Inclusion financière et changement climatique : Offrir des produits financiers adaptés (M. Said Taleb)

L’Association des banques et des établissements financiers (ABEF) a organisé aujourd’hui, à l’Ecole nationale supérieure des statistiques et de l’économie appliquée (ENSSEA) du pôle universitaire de Koléa (Tipaza), une journée d’information sous le slogan : «L’inclusion financière pour soutenir les efforts de lutte contre les changements climatiques». C’était à l’occasion de la célébration de la journée arabe de l’inclusion financière.
Par Karima Mokrani
Le choix d’un établissement universitaire pour la tenue de cet évènement n’est pas fortuit. C’est que l’ABEF cible particulièrement les étudiants et les universitaires pour vulgariser l’éducation financière mais aussi encourager la création de startups et de projets de lutte contre les changements climatiques.
Dans son intervention sous le titre : «changements climatiques et inclusion financière», M. Said Taleb, directeur central au niveau de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) et président de la commission «moyens de paiement» à l’ABEF, a mis en lumière le lien entre le changement climatique et la nécessité d’aider les populations touchées à développer une certaine résilience. M. Taleb précise qu’il ne s’agit pas de donner de l’argent aux personnes –cela n’est pas le rôle des banques- mais de proposer des financements pour des activités vertes, par exemple pour l’achat de produits agricoles écologiques.
Le représentant de l’ABEF soulignera l’importance de mettre en place des programmes de financement en zones rurales, ce qui permettra l’émergence de la micro-finance et répondre aux besoins spécifiques des personnes vulnérables, les femmes en premier.
M. Taleb a évoqué la nécessité pour les banques de développer des produits et des services financiers adaptés pour renforcer la résilience face au changement climatique. Aussi, il a souligné la nécessité pour les populations concernées de s’approprier les nouveaux moyens mis à leur disposition. Il a cité l’exemple des applications mobiles en Asie et en Afrique qui sont utilisées pour envoyer de l’argent aux populations sinistrées lors des catastrophes naturelles.
Poursuivant dans la même logique, M. Taleb a insisté sur l’importance d’encourager le financement d’activités et de produits respectueux de l’environnement. Il a affirmé que cette problématique est transversale : «tous les acteurs, pas seulement les banques, doivent s’impliquer pour relever le défi du changement climatique». De même, il a rappelé l’importance de l’implication des universités «où il y a déjà une conscience écologique».
Selon le même intervenant, l’inclusion financière est déjà présente en Algérie. Elle doit être élargie aux populations touchées par les catastrophes climatiques, en leur offrant des produits financiers adaptés à leurs besoins. Selon M. Taleb, les banques doivent bien cibler ces populations, en recensant avec précision leurs besoins afin de leur accorder les financements nécessaires qui seront à même de leur permettre de se relever.
Le ministre des Finances, M. Faïd Laâziz, présent à l’ouverture de cette journée, a assuré de la disponibilité des banques publiques algériennes à accompagner financièrement les projets et les activités visant la lutte contre le changement climatique et la protection des populations vulnérables. Il s’agit là de ce qui est appelé communément «finance verte» : financement de projets écologiquement durables et socialement responsables.
Par ailleurs, apprenons-nous, des conventions de partenariat devraient être signées entre l’ABEF et le ministère de l’Education nationale, ainsi que celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dans l’objectif de promouvoir l’éducation financière.
Depuis quelques années, l’Algérie déploie des efforts considérables pour réaliser l’inclusion financière. Les développements technologies aidant, les banques et autres établissements financiers diversifient et améliorent en permanence leurs produits. Les opérations de paiement électronique sont en constante croissance et modifient poisitivement les comportements des citoyens à tous les niveaux.
La nouvelle loi sur la monnaie et le crédit vient d’être promulguée. Toutefois, les textes d’application manquent pour la rendre effective, en ce qui concerne particulièrement la monnaie numérique et la signature électronique.
K. M.
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