ActualitésAfriqueInternationalNationale

M. Said Sali, Global Account Director chez SAP Afrique francophone en Algérie : «Les nouvelles innovations seront systématiquement sur le cloud»

SAP est le leader mondial des systèmes de gestion d’entreprise (ERP). Fondée en 1972 en Allemagne, la société sert les plus grands groupes à travers le monde. Les services de cloud computing offrent la grande possibilité aux entreprises d’accéder à des niveaux d’excellence des services et des processus, rapidement et de manière rentable. Comme nous l’apprenons de l’équipe SAP, les entreprises constatent que la nouvelle façon d’aborder leur business s’adapte à leurs propres enjeux. De l’analyse des données à la prévision des ventes et gestion de stock, le cloud sécurise une transition technologique sans rupture d’activité, en utilisant des outils conformes aux enjeux et aux besoins des entreprises.

Dans cet entretien, M. Said Sali, le directeur grands comptes chez SAP pour l’Afrique francophone, basé en Algérie, rappelle la promesse du cloud d’accompagner les entreprises dans leur processus de transition numérique y compris en Algérie. Il affirme que le cloud est une opportunité et une chance pour notre continent et pour notre pays. Concernant l’Algérie, le représentant de SAP souligne que la vision stratégique est en place. Il reste à diffuser cette volonté à l’écosystème et de créer un environnement favorable pour que les entreprises puissent émerger et que des leaders mondiaux soient attirés. Le tout pour stimuler une dynamique autour de la digitalisation.

Entretien réalisé par : Karima Mokrani

Algerieinvest : Vous êtes Global Account Director chez SAP en Algérie. En quoi consiste exactement ce poste ?

M. Said Sali : C’est un rôle assez spécifique aux comptes stratégiques d’un territoire particulier. Dans mon territoire, j’ai pour mission d’orchestrer, d’accompagner et de conseiller les grands groupes industriels ou autres, en Algérie, dans le cadre de leur transformation. Je suis responsable de conseiller, définir des feuilles de route et faire le lien entre les objectifs business des grandes entreprises et les réponses technologiques. Le rôle d’orchestration est majeur et central dans notre relation avec nos clients. Notre mission consiste à garantir que les meilleures réponses technologiques, les meilleures feuilles de route et les meilleurs conseils sur une démarche de transformation soient en parfaite adéquation avec les stratégies de ces groupes.

SAP est une société allemande qui existe depuis 1972. Elle fournit des logiciels de gestion d’entreprises. Pourriez-vous nous en dire davantage ?

SAP est le leader mondial des systèmes de gestion d’entreprise (ERP). Elle sert les plus grands groupes à travers le monde, que ce soit dans les aspects financiers, logistiques et autres. C’est vraiment l’entreprise qui dicte les différentes avancées technologiques dans ce que nous appelons les systèmes d’information d’entreprise. Pionnière, elle est maintenant un leader confirmé dans la plupart des secteurs (énergétique, administration, etc.). SAP est le partenaire technologique privilégié pour toute entreprise qui souhaite bénéficier des avantages de la digitalisation, que ce soit pour les systèmes classiques ou les systèmes cloud qui permettent de consommer les nouvelles technologies sous forme de services. Elle facilite l’accès aux innovations technologiques pour tous les types d’entreprises (petites, moyennes et grandes).

A présent, SAP est surtout dans le cloud computing. Quelle est la différence entre le cloud et le cloud computing ?

Dans les approches d’analyse du cloud, nous distinguons différents sous-segments. Le plus connu est le cloud d’infrastructure, qui fournit des capacités d’infrastructure telles que le matériel, le calcul, la mémoire et la restitution, en tant que service. Par exemple, au lieu d’acheter un data center et le mettre dans une entreprise, il est possible de consommer des capacités de calcul à distance sans investir dans le data center. Les domaines d’application sont variés.

Par le passé, un centre de recherche était limité par les capacités de traitement de ses propres serveurs, ce qui ralentissait les analyses. Aujourd’hui, grâce au cloud computing ou cloud infrastructure, en tant que service (IaaS), le laboratoire peut demander une capacité quasi illimitée à un fournisseur de cloud computing. Cela accélère les activités de recherche, en utilisant une capacité externe à l’entreprise comme un service. Nous avons également d’autres éléments qui sont les logiciels en tant que service (software as a service). Cela implique l’utilisation d’une couche applicative, donc d’un service pour exécuter des processus. Par exemple, des plateformes d’e-commerce ou de gestion logistique. Il s’agit de processus métier en tant que service (business process as a service).

Comment ces services cloud peuvent-ils aider les entreprises à se développer ?  A réussir la transition numérique, tout en réduisant leurs coûts informatiques ?

C’est justement la promesse que fait le cloud. Il promet aux entreprises d’accéder à un certain niveau d’excellence des services et des process, d’une manière assez rapide et rentable.  Le cloud permet aux entreprises d’utiliser des plateformes prêtes à l’emploi qui offrent les services attendus sans les efforts et les coûts d’une solution classique. Le time to market, c’est-à-dire le temps nécessaire pour lancer un produit sur le marché, est extrêmement rapide grâce au cloud. Toutes les entreprises qui souhaitent aller vite sur le marché, profiter de l’expérience des  processus qui se sont avérés efficaces, peuvent les utiliser d’une manière démocratisée, sans efforts préalables. Le marché du cloud est en constante croissance sur deux chiffres. Il est très apprécié de l’ensemble des industries et de toutes les entreprises.

Comment appréciez-vous la demande sur ces services cloud, en Algérie ou en Afrique ? Y a-t-il cette prise de conscience de la part des entreprises de la nécessité de migrer vers le cloud ?

