Sonatrach : réduire le torchage de gaz à moins de 1% à l’horizon 2030

Le plan à moyen terme de Sonatrach prévoit une enveloppe d’1 milliard de dollars américains destinée à des investissements dans des projets de récupération des gaz associés au niveau de ses sites de production, de production d’électricité photovoltaïque pour les besoins énergétiques de ses gisements ainsi que des projets pilotes en matière de production et de transport d’hydrogène vert.
Par Khaled Remouche
Le rapport 2022 de Sonatrach rendu public récemment fait état de nets progrès réalisés en matière de réduction des émissions de CO2, faisant partie, rappelons-le de sa stratégie en matière de transition énergétique dont particulièrement l’axe de la réduction de l’empreinte carbone. Un volet important de ce plan destiné à réduire les émissions de CO2 figure la réduction des gaz torchés, qui correspondent à des gaz à effet de serre. « Sonatrach s’est assigné d’atteindre l’objectif de réduire le torchage de gaz à moins de 1% et d’éliminer le torchage de routine à l’horizon 2030. » lit-on dans le document. Le texte souligne qu’entre 2017 et 2021, Sonatrach a réalisé une baisse de 20% des gaz torchés grâce à la mise en service de nouvelles unités de récupération des gaz associés. Ces efforts se sont poursuivis en 2022, ajoute le rapport. Sonatrach au cours de cet exercice a procédé à la mise en service au niveau de la région de Hassi Messaoud notamment du Projet GOSP à Hassi Guettar permettant la récupération de 3 millions de mètres cubes/jour de gaz qui étaient auparavant torchés ainsi qu’une unité de récupération de gaz associé au niveau de centre de traitement de pétrole de Bir Berkine dans le bassin de Berkine permettant la récupération de 170.000 mètres cubes/jour de gaz associé. Ces efforts, indique Sonatrach dans le rapport de 2022, ont permis de réduire le torchage du gaz de 4,45% en 2021 à 3,68% en 2022.
Le cap vers l’élimination des gaz torchés en 2030
Mais il faut noter que selon le récent numéro de la revue statistique de BP , Sonatrach ,a brulé, rappelons-le 8,5 milliards de mètres de gaz naturel dans le torchage du gaz en 2022. Ce qui représente une perte de plusieurs milliards de dollars dans les revenus en devises de l’Algérie si ces quantités venaient à être récupérés et exportés sur le marché international au prix moyen du gaz algérien fixé en 2022. Elles représentent, de surcroit, une part importante des émissions de Co2 rejetés dans l’atmosphère par le secteur énergie en Algérie. A noter que Sonatrach s’est engagé dans sa politique Hygiène sécurité environnement (HSE) à protéger l’environnement. A cet égard, Sonatrach a également des projets de forestation. Un autre axe important de sa politique en matière de transition énergétique s’avère la production d’électricité photovoltaïque. Sonatrach vise à couvrir 80 % des besoins en énergie de ses gisements à l’horizon 2030 à travers la réalisation de centrales photovoltaïques. Sonatrach n’exploite actuellement qu’une seule centrale photovoltaïque en partenariat avec la compagnie italienne d’une capacité de 25 MW pour les besoins du gisement de BRN situé dans le bassin de Berkine. Elle a lancé en 2022 les travaux d’une seconde centrale photovoltaïque d’une capacité de 10 MW en partenariat avec la même compagnie. Sonatrach prévoit un projet d’une troisième centrale photovoltaïque à Menzel Ledjmat Est situé également dans le bassin de Berkine au sud-est.
A rappeler que l’objectif de Sonatrach est d’atteindre une capacité de 1300 MW en énergie solaire à l’horizon 2030 en vue couvrir les besoins en énergie de ses gisements et de ses sites industriels. Quant à l’hydrogène vert, Sonatrach en partenariat avec une compagnie allemande compte réaliser un projet pilote en matière de production et de transport d’hydrogène vert. Sonatrach est, outre, en train d’étudier avec son partenaire Italien Eni la possibilité de convertir les raffineries d’Adrar et de de Hassi Messaoud en raffineries produisant des biocarburants. Pour la séquestration de CO2, prévu dans sa stratégie en matière de transition énergétique, aucun projet nouveau, n’a vu le jour ces dernières années.
K.R.