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Karim Amellal, ambassadeur de France pour la Méditerranée, confirme un «retour à la normale sur le plan de la délivrance des visas»

Dans cette interview exclusive accordée à Algérie Invest, Karim Amellal, ambassadeur de France pour la Méditerranée, confirme la fin des mesures de restriction et « un retour à la normale » sur le plan de la délivrance des visas, soit à la situation d’avant la pandémie. En visite dimanche à Alger, le ministre français de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a annoncé une reprise une « relation consulaire normale » entre l’Algérie et la France. M. Amellal considère que la coopération avec les trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) étant revenue à un niveau comparable à celui de 2019, il était « logique et normal de lever les mesures d’interdiction ».

Propos recueillis par: Younès Djama

Algérie Invest: En visite à Alger, le ministre français de l’Intérieur et des Outre-mer, Gerald Darmanin a annoncé une reprise une « elation consulaire normale» entre l’Algérie et la France. Qu’est-ce que cela implique-t-il ?

M. Karim Amellal. Cela implique la fin des mesures de restriction et un retour à la normale sur le plan de la délivrance des visas, c’est-à-dire à la situation qui prévalait en 2019, avant la pandémie.

Peut-on dire que c’est la fin des restrictions de circulation entre les deux pays ? Que la crise des visas est terminée ?

Oui, nous pouvons dire que ce que vous appelez la «crise des visas» est terminée.

Est-ce que les raisons qui ont amené la France à restreindre la délivrance de visas en Algérie, Maroc et Tunisie, ne sont plus de mises ?

Les mesures de restriction mises en place en 2021 s’agissant de la délivrance des visas ont été prises à la suite d’une dégradation significative de la coopération en matière d’éloignement d’étrangers en situation irrégulières. Dans la mesure où, pour les trois pays que vous citez, la coopération est revenue à un niveau comparable à celui de 2019, il était logique et normal de lever les mesures d’interdiction.

Le réchauffement entre Paris et Alger est-il parti pour durer ? N’y a-t-il pas de grains de sables qui risquent de venir gripper la machine ?

 Il y a toujours des grains de sable, de part et d’autre, des personnes ou des clans qui n’ont pas intérêt à ce que cette relation soit bonne, qui feront tout ce qu’ils peuvent pour la détruire. Cela ne doit pas nous empêcher, malgré les obstacles, d’avancer conformément à la volonté de nos deux présidents.

«Il faut un mécanisme équilibré face aux migrations en Méditerranée», avez-vous déclaré récemment. Comment ?

Il faut, je crois, à l’échelle européenne, mais aussi en concertation avec les pays de la rive sud, parvenir à mettre en place un mécanisme de régulation et de gestion des flux qui ne lèsent personne et répondent aux exigences humanitaires fondamentales. La situation actuelle, qui laisse des pays – l’Italie ou la Grèce par exemple – en première ligne face à ce phénomène n’est pas satisfaisant. Je note qu’il semble y avoir aujourd’hui une volonté commune, à l’échelle de l’Union européenne, de progresser dans ce sens.

Les visites du chef d’Etat Français en Algérie, Emmanuel Macron, suivie de celle de la Première ministre Elisabeth Borne ont-elles débouché sur des partenariats économiques concrets ?  

Le but n’était pas d’annoncer des contrats, cela a été dit et répété. Le but du déplacement du président Macron (en aout dernier, ndlr), puis de la Première ministre Borne (en octobre) était de réamorcer le dialogue, de relancer la relation après une période d’éloignement. Je crois que cet objectif a été atteint. Il faut maintenant faire vivre cette relation dans le temps et la concrétiser, sur la base notamment de la Déclaration d’Alger, dans tous les domaines.

 Y.D.

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