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Stockage de CO2: Lafarge Algérie compte sur l’expertise de la SONATRACH pour la mise en place du procédé CCUS

Comme nous l’avons mentionné précédemment, Lafarge Algérie, membre du groupe Holcim, s’engage activement dans la mise en place du procédé CCUS (Capture, Utilisation et Stockage du Carbone) afin de réduire ses émissions en CO2 et anticiper la future taxe carbone sur les produits exportés vers l’Europe à partir de 2027.

Une équipe dirigée par Mme Amina Kocheida, directrice du développement durable, de la santé, de la sécurité et de l’environnement, a été mise en place chez Lafarge Algérie pour accélérer la réduction de l’emprunte carbone et étudier la faisabilité et la mise en œuvre de cette technologie CCUS.

L’industrie du ciment est connue pour être une source importante de CO2, principalement lors de la production du produit semi-fini, le clinker. Dès lors, la priorité est donnée à la substitution de ce clinker par d’autres matériaux à plus faible empreinte carbone. Toutefois, fabriquer du ciment en remplaçant la totalité du clinker est impossible. D’où la nécessité de recourir à d’autres solutions pour atteindre la neutralité carbone.

C’est là que la technologie CCUS intervient, avec la capture et la concentration du CO2 émis. Le cimentier et ses partenaires disposent alors de deux alternatives : la première consiste à utiliser ce CO2 dans d’autres process industriels (fabrication de plastique, carburant, l’agroalimentaire, etc.). La deuxième repose sur la séquestration (stockage) dans d’anciens puits de forage pétrolier ou des formations géologiques profondes adaptées.

Ces deux options nécessitent une chaîne de valeur «complexe»  qui implique de nombreux intervenants, en particulier dans le secteur des hydrocarbures. En Algérie, souligne la représentante de Lafarge, «nous avons la chance d’avoir une entreprise nationale pétrolière et gazière comme Sonatrach, qui est extrêmement performante et compétente, et qui, je l’espère, sera un acteur majeur dans la mise en œuvre de ces solutions. Avec son vaste réseau de puits, son infrastructure de transport, ainsi que son expertise en forage et surveillance, la Sonatrach et l’Algérie disposent d’avantages considérables pour développer la technologie CCUS et en faire un atout économique pour le pays».

L’organisation au sein de Lafarge Algérie, chargée d’accélérer la mise en place de la technologie CCUS, a élaboré une feuille de route et exprime le souhait de la présenter aux autorités compétentes en vue d’enrichir les connaissances et de favoriser le partage. Elle souligne également la nécessité de mettre en place un cadre réglementaire approprié pour permettre à l’ensemble des acteurs d’investir sereinement dans ce secteur d’activité prometteur, tout en pérennisant les exportations de l’Algérie vers l’Europe.

Les technologies de captage, stockage et valorisation du CO2, également connues sous le nom de CCUS (Capture, Use and Storage du carbone), ont pour objectif de capter le dioxyde de carbone dès son point de production, de le stocker dans le sous-sol et de le valoriser. Les entreprises sont particulièrement intéressées par ces avancées car elles offrent la possibilité de réduire considérablement leurs émissions de CO2. Toutefois, ces solutions prometteuses doivent encore démontrer leur viabilité à un coût abordable pour leur industrialisation.

C’est quoi le CCUS?

Les technologies de captage du CO2 visent à extraire le gaz à effet de serre des sources de production, telles que les centrales électriques fonctionnant au charbon, les usines de ciment ou encore les raffineries. Selon le site ifpenergiesnouvelles, différentes méthodes sont utilisées pour capturer le CO2, notamment l’utilisation de solvants chimiques ou de filtres spéciaux. Une fois capturé, le CO2 est transporté vers des sites de stockage appropriés.

Le stockage du CO2 consiste à l’emprisonner en toute sécurité dans le sous-sol, généralement dans des formations géologiques poreuses et imperméables, comme les réservoirs souterrains d’hydrocarbures épuisés ou les aquifères salins. Ces sites de stockage doivent être soigneusement évalués pour garantir la sécurité et la stabilité à long terme du CO2 capturé.

La valorisation du CO2 implique l’utilisation du dioxyde de carbone capturé à des fins utiles. Par exemple, il peut être utilisé dans des processus industriels, tels que la fabrication de carburants synthétiques, de matériaux de construction ou de produits chimiques. L’idée est de transformer le CO2 en une ressource précieuse plutôt que de le considérer comme un déchet.

Les industriels voient dans ces technologies une opportunité de réduire leurs émissions de CO2 de manière significative. Cependant, le défi réside dans la démonstration de leur faisabilité économique à grande échelle. À l’heure actuelle, les coûts de captage, de stockage et de valorisation du CO2 restent élevés, rendant difficile leur adoption généralisée.

Les gouvernements et les acteurs de l’industrie investissent dans la recherche et le développement de ces technologies afin de les rendre plus efficaces et plus abordables. Des projets pilotes et des démonstrations à grande échelle sont en cours pour évaluer leur viabilité économique et technologique. Les progrès réalisés dans ce domaine sont encourageants, mais il reste encore du travail à faire pour atteindre des solutions de CCUS compétitives sur le plan économique.

Les technologies de captage, stockage et valorisation du CO2 offrent un potentiel prometteur pour réduire les émissions de CO2 des industries. Cependant, leur industrialisation à grande échelle dépend de leur capacité à démontrer leur viabilité économique. Des efforts continus sont nécessaires pour développer des solutions de CCUS plus rentables afin de favoriser une transition vers une économie à faible émission de carbone.

 Karima Mokrani

North Africa Energy & Hydrogen Exhibition and Conference
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