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Nassim Lounes, vice-président du GAAN à AI: «L’Afrique doit devenir un acteur de la transformation digitale»

Une première édition du «Digital Africain Summit» se tient au CIC d’Alger, du 31 mai au 2 juin, à l’initiative du Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN). Nassim Lounes, vice-président du GAAN et également chef de l’agence Sens Conseil, a bien voulu répondre à nos questions sur l’évolution du numérique en Algérie et en Afrique.

Entretien réalisé par : Nadine Achour

Algérieinvest : Etant dans le domaine depuis des années, quelle est votre analyse du marché du numérique en Algérie ?

M. Nassim Lounes : Le marché du numérique en Algérie est en fort développement, avec la pénétration de la téléphonie mobile qui dépasse les 106%. Chaque algérien possède plus qu’une puce et le nombre d’internautes est de 27 millions dont 25 millions d’utilisateurs des réseaux sociaux. Il y a de l’engouement. On ne peut pas dire que l’Algérie n’est pas connectée ou qu’elle est mal connectée. Les gens sont en train de se connecter avec une qualité qui est en nette amélioration. Aujourd’hui, la connectivité en Algérie est une vraie révolution.

Il y a aussi la partie administration qui commence à se développer avec les services de l’Etat qui sont aujourd’hui numérisés. L’on cite, entre autres, les plateformes d’inscriptions universitaires en ligne, les services disponibles sur les réseaux sociaux et autres. Il y a une évolution. Cependant, il y a encore du chemin à faire pour passer au tout numérique où tous les acteurs vont trouver leur place. Ça, on n’est pas encore arrivé.

Est-on encore très loin ?

On n’est pas très loin. Aujourd’hui, les sauts technologiques peuvent se faire assez rapidement. On était parmi les derniers pays à adopter la 3G en 2013. Aujourd’hui, on est parmi les pays les plus connectés de la région. Cela montre notre grande capacité d’adaptation. L’e-paiement a commencé à se généraliser depuis la crise de la Covid. Aujourd’hui, pas mal de transactions se font en ligne, notamment avec les grands facturiers tels que Sonelgaz, Algérie Télécom, l’Algérienne des eaux…etc. L’usage est en train de se développer de manière très intéressante.

Revenons au sommet d’aujourd’hui. S’il rassemble les pays d’Afrique, c’est parce qu’il y a cet impératif d’édifier un écosystème favorable.  Comment procéder ?

L’Afrique aujourd’hui a un défi d’infrastructures. La majorité des pays africains sont connectés grâce à la téléphonie mobile. Il y a donc nécessité de développer la fibre pour des connexions haut débit, afin de permettre le développement des services numériques, notamment sur la partie business et gouvernement. Après, il y a le défi de l’intégration africaine, c’est à dire que tous les pays du sud doivent travailler ensemble. L’Afrique a toujours été consommatrice de technologie. Aujourd’hui, il faut passer à une étape où l’Afrique puisse devenir un vrai acteur de la transformation digitale.

Concrètement, quelles sont les actions prioritaires ?

Renforcer l’infrastructure, les services aux citoyens et favoriser l’émergence d’intégrateurs et de sociétés qui opèrent dans le domaine de l’informatique.

Les intervenants ont mis en avant la nécessité d’inclure le privé et la femme. Que préconisez-vous?

Le privé est un maillon très important. Les technologies sont faites par de grands groupes. Les grands donneurs d’ordre en matière de technologie en Afrique restent l’Etat et les entreprises publiques. Le partenariat public-privé est très important. L’expertise est chez le privé. La recherche et le développement sont chez le privé. Il y a donc nécessité d’accélérer le partenariat public-privé.

Pour ce qui est de l’intégration de la femme, nos écoles, en Afrique, forment énormément d’ingénieurs femmes dans le domaine. Autrement dit, il n’y a pas de frein aujourd’hui à les intégrer dans le développement de l’économie numérique.

Concernant votre agence «Sense Conseil», quels sont les besoins de vos clients ?

Le secteur de la communication digitale est en développement. Les besoins des clients ont changé. On était plus sur des stratégies de notoriété sur internet. Aujourd’hui, les clients sont à la recherche d’efficience. A la recherche de prospects pour augmenter leurs ventes grâce au digital qui constitue aujourd’hui un axe très important de développement des affaires.

N.A.

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