Dans la perspective d’exporter : une Journée dédiée à l’hydrogène vert le 19 avril

Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems Eddine Chitour, a annoncé, mardi 13 avril à Alger, la tenue le 19 avril en cours, d’une journée dédiée à l’hydrogène vert, réunissant tous les acteurs du secteur et qui verra la création du pôle hydrogène algérien.
Le ministre a qualifié cette journée de « très importante » vu qu’elle verra la création du « pôle hydrogène pour l’Algérie » en plus de la mise en place d’un plan hydrogène « comme tous les pays développés », a-t-il précisé. Il a ajouté que l’Algérie aspire, à travers cette démarche, « à entrer dans la révolution de l’hydrogène vert » et pour cela toute la force de frappe du pays, dans le domaine, sera réunie.
Chitour a cité parmi les parties qui seront conviées à ce rendez-vous le Centre de Recherche dans le domaine des Energies Renouvelables (CDER), mais aussi tous les chercheurs qui travaillent dans ce domaine et qui seront impliqués dans ce projet. Il sera question, a souligné M. Chitour, de définir la stratégie de l’Algérie dans le domaine de l’hydrogène, une démarche qui sera suivie, selon lui, par une demande qui sera formulée au gouvernement en matière de financement.
Un financement sera, également, sollicité auprès des instances internationales notamment les Nations Unies, qui travaillent à l’atténuation des changements climatiques, a ajouté le ministre, expliquant que le développement de l’hydrogène entre dans le cadre du développement durable pour sortir des énergies fossiles.
Chitour a souligné que l’objectif de cette démarche est de préparer 2030 de telle sorte que lorsque les ressources de gaz naturel ne seront plus assez importantes, l’hydrogène prendra la relève. Pour réaliser ce plan, le ministre a indiqué qu’il fallait se battre pour mobiliser des financements, sans perdre de temps, faisant part de l’intérêt de l’Europe pour l’hydrogène comme source d’énergie avançant des besoins de l’ordre de 80.000 GW en 2030.
« Pendant longtemps l’Algérie a accompagné l’Europe avec le gaz naturel, maintenant nous allons l’accompagner avec l’hydrogène », a-t-il souligné. L’hydrogène est utilisé dans les piles à combustible qui font marcher les véhicules ou encore ses utilisations dans la pétrochimie verte.
L’expert Belkacem Haouche : L’Algérie accuse un grand retard
Néanmoins pour les chercheurs spécialisés du domaine, l’Algérie accuse un grand retard dans le lancement de son programme solaire générateur de l’hydrogène vert. Ce qui oblige la communauté d’Europe à se tourner vers d’autres pays de la zone du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord qui sont plus engagés et mieux préparés.
« Bien que pour elle, l’Algérie est l’exportateur favori eu égard à ses atouts naturels, de proximité et de disponibilité d’infrastructures de transports maritimes performantes (gazoducs et navires), il n’en demeure pas moins que notre pays accuse un grand retard pour le lancement de son programme solaire générateur de l’hydrogène vert. L’Europe va se tourner ainsi vers d’autres pays du MENA plus engagés et mieux préparés », a indiqué récemment à notre confrère El Watan, M. Belkacem Haouche directeur général de la société algérienne Terra Sola Algérie.
Et d’ajouter : «Dans sa note interne diffusée par son département de veille le mois de janvier 2021, le consortium international Terra Sola vient de signaler qu’officiellement, l’Algérie ne figure pas à présent sur la liste des pays du MENA candidats au partenariat avec l’Europe dans le marché de l’hydrogène vert. Il n’est pas trop tard pour notre pays, mais sachons que ce retard se chiffre en centaines de millions de dollars de pertes annuelles, soit une perte de plus d’un demi-million de USD par tranche de 1GW de production d’électricité par le solaire photovoltaïque ».
Belkacem Haouche est directeur général de la société algérienne Terra Sola Algérie, Membre du Conseil d’administration de Terra Sola, membre de Terra Sola international Consortium, porteur du projet de la plus grande plateforme industrielle solaire à Ras El Ma à Sidi Bel Abbes et d’un investissement de 5 milliards de dollars pour des installations solaires photovoltaïques en Algérie. Il est le seul Algérien à être membre du conseil d’administration du conseil de ce consortium qui regroupe les acteurs majeurs du marché mondial et régional des énergies renouvelables, notamment les leaders chinois et allemands.
Djamel Zerrouk