisseurs qui puissent nous soutenir dans cette dernière ligne droite.
Il nous reste deux étapes afin d’entrer dans la phase de rentabilité :
La première est le développement d’un logiciel offline lié avec le catalogue TECDOC (référence mondiale dans la PDR), afin de pousser nos partenaires à s’y conformer pour avoir une donnée exploitable. Ce logiciel relié en temps réel avec la plateforme commerciale permet de rajouter l’offre pièces mécaniques et électriques à l’offre de carrosserie déjà existante et fournir, ainsi, tout ce dont les véhicules ont besoin en une seule et unique adresse.
La deuxième et dernière étape est le lancement officiel, à travers une bonne campagne de com, destinée aussi bien au grand public qu’aux B2B, et la saison de la récolte va commencer.
Notre ambition est que Piassa devienne un réflexe pour tout automobiliste. Nous nous sommes donné pour mission d’organiser un marché que nous pensions jusque-là inorganisable. Après bientôt trois ans de travail acharné, les résultats sont plutôt rassurants et nous confortent dans notre objectif qu’est celui de devenir un success story algérienne, dont les services sont appelés à s’exporter très vite vers nos voisins maghrébins et africains qui souffrent de la même problématique.
Qui est Youssef Boudjema ?
En fait, je suis cofondateur de Piassa. Mon partenaire dans la startup, comme dans la vie, est mon épouse. Je puise ma force et ma détermination de mon couple. Ma femme et moi, nous travaillons ensemble et nous faisons en sorte de ne pas avoir un plan B pour que la réussite soit notre seule option.
Nous avons étudié ensemble en France et sommes restés quelques années afin de gagner de l’expérience. C’est moi qui l’ai poussé à embrasser le monde de l’entreprenariat, d’abord en ouvrant un restaurant dès notre retour en Algérie, puis en se tournant vers le monde des startups, avec d’abord l’application Bluechairs qui est une plate-forme de réservation d’espaces d’évènements pour les entreprises. Ensuite Piassa aujourd’hui.
Vous avez fait quoi comme études?
Hôtellerie internationale.
Rien à voir avec l’informatique, et surtout pas avec l’automobile !
Effectivement, rien à voir à première vue, mais il faut savoir qu’entre temps, j’ai participé au challenge jeunes pousses à la technopole Sophia Antipolis dans lequel j’ai atteint la finale. C’est à partir de là que mon amour pour le digital a commencé. Espérons que le passage sur la recherche d’investisseurs aboutisse. C’est vraiment un frein en Algérie, de ne pas pouvoir avoir accès à des capitaux risques comme à l’étranger
H. L.
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