ActualitésInternational

L’industrie de l’habillement dépendante à 70% des ressources fossiles (pétrole et gaz)

Les fibres synthétiques représentent plus des deux tiers des matières premières utilisées pour confectionner des vêtements dans le monde, selon un rapport de plusieurs ONG européennes répercuté par Martine Valo du quotidien le Monde.

L’organisation Changing Markets Foundation, basée à Londres, s’est associée avec plusieurs autres ONG européennes (Zero Waste Alliance, Clean Clothes Campaign, No Plastic in My Sea, Plastic Soup Foundation), pour souligner, dans un rapport intitulé « Fossil Fashion » publié mercredi 3 février, la dépendance de ce secteur aux ressources fossiles. Changing Markets Foundation n’en est pas à son premier coup de projecteur sur une industrie qu’elle espère voir évoluer.

Les fibres synthétiques dérivées du pétrole brut et du gaz naturel représentent plus des deux tiers (69 %) des matières premières utilisées pour confectionner des vêtements dans le monde. Leur croissance spectaculaire a accompagné celle des marchés du textile – occupés par l’habillement à 70 % –, qui a doublé sa production au cours des vingt dernières années.

C’est en 2000 que les volumes de polyester ont commencé à dépasser ceux du coton, plus cher et parfois présenté souvent à tort par certaines marques comme une « matière moins durable sur le plan environnemental ». Le polyester s’est imposé, loin devant le nylon, l’acrylique et l’élasthanne. Sa production, située en Chine à 72 % et dans le reste de l’Asie à 21 %, a, elle, été multipliée par neuf en cinquante ans.

A lui seul, ce matériau représente les trois quarts des fibres artificielles et entre dans la composition de plus de la moitié des textiles (56 %) confectionnés sur la planète. Aujourd’hui, lorsqu’un consommateur se laisse tenter par un pantalon de sport ou un sweat-shirt par exemple, son achat a donc de grandes probabilités d’être coupé dans un tissu composé au moins en partie de polyester, qui est un polymère – le polytéréphtalate d’éthylène (PET). Le secteur du textile représenterait ainsi environ 15 % de la consommation mondiale de plastique.

Pollution : la planète est devenue la première victime de l’industrie textile

« Pas de mode sur une planète morte. » Samedi 15 février 2020, à Londres, les défilés de la Fashion Week avaient rencontré les pancartes hostiles d’Extinction Rebellion. La colossale industrie du vêtement est devenue une des cibles récurrentes de ces militants écologistes. Si pour beaucoup, il demeure synonyme de séduction et de créativité, le secteur fait, pour d’autres, de plus en plus figure d’emblème de la mondialisation incontrôlée, de pollueur massif, de gaspilleur de ressources naturelles, le tout accompagné de conditions de travail indignes. Au nom de la protection de l’environnement, le Conseil suédois de la mode avait déjà annulé la fashion week de Stockholm en juillet 2019.

Rubrique internationale

 

 

North Africa Energy & Hydrogen Exhibition and Conference
Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité