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Premier bilan de la visite du Président Tebboune à Pékin, Istanbul et Doha : entre intentions d’investissement et l’attente de leur concrétisation

La partie algérienne semble avoir privilégié l’aspect qualitatif : des projets d’usine de lithium, de fabrication de wagon, un partenariat dans la fabrication de matières premières pour la fabrication de l’insuline et une coopération plus pointue dans le domaine spatial.

Par Khaled Remouche

Le périple qui a mené le Président de la République en Chine, en Turquie et au Qatar semble le plus abouti au regard de ses résultats sur le plan économique : 36 milliards de dollars d’investissements chinois en Algérie, a annoncé le chef de l’Etat de Pékin. Au regard du peu de détails sur ces investissements, il semble bien que ce soit beaucoup plus des intentions d’investissement. Le plus dur reste à faire : leur concrétisation sur leur terrain qui est fort attendue côté algérien. La partie algérienne parait  avoir privilégié l’aspect qualitatif au regard des projets annoncés : réalisation d’une usine de batteries au lithium utilisé par les véhicules électriques, une usine de production de wagons, un partenariat entre Saidal et un  partenaire chinois pour la fabrication de la matière première destinée à la production d’insuline  et une coopération plus pointue dans le domaine spatial. La visite du Président Tebboune à l’entreprise BYD spécialisé dans la fabrication de véhicules électriques  laisse penser que des entreprises chinoises pourraient envisager de réaliser des usines de montage de véhicules électriques en Algérie. L’usine, fruit d’un partenariat avec l’entreprise CCECC d’une capacité de fabrication de 2000 wagons par an s’inscrit en droite ligne avec les ambitions algériennes de développer le réseau ferroviaire jusqu’aux confins du sud du pays pour s’ouvrir sur le marché de l’Afrique subsaharienne, dans la perspective de l’instauration de la zone africaine de libre échange et activer l’extraction et la transformation de minerais .Ce chantier de  partenariat consolidé avec la Chine entre  donc en cohérence avec les grands projets structurants en voie de réalisation : le développement du gisement de Gara Djebilet en partenariat avec le consortium chinois CMH  dont les travaux ont été lancés pour une production de 2 millions de tonnes/ an dans une première phase (2022-2025) et une production de 46 millions de tonnes/an à partir de 2026 destinés en grande partie à la Chine, et le méga projet de production et de transformation de phosphate de Tébessa en partenariat avec les  sociétés chinoises Wuhuan et Tian’an, d’un coût de 7 milliards de dollars. Le premier projet prévoit un projet de voie ferrée entre Tindouf et Béchar que les entreprises chinoises doivent construire. En attendant sa construction, un projet d’usine sidérurgique est prévu à Béchar avec le consortium CMH  pour la production de rails et de profilés en acier. Le second projet programme une voie ferrée minière entre Tébessa et Annaba qui  est en cours de réalisation. Ces nouvelles lignes ainsi que celles devant relier l’extrême sud algérien doivent être réalisées par les entreprises chinoises.

Un chantier de partenariat en cohérence avec les grands projets structurants

En ce sens, le Président de la République a indiqué qu’une partie des investissements annoncés  iront vers le secteur ferroviaire et le secteur minier. Il faut savoir que la Chine dispose d’une expérience dans la réalisation de voies ferrées en région désertique et a des solutions face au problème d’ensablement qui freine la réalisation des travaux de voie ferrée dans ces régions et qui gênent l’exploitation de ces lignes. L’avantage de ces grands projets structurants est leur financement dans le cadre de l’aide chinoise  au  développement. Ce sont en un mot à partir de crédits concessionnels, c’est-à-dire accordés à des conditions favorables; longue durée, faible taux d’internet et qui évite le recours systématique au Trésor public algérien. Leurs retombées sont la croissance des exportations hors hydrocarbures, l’avancée dans le développement du pays et sa modernisation ainsi que la confirmation de la position de l’Algérie comme porte d’entrée de l’Afrique. Quant à la visite du chef de l’Etat en Turquie et au Qatar, elle conforte le rapprochement avec ces deux pays qui augure une croissance des investissements turcs et qataris en Algérie. Ce périple opère une transformation : l’appel aux contrats mués en quête de l’investissement. Il invite la partie algérienne à faciliter ces investissements en levant les entraves à leur réalisation, en améliorant la logistique, tout en veillant à la qualité de ces investissements.

K.R. 

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