Coopération algéro-française : signature de 11 accords dans divers domaines

Les Premiers ministres algérien et française, Aïmene Benabderrahmane et Elisabeth Born ont tenu ce dimanche soir une conférence de presse, à l’issue de la session de travail qui a réuni les délégations des deux pays. Plusieurs accords de coopération ont ainsi été signés entre les ministres des deux pays.
Dans une allocution, le Premier ministre algérien a évoqué la signature de 11 accords surtout dans les domaines de l’industrie, de l’agriculture, de l’enseignement supérieur et de la recherche, le travail et l’emploi, du tourisme. «Les ministres des deux côtés ont pu se rencontrer de façon bilatérale et de façon positive. Et c’est ainsi qu’il a été décidé de renforcer la coopération dans un proche avenir», a déclaré M. Benabderrahmane dans un point de presse aux côtés de son homologue française. «Nous avons également évoqué les partenariats prévus dans le domaine scientifique, de l’éducation, de la culture, de la technologie. Nous avons mis l’accent sur l’importance de travailler ensemble pour promouvoir le capital humain. Et renforcer les relations bilatérales dans le domaine du transfert de technologie», a ajouté Benabderrahmane. Sur le plan économique, le chef de l’exécutif algérien a indiqué que les deux parties ont abordé «les opportunités de coopération et ce qu’il faudrait faire pour donner un élan à cette coopération économique», et qu’il y ait «un véritable échange entre nos deux pays». «Dans ce contexte, a-t-il dit, nous avons mis l’accent sur l’importance des réunions qui aborderaient les aspects économiques. Nous avons parlé également de concrétiser les projets entre nos deux pays». M. Benabderrahmane rappelé que le forum franco-algérien qui va s’ouvrir lundi en compagnie de la Première ministre française, a pour but «le renforcement de la coopération bilatérale». «Nous avons mis l’accent sur l’encouragement des investissements qui pourraient créer des opportunités pour tous. Et de ne pas se contenter des échanges commerciaux qui, seuls, ne peuvent nous permettre de concrétiser les ambitions franco-algériennes», a affirmé Aimene Benabderrahmane.
Pour sa part, la première ministre française Élisabeth Born a d’emblée mis en exergue qu’il s’agissait de son premier déplacement officiel à l’étranger depuis sa nomination comme première ministre. «Qu’il se déroule à Alger, quelques semaines après la rencontre de nos deux présidents, est un signe fort. C’est la conscience de notre histoire et des liens qui unissent nos deux peuples. C’est la preuve de notre détermination à construire une relation renouvelée entre nos deux pays. C’est une étape pour bâtir des coopérations plus denses encore entre la France et l’Algérie », a-t-il déclaré. Tout en remerciant le chef du gouvernement algérien de l’accueil «chaleureux» réservé à sa délégation, Mme Borne a affirmé que «cette atmosphère de confiance et de fraternité «est à l’image de notre engagement dans la mise en œuvre d’une relation renouvelée entre nos deux pays, dans le sillage de la rencontre historique entre le président Macron et son homologue le président Tebboune en aout dernier». «Ce 5e CIHN est une opportunité inédite pour commencer à traduire en actes les visions de nos chefs d’Etat. Il illustre par sa composition et la diversité des sujets traités, la richesse et la densité de notre coopération à l’image de la déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé signé le 27 aout», a ajouté la responsable française. Et de relever que le déplacement effectué en Algérie par 15 membres de son gouvernement témoigne de « notre volonté conjointe de de mettre concrètement en œuvre cet engagement durable qui profitera en premier lieu aux citoyens algériens et français ».
«Mettre des technologies de pointe au profit de de nos deux pays»
C’est le «sens» des accords qui viennent d’être signés à l’issue de notre session de travail, a indiqué Mme Borne qui réitère la volonté des deux parties algérienne et française de «donner corps» à ce partenariat renouvelé s’est décliné autour de trois piliers. «Le premier c’est l’économie avec comme objectif de concrétiser les échanges tenus avec les entrepreneurs lors de la visite du président de la République. Ils aspirent en Algérie comme en France à développer le commerce, l’innovation, et à créer des emplois source de richesse pour nos deux pays. Les discussions sur ces sujets ont été intenses et productives», a fait savoir Elisabeth Borne qui a annoncé la signature d’un protocole d’accord sur les micro-entreprises et l’entrepreneuriat entre le ministre français de la PME/PMI et le ministre algérien de l’économie de la connaissance des start-ups et des micro-entreprises. «Je suis convaincue que se dessine ainsi un partenariat un véritable partenariat au profit de nos deux peuples et que ce protocole d’accord constituera le socle de grandes réussites à venir», a souligné la première ministre française qui évoque aussi la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, grâce à la déclaration d’intention signée par les deux ministres de l’économie. «Cet accord nous permettra de mettre des technologies de pointe au profit de nos deux pays», a-t-elle dit. Le deuxième pilier est celui de la mobilité dont il a été beaucoup question, ces derniers mois. Dans la lignée de la déclaration d’Alger, «nos échanges ont visé à encadrer et à organiser la circulation des personnes entre nos deux pays», a fait savoir Mme Borne, relevant que les deux parties ont évoqué les moyens d’encourager les mobilités étudiantes, scientifiques, artistiques (résidences d’artistes) et bien sûr économiques. «Je me réjouis de la déclaration d’intention sur le tourisme qui va nous permettre d’initier une véritable coopération en la matière», se félicite-t-elle. Le troisième pilier de la «coopération renouvelée» entre Alger et Paris c’est la jeunesse. «Regarder vers l’avenir c’est penser aux jeunes des deux rives de la Méditerranée. Nos deux présidents se sont engagés à travailler sur des projets concrets à leur service, notamment autour des coopérations culturelles et éducatives».
«Nous voulons ancrer ces initiatives dans la durée. Nous maintiendrons un dialogue permanent au cours des prochains mois pour poursuivre nos discussions et prolonger nos projets», a annoncé Elisabeth Borne ajoutant que «les deux parties se sont entendu sur des calendriers resserrés de contacts entre nos ministres et entre leurs représentants. Notre dialogue se poursuivra également sur les défis globaux que nous affrontons. Qu’il s’agisse de l’énergie, du numérique, de la sécurité alimentaire ou encore du changement climatique», a affirmé Mme Borne.
Younès Djama