Nous utilisons le cloud au quotidien sans nous en rendre compte. Aujourd’hui, pour notre entrevue, nous sommes sur la plateforme Zoom qui est sur le cloud. Nous utilisons également des services de messagerie qui sont sur le cloud. Le cloud fait partie de notre vie en tant qu’individus.

Pour les entreprises, elles sont dans des démarches de préparation à cette transformation, soit à travers des clouds publics, soit à travers des clouds privés qu’elles déploient elles-mêmes et sur lesquels elles essaient de mettre en place un certain nombre de processus de mutualisation. La marche vers le cloud est en cours. Selon les études de Gartner en 2021, presque toutes les entreprises auront une interaction avec un service cloud, d’une manière ou d’une autre d’ici 2025, car la demande sera de plus en plus importante. Les nouvelles innovations seront systématiquement et de plus en plus sur le cloud. Ce sera une évolution naturelle.

Pour répondre à votre question sur l’Algérie et l’Afrique, le cloud est une chance pour notre continent. Si nous étions encore sur l’ancien paradigme, nous serions un peu désavantagés, car il faudrait investir dans l’infrastructure et les ressources humaines. Aujourd’hui, le cloud est un accélérateur pour notre continent, c’est une façon de rattraper notre retard en matière de digitalisation. Grâce au cloud, nous pouvons passer à un mode «zéro papier» sans passer par les phases intermédiaires traditionnelles. Certaines entreprises africaines, comme certaines banques, ont pris ce raccourci. Aujourd’hui, nous constatons les retours positifs sur ce choix stratégique éclairé, car ces entreprises ont atteint des niveaux de prestation, d’attractivité des marchés et de conquête de nouveaux marchés grâce à ce changement technologique. Nous devons continuer à accélérer. Nous avons besoin de leaders dans ce secteur, de champions qui vont prendre ce virage de manière forte et qui entraîneront d’autres entreprises et d’autres secteurs d’activités dans leur sillage.

 Nous pouvons prendre l’exemple des FinTech dans certains pays anglo-saxons qui sont fortement axés sur les sujets numériques. Ces FinTech entraînent avec elles de nombreux nouveaux modèles économiques et de nouvelles opportunités d’affaires. Nous avons besoin de la même dynamique en Algérie, que ce soit à travers des startups qui deviendront des acteurs importants de l’économie nationale ou à travers des industries et des secteurs publics nationaux qui ouvriront la voie vers cette nouvelle ère numérique.

Vous parlez justement des FinTech dans les pays anglo-saxons qui sont très avancés dans ce domaine. Ce n’est pas le cas dans d’autres pays dont le nôtre. Quels sont les facteurs clés qui pourraient accélérer le développement de ces FinTech dans notre pays ?

Notre pays affiche une volonté stratégique d’aller vers la digitalisation. Cela ressort nettement des derniers compte-rendus des conseils des ministres et des échanges avec des groupes importants, entre autres. Ce qui reste à faire est de favoriser le développement de l’écosystème. Il est important que les différents PDG des groupes opérationnels embrassent ce changement, de même que les universités, celles-ci doivent diffuser ces notions aux étudiants dans toutes les filières. Il est aussi essentiel de sensibiliser les écoles de business et les grandes écoles à la notion que la digitalisation est un facteur clé de développement et de croissance, permettant d’améliorer la productivité et les performances des entreprises.

Il est important de faciliter la création d’entreprises technologiques, de démocratiser l’accès à la technologie et à la digitalisation, de manière à faire de notre pays la Silicon Valley de notre zone d’influence. Nous devons attirer les grands acteurs du digital de par le monde pour venir investir dans notre pays. Il faut aussi créer des champions locaux qui pourront être des références dans le monde de la digitalisation. En résumé, la vision stratégique est en place. Il nous reste à diffuser cette volonté à l’écosystème et de créer un environnement favorable pour que les entreprises puissent émerger et que des leaders mondiaux soient attirés. Le tout pour stimuler une dynamique autour de la digitalisation.

Quelles sont vos garanties de confidentialité et de sécurité des données ?

Pour SAP, la sécurité des données est centrale, elle est au cœur de toutes nos actions. L’entreprise met en place des pratiques rigoureuses pour assurer la sécurité des données personnelles de ses clients. Grâce à l’expertise de nos équipes et aux technologies avancées mises à leur disposition, les données sont plus en sécurité dans les data centers de SAP que chez les clients eux-mêmes. Aujourd’hui, la problématique de la sécurité informatique est globalisée. L’idée est de faire en sorte que les données sensibles soient protégées, que les processus d’entreprises soient les plus performants. Bien sûr, SAP est dans le total respect des normes.  

Pour terminer, quels sont les impacts du cloud computing sur l’industrie informatique et comment cela peut-il affecter les emplois dans ce secteur ?

C’est une opportunité. De plus en plus de solutions seront nativement développées sur le cloud, et le fait de disposer de ces systèmes va permettre d’énormes possibilités de développer de nouveaux concepts qui étaient quasiment impossibles à imaginer auparavant. Nous allons assister à un changement dans les profils des ingénieurs, qui seront de plus en plus orientés vers le développement de solutions nomades, mobiles et à haute capacité. Cette évolution positive va non seulement élargir les possibilités d’emplois et de métiers dans l’industrie de l’informatique mais aussi améliorer les services proposés aux utilisateurs du monde de l’IT et les services proposés par ces mêmes utilisateurs du monde de l’IT.

K. M.

North Africa Energy & Hydrogen Exhibition and Conference
Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité