Les structures d’appui à la création d’entreprises en Algérie: Quels enjeux et quels rôles pour les jeunes diplômés porteurs de projets.
Dans un contexte de globalisation, où le monde vibre au rythme accéléré des inventions et du progrès technologiques, la création de très petites et moyennes entreprises, considérée par des experts aujourd’hui comme un moteur de croissance et Start-Ups, est devenue un élément stratégique dans l’évolution des économies des pays émergents, vu leur capacité à contribuer à la croissance de leurs économies et à la création d’emplois.
Chaque année, on enregistre de nouvelles création d’entreprise dans divers secteurs d’activités en particulier les activités liées aux services, mais elles disparaissent aussi pour diverses raisons car ces nouvelles entreprises ne connaissent pas toutes les succès.
La conjoncture économique que traverse notre pays à l’instar des autres pays du monde ajouté à cela la Pandémie Covid-19 a contribué fortement à la disparition de certaines entreprises qui faisaient partie du tissu économique.
C’est dans cette optique que ma contribution intervient pour sensibiliser les jeunes créateurs de très petites et moyennes entreprises et Start-Ups de bien se préparer avant de s’engager dans cette aventure, tout en sachant une fois que leur entreprise est créée, ils seront affrontés aux entreprises déjà existantes sur le marché et aux entreprises qui viennent de s’implanter.
Devant l’importance d’assurer la création d’entreprises viables, des structures d’accompagnement et d’appui (publiques et privées) se sont donc progressivement imposées et développés chez nous depuis une décennie et dont initialement l’objectif était d’apporter aux nouveaux entrepreneurs des conditions d’accès plus faciles aux ressources nécessaires à la création d’entreprise.
Il faut savoir que ce genre de structure est apparue au Etats Unis dans les années 1970, ils sont considérés comme les pionniers du domaine, puisqu’ils affichent une certaine avance dans les pratiques d’appui aux entrepreneurs quant aux pays européens, ils ont pris conscience de l’impératif de développer des mécanismes et des dispositifs de soutien et d’appui à la création d’entreprises dans les années 1980.
Qu’en est-il en Algérie ?
La promotion de l’investissement privé remonte au début des années 1990, via la promotion de l’esprit d’entreprise, qui exerce une influence déterminante pour le passage à l’acte de création, et l’amélioration des conditions et réformes de promotion de la petite entreprise, qui reste une incontournable source génératrice à la fois de revenus et d’emplois.
Pour accompagner ces jeunes à créer leur entreprise, les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs dispositifs d’incitation et d’aide à la création d’entreprise (ANSEJ/CNAC-ANGEM-ANDI) et récemment la création de deux Ministères Délégués chargés de la micro-entreprise et des Start-Ups. Un Fonds dit « Algerian Start-Up Fund (ASF) a été mis en place pour encourager les jeunes et en particulier les jeunes diplômés à créer des Start-ups.
De nombreux intervenants et structures dans le domaine de la création d’entreprises, sont apparues progressivement en Algérie particulièrement du secteur étatique depuis une décennie.
Au vue des efforts déployés par les pouvoirs publics à la création d’entreprises, il apparait plus que jamais d’offrir plus d’opportunités à notre jeunesse en particuliers les jeunes diplômés qui ont démontré son génie et son savoir-faire à travers les différentes distinctions obtenues aux différentes manifestations et concours scientifiques de par le monde.
Malgré la bonne volonté des pouvoirs publics à faciliter l’acte d’entreprendre, cela n’est pas suffisant au vue du nombre mitigé des entreprises créés d’année en année,
ce qui me permet de poser cette problématique suivante :
– Quels rôles les pouvoirs publics exercent-ils, à travers les mécanismes d’appui et de soutien à l’entrepreneuriat sur la survie de la jeune entreprise et Start-Up ? En d’autres termes, les structures d’appui et de soutien en Algérie sont-elles à même de répondre efficacement aux besoins spécifiques de la population ciblée (Il s’agit de la population des jeunes diplômés, compte tenu du leur taux de chômage très élevé ) et à la consolidation de la création des nouvelles entreprises et Start-Up dans un contexte où l’entrepreneuriat constitue non seulement une saisie d’opportunité, mais aussi une prise de risque ?
Force est de constater que de nombreuses structures et mécanismes publics et privés d’appui à la création d’entreprises ont vu le jour ces dernières années, en développant des services et en offrant des produits pour faciliter la démarche des futurs entrepreneurs au moment de la conception de leurs projets et le développement de ceux-ci ; car si l’entrepreneur est l’auteur principal de son projet, il ne peut pas envisager de réaliser seul son parcours, il a besoin de soutien, d’accompagnement et surtout de formation continue pour la concrétisation de son projet et de sa pérennité sur le marché.
Les experts du domaine classent les structures d’appui et de soutien à la création d’entreprises parmi les 25 thèmes principaux de recherche en entrepreneuriat, elles sont structurées autour de 3 axes majeurs, à savoir :
Le premier axe constituant l’appui financier qui sera destiné à faire face à l’insuffisance des fonds de démarrage, le deuxième, réunissant tous les réseaux de conseil et de formation, dont le but est de favoriser l’apport de connaissances aux porteurs de projets, à travers la sensibilisation et l’accompagnement, et enfin un troisième caractérisé par le soutien logistique symbolisé par les pépinières d’entreprises, dont le rôle consiste à offrir des conditions d’hébergement à moindre coûts aux jeunes entrepreneurs.
Ne dit-on pas que l’accompagnement est souvent présenté comme l’un des facteurs de réussite des projets de création. Les pays dans lesquels la densité entrepreneuriale est la plus forte sont aussi ceux où l’accompagnement précoce est le plus développé.
Il existe certes aujourd’hui une diversité de structures d’accompagnement et de conseil dédié aux jeunes futurs entrepreneurs, toutefois, pour l’Algérie, il reste beaucoup de chemin à faire car cette panoplie de structures constitue dans la plus part des cas des mosaïques d’actions dissociées les unes des autres. Autrement dit, fournir toute une palette de dispositifs, de structures, correspondant à chaque étape de la création, depuis l’idée jusqu’à la création, doit s’accompagner d’une véritable coopération entre les différents intervenants (écosystème entrepreneurial). Même s’il est suffisamment clair que les mécanismes d’appui en Algérie ont réussi à favoriser la création de nouvelles entreprises et Start-Ups, avec souvent une création d’emplois, on ne sait que très peu sur leur impact réel.
Il est temps de réaliser un état des lieux de ces structures dans le but est de densifier le tissu des TPME et Start-Ups en facilitant la création de ces dernières, en encourageant l’esprit entrepreneurial et en levant les contraintes bureaucratiques à la création, renforcer la compétitivité des entreprises à travers des programmes adéquats visant la mise à disposition d’une ressource qualifiée et d’une maîtrise d’une ressource humaine qualifié et surtout d’une maîtrise des nouvelles technologies, la mise en réseau et le positionnement à l’international et enfin réduire la mortalité des entreprises à travers la mise en place de mesures à même de faire face aux difficultés que rencontrent les TPME.
M.Bergheul ( Expert Consultant formateur en Entrepreneuriat)