«Metaversity», une fonctionnalité pensée pour faciliter le quotidien des étudiants

Des étudiants de l’Ecole supérieure d’informatique (ESI) ont remporté, jeudi dernier, le premier prix du Summer Break Challenge organisé par Djezzy et IncubMe (incubateur Panafrican fondé en 2018 par des entrepreneurs algériens, qui a pour mission de soutenir des porteurs de projets).
Le groupe a proposé une solution (Metaversity) digitale afin d’améliorer le quotidien des étudiants. C’est une ville virtuelle dédiée aux étudiants algériens accessible par inscription à travers leurs téléphones mobiles. Chaque bâtiment dans la ville représente une fonctionnalité pensée pour faciliter un aspect de la vie estudiantine. Samy Ouanès est membre du groupe qui comprend également Khaoula Mouheb, Aniss Bessalah, Abderraouf Merhab et Tarek Benameur. Les autres lauréats qui complètent le podium sont Micro Club (deuxième place) et Shellmates Club (3e).
Djezzy et Incubme ont confronté les candidats à une problématique qui concerne le monde estudiantin : proposer une solution pour faciliter le quotidien des étudiants. «Mon équipe et moi-même, membres du club ETIC, avons proposé notre solution intitulée Metaversity. C’est une application accessible sur téléphone mobile où dès leur inscription, les étudiants ont accès à une ville virtuelle spécialement conçue pour eux. Chaque bâtiment de cette ville représentant une fonctionnalité pensée pour faciliter leur quotidien», explique à Algérie Invest, Samy Ouanès. Par exemple, en cliquant sur la bibliothèque, ils pourront inviter leurs amis à des sessions de révision en ligne et avoir accès à des ressources pour leur spécialité. En cliquant sur l’entreprise, ils découvriront des offres de stage et d’emploi dédiée uniquement aux étudiants. Le centre commercial pour les bons plans et les codes promos. La stations de bus pour trouver le meilleur bus scolaire (proche et disponible) pour rentrer chez eux. Mais encore le panneau d’affichage pour être au courant des prochains événements à venir. Et enfin, le CAMP (centre d’aide morale et psychologique) pour avoir accès à une liste de psychologues bénévoles qui leur offriront une consultation gratuite par mois. «Le défi a été lancé début juillet, nous devions remettre notre solution fin août. Une première sélection a été faite pour ne retenir au final 12 clubs d’étudiants début octobre. Depuis, nous avons continué à améliorer notre solution jusqu’au jour de la finale », poursuit l’étudiant. Chaque club s’est vu accorder 5 minutes pour « pitcher » ou présenter sa solution devant le jury en essayant de la vendre. « Nous avons pitché, le jury a beaucoup apprécié Metaversity. Je pense que ce qui a fait la différence c’est que nous avions un pitch bien ficelé. Nous avons expliqué le concept en présentant à deux, à travers du storytelling. Il y a aussi le fait qu’on a pris le temps de réaliser un business model canvas et de penser à un plan financier pour notre application. Et enfin, le fait qu’on ait répondu directement aux questions du jury sans hésitation. Nous maîtrisions notre solution et l’avons bien étudiée », détaille Samy Ouanès.
Interrogé sur leur business modèle de Metaversity, l’étudiant affirme que ses promoteurs comptent inclure de la publicité non intrusive sur leur application et conclure des partenariats avec des entreprises. « Pour le financement, on compte sur des partenaires à qui nous offrirons l’exclusivité vers la communauté d’étudiant présente sur notre plateforme. Quant aux revenus, ils dépendront du flux d’utilisateurs ainsi que de l’insertion de publicité dans la ville virtuelle », révèle Samy Ouanès. Et de poursuivre : « Notre club, ETIC, une organisation estudiantine à but non lucratif basée à l’école supérieure d’informatique (ESI, ex INI) organise le plus grand salon de l’emploi destiné aux étudiants et organisé par des étudiants en Algérie. Les entreprises nous font confiance et elles nous referont confiance pour Metaversity ». Selon ses promoteurs, rejoindre le club est « l’une des meilleures décisions à prendre pour un étudiant souhaitant réussir et devenir indépendant au futur».
«Répandre» la culture entrepreneuriale
La création du club ETIC en 2009 vise à rapprocher l’étudiant du monde de l’entreprise et l’initier à la culture entrepreneuriale, estime Samy Ouanès. « On organise divers événements : le Salon de l’Emploi de l’ESI, dont on a organisé la 13ème édition en mai dernier. Edition qui a d’ailleurs rassemblé plus de 60 entreprises et 1000 étudiants. Algiers UP, un événement sur 3 jours où les étudiants sont formés à la création d’une startup. L’année dernière, le thème était : le Lean Startup. Et enfin, le Training Camp, un camp de formations accélérées sur 3 jours aux dernières technologies tendance », explique notre étudiant. Lui et son équipe ouvrent à « répandre » la culture entrepreneuriale en la vulgarisant toujours plus à travers des vidéos sur leurs réseaux sociaux, des podcasts. « Organiser le Training Camp, Algiers UP, le Salon de l’Emploi de l’ESI. Écrire plus d’articles sur l’entrepreneuriat et la technologie. Nous avons d’ailleurs notre cellule ETIC Writers qui s’en occupe. Mais aussi organiser plus de journées en entreprise pour les étudiants », indique Sammy Ouanès.
Rappelons que les lauréats du prix du Summer Break Challenge sont pour trois d’entre eux (Samy Ouanès, Abderraouf Merhab et Tarek Benameur) sont en 2ème année classe préparatoire. Aniss Bessalah en 1ère année classe supérieure et Khaoula Mouheb en dernière année (3ème cycle supérieur). « Nous avons une équipe qui se complète totalement. Khaoula est une Motion Designer et Designer très talentueuse qui travaille dur. Tarek s’initie au design et il devient fort de jour en jour. Abderraouf travaille très dur également et c’est un bon développeur qui apprend très vite et il gère très bien tout ce qui est relations externes et logistique. Aniss est ex responsable communication. C’est une personne talentueuse qui a un excellent profil com’ et des idées innovantes, il se démarque aussi en tant que bon « speaker ». Et enfin, je suis co-rédacteur en chef à ETIC et je pense que je me débrouille bien en com’, en rédaction et en développement», affirme Samy Ouanès en guise de conclusion.
Younès Djama