Réduction des émissions de CO2, du torchage du gaz et énergies renouvelables : L’Algérie appelée à contribuer à la lutte contre le changement climatique
Sonatrach a tout un programme pour réduire ces émissions, notamment avec des partenaires étrangers. Mais la compagnie nationale peine à accélérer la réalisation ou le lancement de projets visant à diminuer l’empreinte carbone.
Par Khaled Remouche
Les chiffres du dernier numéro de la revue statistiques de BP invitent l’Algérie à accélérer la réduction des émissions de CO2 par le secteur de l’énergie, du torchage du gaz et la mise en œuvre du programme de développement des énergies renouvelables. Concernant les émissions de CO2 par le secteur de l’énergie, l’Algérie a rejeté 246 millions de tonnes de CO2 en 2022 contre 247,4 millions de CO2 en 2021, soit une baisse de 0,6%, indique la publication. La Sonatrach a dans sa stratégie la réduction des émissions de CO2 en particulier en partenariat avec les compagnies étrangères. Mais les progrès sont lents. La compagnie nationale n’exploite en partenariat avec la compagnie italienne Eni qu’une seule centrale photovoltaïque de 25 MW destinée à réduire les émissions de CO2 dans l’exploitation de ses gisements de pétrole et de gaz. Quant au torchage du gaz naturel, l’Algérie fait partie des pays qui brulent le plus de gaz naturel dans le monde dans l’exploitation de ses gisements de pétrole. C’est ce qu’on appelle le torchage du gaz. En effet, Sonatrach a brulé 8,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel en 2022, les Etats Unis 8,8 milliards de mètres cubes, le Vénézuela 9,8 milliards de mètres cubes, la Russie 26 milliards de mètres cubes, l’Iran 28,4 milliards de mètres cubes et l’Irak 17,8 milliards de mètres cubes. Ce niveau de torchage du gaz en Algérie, même s’il est moins important par rapport à ces pays, représente une perte économique quand on sait que ces volumes auraient pu être exportés et procurer à l’Algérie des ressources en devises supplémentaires. Sonatrach a tout un programme pour réduire les quantités brulées. Mais là aussi, les progrès sont lents. A cet égard, l’Union européenne a proposé à l’Algérie de l’aider à en finir rapidement avec ce torchage de gaz naturel. Mais ce soutien ne s’est pas transformé en actes. Quant au domaine des énergies renouvelables, l’Algérie accuse un énorme retard. L’Algérie a une capacité installée en matière d’énergie solaire à hauteur de 460 MW en 2022, contre 1720 MW pour l’Egypte, 858 MW pour le Maroc et 6326 MW pour la République sud-africaine, indique la publication de BP. La plus grande capacité en énergie solaire dans le monde est détenue par la Chine avec 393.127 MW, suivie par les Etats Unis 113.000 MW, le Japon 78.883 MW et l’Allemagne 66.554 MW. La capacité installée de l’Algérie a augmenté de 2,7% en 2022 par rapport à 2021. Elle avait atteint 448 MW en 2021. Cette capacité avait atteint le niveau de 330 MW en 2016. La part de cette capacité dans les installations solaires du monde représente moins de 1%. Cela dit, les émissions de CO2 par le secteur algérien de l’énergie ne représentent que 2,6% des émissions de CO2 rejetés par cette branche dans le monde, précise la revue statistique de BP. Avec la crise Russie-Ukraine, le charbon est devenu plus prédominant dans le bilan énergétique mondial. Les plus grands pollueurs en 2022 sont la Chine, l’Inde, les Etats Unis, l’Australie et la Russie. En effet, ces pays ont produit respectivement 4,5 milliards de tonnes, 910 millions de tonnes, 539 millions de tonnes, 443 millions de tonnes, 439 millions de charbon en 2022, indique la revue. Cela ne veut pas dire que l’Algérie doit croiser les bras dans le domaine de la lutte contre le changement climatique. Ayant signé les conventions des Nations Unies en la matière, elle est appelée à respecter ses engagements.
K.R.
