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Flambée des prix du gaz : les économies européennes dans la tourmente

Entre dépôts de bilan et nécessité de délocalisations, les entreprises industrielles européennes sont lourdement impactées par la crise énergétique et l’envolée des prix du gaz. «Partout à travers le Vieux Continent, l’industrie subit de plein fouet un choc gazier historique. Le gaz naturel, qui sert de source d’énergie, mais aussi souvent de matière première, est passé de 30 euros du mégawattheure il y a un an, à 200 euros aujourd’hui, avec un pic à 350 euros courant août.

Il s’agit « du plus fort choc de compétitivité pour l’Europe depuis les années 1980 », souligne Robin Brooks, chef économiste de l’Institute of International Finance (IIF), une association financière basée aux Etats-Unis, cité par le quotidien français Le Monde, et ce alors qu’aux Etats-Unis ou en Asie, le coût du gaz a augmenté de façon «bien plus limitée». Se pose alors un problème de compétitivité pour les sociétés européennes.

Par ailleurs et au fur et à mesure que la Russie a mis un terme à ses livraisons de gaz à l’Europe, « les usines les plus gourmandes en énergie ferment les unes après les autres, dans bon nombre de secteurs : engrais, verre, aluminium, ciment, céramique, acier… », détaille Le Monde qui donne des exemples de sociétés confrontées au risque de fermeture. L’Allemagne, le moteur de l’industrie européenne, est touchée de plein fouet. Chez ArcelorMittal, un haut­fourneau à Brême a été éteint, et la production à Hambourg réduite », rapporte la publication du soir.

Le géant mondial de la chimie BASF qui alimente en composés toute l’industrie européenne, ne produit presque plus d’ammoniac depuis quelques semaines, à cause du fait qu’il n’est plus rentable. «Au deuxième trimestre 2022, les coûts supplémentaires pour le gaz s’élèvent à 800 millions d’euros par rapport au deuxième trimestre 2021 et même de 1 milliard par rapport à celui de 2020», illustre la porte-parole de BASF.

Selon le journal économique Les Echos, la hausse des coûts de l’énergie atteint 600 % dans certains secteurs, «poussant les industriels à ralentir ou fermer leurs lignes de production». 

L’Allemagne, l’une des économies les plus prospères de la zone euro, illustre à elle seule le marasme dans lequel sont plongées les économies européennes.

«Le gaz étouffe l’industrie allemande», rapporte le journal, précisant que les secteurs de la métallurgie, de la chimie, du verre ou du papier sont particulièrement touchés.  Ainsi, on estime que près d’une entreprise sur dix aurait réduit ou interrompu sa production. Aussi, près de 8 % de la production sidérurgique allemande serait à l’arrêt. Un secteur qui consomme plus de 2 milliards de mde gaz naturel par an. 10 % des entreprises automobiles ont réduit leur production et 30 % s’y préparent, selon la fédération automobile, VDA.

Pour protéger ses entrepris face à la flambe des prix de l’énergie, le gouvernement allemand a annoncé son intention de mettre en place un bouclier tarifaire de 200 milliards d’euros.  

La Commission européenne tient un sommet les 6 et 7 octobre avec pour ordre du jour de réduire la hausse des prix du gaz. Certains pays européens dont la France, réclament un plafonnement du prix de gros. D’autres en revanche s’y opposent, à l’instar de l’Allemagne, des Pays-Bas et de l’Autriche.

 Synthèse Y.D.

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