ZLECAf : Les échanges en deçà du potentiel existant

Les échanges intra-africains dans le cadre de l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) sont en deçà du potentiel existant, a estimé la Banque africain de développement (BAD) qui vient de dévoiler son Indice de l’industrialisation en Afrique (IIA) 2022. «Les échanges intrarégionaux peuvent favoriser l’augmentation des économies d’échelle, la diversification et l’apport de valeur ajoutée. Toutefois, ils ne représentent, à l’heure actuelle, qu’environ 15% du volume total des échanges commerciaux de l’Afrique (2015)», note la BAD. La sous-exploitation de ce potentiel s’explique essentiellement par «le coût élevé des échanges dans la région», ajoute-t-elle. D’après l’institution africaine, l’introduction de la ZLECAf pourrait accroître les échanges de biens entre les pays africains «de 52,3%, en particulier ceux des produits manufacturiers». La BAD a souligné que la ratification de l’accord sur la ZLECAf en 2019 a été «une étape importante» de l’intégration économique régionale de l’Afrique considérée comme une condition essentielle au développement industriel. «L’essor du secteur manufacturier a longtemps été freiné par l’étroitesse des marchés intérieurs et les niveaux élevés des droits de douane sur les échanges régionaux», pointe la BAD, empêchant «l’émergence de producteurs spécialisés et de plus grands fabricants capables de réaliser les économies d’échelle nécessaires pour concurrencer efficacement les importations». Aussi, un réseau croissant d’accords de libre-échange et une meilleure gestion des transactions douanières «réduiraient les délais et les coûts des échanges transfrontaliers», met en exergue la banque africaine de développement. Selon elle, il reste cependant «encore beaucoup à faire» pour surmonter les barrières non tarifaires liées à des exigences réglementaires incohérentes entre pays et entre régions.
L’Algérie plaide pour «le renforcement des couloirs économiques»
La ZLECAf il en a été question, vendredi dans le cadre des travaux du 17e Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA)à Niamey, durant lequel l’Algérie a réaffirmé son engagement en faveur des objectifs de complémentarité et d’intégration en Afrique, considérant la création de la ZLECAf comme une étape cruciale vers la réalisation de l’intégration continentale. Selon l’APS, dans la contribution présentée lors d’une séance à huis clos sur la Zone de libre-échange continentale africaine, l’Algérie a considéré la création de cet espace comme «une étape cruciale vers la réalisation de l’intégration continentale». Estimant que son entrée en vigueur «reflète la forte volonté politique de nos Etats en faveur de la consécration effective de l’Agenda africain de développement 2063 et ses projets pionniers, en vue d’atteindre son premier objectif : une Afrique prospère reposant sur un développement inclusif et durable». L’Algérie qui a œuvré à la concrétisation de la ZLECAf dès l’amorce des négociations rappelle qu’il s’agit de l’une des plus grandes zones de libre-échange au monde avec un marché de plus de 1,3 milliard de personnes et un PIB combiné d’environ 2.500 milliards de dollars. Elle a rappelé que son action pour «le renforcement des couloirs économiques dans notre région, ainsi que sa participation permanente et qualitative à toutes les réunions consacrées à la redynamisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), s’inscrit dans le cadre de l’effort commun visant à réaliser les aspirations de nos peuples quant à cet accord». Cet accord devra permettre d’ «augmenter le taux de commerce inter-africain, estimé actuellement à près de 15%, à des niveaux dignes de nos capacités et de nos aspirations», outre «la création d’un marché africain qui assure une libre circulation des marchandises entre les pays et d’instaurer, par la suite, une union douanière et un groupe économique africain à l’horizon 2028 à même de concurrencer les autres blocs économiques internationaux».
L’Algérie qui a engagé plusieurs réformes économiques «demeure pleinement convaincue de la nécessité de soutenir les politiques économiques visant à hisser le taux de croissance industrielle et de diversification économique dans les pays africains en faveur de la ZLECAf».
A.I.
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