M’hamed Bokhari, expert financier : «Sécuriser le processus de mise en place de la monnaie numérique»

Dans cet entretien express, le spécialiste estime que le processus de mise en place du dinar numérique algérien est en marche du fait qu’il a été annoncé officiellement par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane. Il rappelle toutefois la nécessité d’assurer la sécurisation de ce même processus contre les risques de piratage et autres. Pour ce qui est des Fintechs, il considère que ces startups spécialisées dans les finances finiront par connaître un bel essor dans notre pays car ce sera la norme à l’échelle mondiale
Entretien réalisé par Hakima Laouli
Algerieinvest : Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a annoncé, le 26 décembre dernier, l’adoption prochaine d’une monnaie numérique nationale, sous le nom de «dinar numérique algérien». Les conditions sont-elles réunies pour franchir le cap ?
M. M’hamed Bokhari : Le fait que le Premier ministre n’a pas donné de date précise laisse supposer que ce n’est pas dans l’immédiat. Cependant, le fait qu’il l’annonce implique que le processus est en marche. Mais, honnêtement j’ignore le stade d’avancement du projet.
Les risques de piratage et de cybercriminalité sont omniprésents. Quel rôle devraient jouer les acteurs du numérique pour à la fois éliminer ces risques et accélérer le processus vers la numérisation de la monnaie ?
N’étant pas un spécialiste en matière de cybercriminalité je ne peux me hasarder sur la question, mais il est clair qu’il y a lieu de mettre en place un système à même de sécuriser le processus. Le système peut concerner, à titre exhaustif non limitatif, les aspects suivants : la réglementation, logiciels, électronique…etc.
Quelles sont les chances d’émergence et de développement des Fintechs dans notre pays ?
Cela dépendra de qui l’emportera entre les pours et les contres. A moyen terme, les Fintechs connaitront un bel essor car ce sera la norme à l’échelle mondiale.
Revenons à notre monnaie physique, quelle stratégie déployer pour sa revalorisation et l’augmentation du pouvoir d’achat des algériens ?
Le Dinar n’étant pas convertible sur les marchés internationaux, il suffit d’ajuster les pondérations rentrant dans l’équation de parité. Ce n’est pas une mince affaire. Il faut faire très attention. C’est une affaire très pointue, de spécialistes.
Dernière question, quelles sont vos attentes de la nouvelle loi sur la monnaie et le crédit ?
J’espère qu’elle atteindra les objectifs assignés en facilitant, entre autre, l’intégration des nouveaux acteurs de l’économie nationale, tels que les startups, le paiement en ligne et autres.
H. L.