Ménages aux faibles revenus : « Je m’endette pour vêtir mes enfants ».

Vêtir ses enfants pour fêter l’Aïd n’est guère facile pour une bonne partie des Algériens. Cela d’autant que les revenus de l’écrasante majorité des familles algériennes, sont assez maigres pour faire face aux dépenses domestiques.
Certaines sources estiment que le taux des revenus en dessous de 50.000 DA est de 75 %. Trois quart des Algériens doivent ainsi batailler à longueur d’année pour nourrir et vêtir la maisonnée, honorer les factures de gaz et d’électricité, payer les soins, parer aux dépenses conjoncturelles mains néanmoins onéreuses comme la rentrée scolaire, l’Aïd El Fitr et l’Aïd El Kébir, le mois sacré du Ramadan… La liste est encore longue pour évoquer toutes les dépenses auxquelles sont affrontées les familles comme les mariages, naissances, circoncisions…Dès lors, une bonne partie de cette catégorie sociale n’aura pas d’autre alternative que l’endettement. « Je suis obligé d’emprunter de l’argent, si possible dans l’entourage familial. Autrement, mes 4 enfants ne seront pas vêtus en effets neufs pour l’Aïd El Fitr », nous confie un quadragénaire, chauffeur dans une administration publique dont le salaire est de 32.000 DA net. Une dame de 38 ans, divorcée, dont les 2 enfants de 12 et 13 ans sont à sa charge, se voit elle-aussi « contrainte » de trouver une source de financement en cette dernière semaine du mois sacré. Les derniers jours du jeûne riment immanquablement avec l’achat de vêtements neufs à ses 2 ados. Il leur faut ainsi un budget d’au moins 50.000 DA au vu de leur « statut » social. « La fille et le garçon se font de plus en plus gourmands contrairement aux petits enfants qui ne rechignent pas trop lorsqu’on doit leur acheter des tenus pour l’Aïd », relève cette secrétaire dans une entreprise agro-alimentaire. Son salaire de 40.000 DA est loin de suffire pour parer aux dépenses, dans la mesure, souligne-t-elle, où « je prends en charge mes vieux parents et deux grandes sœurs non mariées ».
D. Z.