Développement de l’agriculture saharienne: 3 millions d’hectares proposés aux investisseurs étrangers
L’agriculture saharienne présente des opportunités d’expansion agricole et d’investissement dans des projets agricoles à grand échelle et d’exportation de produits bio.
Par Khaled Remouche
L’une des interventions les plus saillantes du chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf lors de sa rencontre avec les hommes d’affaires américains début août dernier à Washington se résume à un appel du pied aux investissements US dans le domaine de l’agriculture. «Le secteur de l’agriculture constitue une opportunité pas encore exploitée pour les investisseurs notamment dans le sud du pays, d’autant que l’Etat algérien entend assurer 3 millions d’hectares pour tout investissement d’envergure», a-t-il affirmé. Le ministre des affaires étrangères a appelé, autrement dit, les hommes d’affaires américains à investir dans les techniques agricoles modernes, les systèmes d’irrigation, les infrastructures de l’agro-industrie. Le responsable algérien n’a pas fait miroiter, loin s’en faut aux investisseurs US des mirages. En effet, dans sa publication daté de juin dernier rendue publique intitulée «sécurité alimentaire : une avancée remarquable» le cabinet conseil et d’audit PricewaterhouseCoopers(PWC), classé parmi les quatre plus importants cabinets conseil dans le monde, souligne que l’agriculture saharienne, constitue un véritable atout pour assurer la sécurité alimentaire du pays. Le document relève que l’agriculture saharienne en Algérie offre plusieurs opportunités intéressantes. Le cabinet conseil cite la «disponibilité de terres dont jouit la région saharienne qui offre des espaces à faible coût foncier, créant des opportunités d’expansion agricole et d’investissement dans des projets agricoles à grande échelle». Il s’agit à l’évidence, d’exploitation de 10.000 hectares voire de dizaines de milliers d’hectares. L’agriculture saharienne offre, en outre, des perspectives d’exportation importantes, lit-on dans l’analyse de PricewaterhouseCoopers, offrant des opportunités commerciales supplémentaires notamment vers les pays du Golfe et l’Afrique.
«La nappe de l’albien est la plus vaste nappe souterraine dans le monde : 70% de cette nappe se trouve au sud-est algérien»
Le sud du pays est riche, du reste, en ressources hydriques. Le document note que la nappe de l’albien située sur trois pays (l’Algérie, la Lybie et la Tunisie) est la plus vaste nappe souterraine dans le monde. Environ 70% de cette nappe se trouve au sud-est du territoire algérien. L’Etat algérien, ajoute, PWC, a pris des mesures pour exploiter les terres arides, principalement au sud du pays. «Dans le cadre du programme quinquennal du secteur, l’accent est mis sur l’agriculture saharienne en utilisant les ressources existantes, en augmentant les surfaces cultivables et en se concentrant sur les cultures expérimentales comme le maïs, le soja, la betterave sucrière supervisées par l’Office national de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS). Cependant, le document n’omet pas que cette agriculture fait face à plusieurs défis. Le cabinet conseil cite la pauvreté des sols en matière organique et en nutriments essentiels, le manque d’infrastructures agricoles, de systèmes d’irrigation et d’installations de transformation. Le recours au partenariat étranger et à l’investissement de professionnels étrangers permettrait de relever ces défis. Il faut savoir, enfin, que les Etats Unis ont une expérience dans l’exploitation des terres sahariennes. N’oublions pas qu’à El Borma au sud-est du pays, des opérateurs américains ont exploité de grandes surfaces cultivées en céréales. Des partenariats algéro américains ont été conclus dans l’exploitation de terres arides ces dix dernières années. L’un à El Bayadh a échoué. Il s’agit donc de retenir les leçons de ce partenariat pour éviter des investissements étrangers, loin de répondre aux attentes de la population.
K.R
