M. Sofiane Mazari, chef de la Division finance islamique du CPA : «Nous comptons 26 000 clients qui ont déposé plus de 17 milliards de dinars»

Dans cet entretien express, en marge de la journée sur la finance islamique organisée par l’ABEF, au CIC d’Alger, le représentant du CPA affirme son optimisme quant à l’avenir de la finance islamique dans le pays. Il soutient que l’étape suivante, après l’ouverture des fenêtres et des guichets de la finance islamique, serait la mise en place d’entités indépendantes dédiées à l’activité en question mais que cela dépendra du modèle économique à mettre en oeuvre et des investissements à déployer. Pour les Sukuk, il affirme que leur lancement en 2023 ne peut que renforcer l’écosystème financier islamique et contribuer à son développement.
Entretien réalisé par : Hakima Laouli
Algerieinvest : Vous considérez que l’écosystème en Algérie est désormais favorable au développement de la finance islamique. Quels en sont vos arguments ?
M. Sofiane Mazari : Effectivement, des efforts importants ont été déployés, ces dernières années, par les autorités compétentes, ainsi que par les parties prenantes afin d’améliorer l’écosystème de la finance islamique en Algérie. Cela à travers notamment la promulgation d’un règlement de la Banque d’Algérie (02-20) encadrant les produits bancaires islamiques et leur commercialisation, un décret exécutif traitant du takaful et des conditions y afférentes, ainsi que plusieurs dispositions fiscales (LF et LFC) à même d’assurer la neutralité fiscale vis-à-vis des produits bancaires islamiques et classiques.
Vous préconisez la possibilité d’aller vers une banque de la finance islamique. Comment cela pourrait se faire ?
La stratégie déployée par les banques de la place, en matière de commercialisation des produits bancaires islamiques, est une stratégie mesurée du fait que ces banques aient commencé par l’ouverture de guichets islamiques au niveau des agences classiques et ce, afin de mieux appréhender le marché en termes de besoins et de profondeur.
Certaines banques ont commencé à déployer des agences dédiées exclusivement à l’activité bancaire islamique. Ce qui dénote une montée en cadence et surtout un intérêt pour ce type de produit. L’étape suivante pourrait être la mise en place d’entités indépendantes dédiées à l’activité en question mais cela dépend, outre de la demande et potentiel existants, du modèle économique à mettre en oeuvre et des investissements à déployer.
Le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali, vient d’annoncer le lancement, en 2023, des Sukuk. Comment ces Sukuks vont-ils booster l’activité de la finance islamique ?
Tout d’abord, les Sukuk sont un instrument de levée de fonds sur les marchés, notamment financiers, qui permettent à leurs détenteurs de participer dans le financement de projets (infrastructures publiques, investissements privés ou opérations commerciales) à rentabilité potentielle, avec une structure juridique conforme à la charia. Ce sont également des instruments de gestion des excédents et des liquidités qui pourraient contribuer au développement des banques islamiques et des compagnies takaful. Par conséquent, leur mise en place ne peut que renforcer l’écosystème financier islamique et contribuer à son développement.
Quels sont les derniers chiffres du CPA concernant les dépôts de la finance islamique ?
Le Crédit populaire d’Algérie, à travers sa fenêtre islamique, a pu avoir, en très peu de temps, des résultats satisfaisants et prometteurs. Actuellement, la fenêtre islamique du CPA dispose de près de 26 000 clients qui ont déposé plus de 17 milliards de dinars, notamment dans les comptes d’épargne (comptes d’investissement) et ce, à travers 93 guichets islamiques implantés sur une grande partie du territoire national et qui offrent, en totalité, 11 produits de dépôt et de financement.
H. L
Salam alaykoum, comment peux t’on ouvrir un compte auprès de votre banque.
Mr Mazari faoizi :07.84.32.41.62.
Cordialement