ActualitésAfriqueDéveloppement durableInternational

COP27 : l’Afrique réclame des comptes à l’Occident industrialisé

Faisant face aux aléas climatiques causés par les pays industrialisés, l’Afrique a voulu faire entendre sa voix lors de la COP27 qui se tient à Charm El Cheikh en Egypte. « Je rappelle qu’avec la forêt du bassin du Congo, notre continent abrite un quart de ce qui reste encore de forêt tropicale, offrant à la planète un de ces rares poumons verts», a déclaré le président sénégalais, Macky Sall.

«Nous voulons aussi aller de l’avant dans l’adaptation au changement climatique. Nous en supportons le coût avec le développement de projets verts financé souvent par recours à la dette, alors même que la mise en œuvre doit être financée par des dons conformément aux engagements convenus», a-t-il ajouté. Le président gabonais a lui interpellé les pays riches concernant leur promesse de financer l’adaptation des pays pauvres aux changements climatiques.

«La République gabonaise, comme les autres pays en développement, devrait pouvoir recevoir plusieurs centaines de millions de dollars, par an, issus de cette promesse. Ceci pour financer notre adaptation aux changements climatiques, notre juste transition énergétique et économique et pour récompenser nos efforts de séquestration nette de carbone», a déclaré le président gabonais. La question de l’obtention des réparations financières des pays industrialisés pour les dommages causés par le changement climatique, dont les Africains sont le moins responsables, a été au centre des interventions des officiels. Le SG de l’ONU, Antonio Guterres a estimé dès l’ouverture des travaux que le sujet des «pertes et dommages» ne peut plus être mis sous le tapis. « C’est un impératif moral, une question fondamentale de solidarité internationale», a-t-il dit. «Ce point a été inscrit à l’agenda officiel de la COP27, comme le souhaitait l’Egypte et, derrière elle, de nombreux pays émergents», a indiqué le journal Le Monde. «Notre collaboration se fonde sur le principe de responsabilité commune mais différenciée », a ainsi estimé le président égyptien, Abdel Fattah Al­Sissi, lors de son discours. «Nous devons être aidés pour réparer les dégâts que vous nous avez infligés», a réclamé le président des Seychelles, Wavel Ramkalawan.

«Deux années consécutives sans pluie ont plongé des millions de personnes dans la misère. 2,5 millions de têtes de bétail sont mortes au Kenya rien que cette année, causant plus de 1,5 milliard de dollars de pertes. Il y a deux jours, nous avons distribué de l’aide alimentaire à 4,3 millions personnes dans le cadre d’un plan d’urgence qui nous a demandé de réallouer des fonds prévus pour la santé et l’éducation, explique le président kényan, William Ruto. Le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadera, a estimé que les crises climatiques exceptionnelles de ces dernières années « ont eu des effets dévastateurs de grande portée sur la survie de l’humanité ». Selon lui, les pays riches, grands pollueurs, sont les principaux auteurs de cette mise en danger de l’humanité. « L’Afrique ne doit pas continuer à payer pour des crimes qu’elle n’a pas commis », a-t-il dit, exhortant les pays riches à aider les pays pauvres « à appliquer leur plan d’action nationale de réduction à caractère volontaire».

Le président français, Emmanuel Macron, a reconnu que les dégâts irréversibles causés par le réchauffement climatique touchent davantage les pays les plus vulnérables, qui en sont pourtant les moins responsables. Mais les atermoiements et la fuite en avant des pays riches à assumer leur devoir envers ceux qui sont plus vulnérables exaspèrent les ONG de défense du climat. « On a besoin d’une réponse à très court terme pour les pertes et dommages », plaide auprès du Monde, l’ONG Care France. Parmi les solutions proposées figurent les taxes sur les énergies fossiles ou sur les superprofits, une option défendue notamment par Antonio Guterres.  

A.I.

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité