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Gabriele Barone, directeur de l’Agence italienne pour le commerce extérieur (ICE) à Alger.

«Le marché algérien est pour l’Italie le principal partenaire dans la zone MENA»

 

L’Agence italienne pour le commerce extérieur, est une organisation gouvernementale qui favorise l’internationalisation des entreprises italiennes. En plus de son siège central de Rome et son Bureau de Milan, l’ICE opère dans le monde à travers un réseau de 90 bureaux accrédités comme «Section pour la Promotion des Echanges» des représentations diplomatiques italiennes. Le bureau à Alger, qui fête cette année son cinquantenaire, assiste les entreprises italiennes intéressées par le marché algérien, mais aussi les entreprises algériennes intéressées à établir des contacts de collaboration commerciale et industrielle avec l’Italie. L’ICE, organe également la participation officielle de l’Italie, à des foires et expositions internationales en Algérie dont Djazagro, Batimatec et le Salon des Travaux Publics, ainsi que des visites en Italie de délégations d’opérateurs algériens dans le cadre d’initiatives de foires, salons, forums…etc. Entretien avec Monsieur Gabriele Barone, directeur de l’Agence italienne pour le commerce extérieur à Alger.

 Propos recueillis par Youcef MAALLEMI  

 Algérie Invest : Bonjour Monsieur Gabriele Barone, pouvez-vous nous décrire votre parcours professionnel en quelques lignes ?

Père de deux enfants, âgé de 40 ans, je suis diplômé avec mention en relations internationales (Université de Bologne), et spécialisé en gestion de la propriété intellectuelle et de la concurrence (Luiss Guido Carli). Et depuis octobre 2020, directeur du bureau ICE à Alger. De 2016 à 2020, j’étais directeur-adjoint du bureau ICE à Chicago (USA) où j’ai assuré la responsabilité de la planification des initiatives promotionnelles pour la mécanique et la haute technologie (entre autres : Machines Italia, Global Start-up Program, Forum Italie-USA Innovation à Stanford Université). J’ai supervisé beaucoup de contacts avec les chaînes américaines de distribution alimentaire à grande échelle, dans le cadre des campagnes promotionnelles «AuthenticItalian». Précédemment j’ai exercé des activités de conseil dans le domaine de l’internationalisation – en Italie et à l’étranger – auprès d’entreprises, d’associations et d’organismes publics.

 Quel bilan dressez-vous depuis que vous êtes en poste à Alger ?

Je suis en poste en Algérie en tant que directeur du bureau ICE d’Alger depuis octobre 2020. Il est vrai que la situation sanitaire actuelle a chamboulé grandement le déroulement de nos activités, notamment celles concernant notre participation aux foires locales ou encore les missions d’opérateurs algériens en Italie. Toutefois, nous nous sommes adaptés et le bureau d’Alger reste actif. Depuis mon arrivée en Algérie, nous avons organisé deux Webinaires, le premier à l’occasion de la semaine de la cuisine italienne dans le monde en novembre dernier, et le second en décembre sur l’Industrie 4.0 et le développement durable. Deux événements qui ont réunis beaucoup de monde en ligne et qui ont reçu un accueil positif de la part des participants. Parmi mes priorités, il y a la diversification de notre partenariat : les entreprises italiennes sont tout à fait bien équipées pour accompagner la diversification de l’économie algérienne, notamment dans des domaines comme la transition énergétique, l’économie circulaire, l’agro-industrie ou les nouvelles technologies. Avec la coordination de Son Excellence M. Pugliese, ambassadeur d’Italie à Alger, je vais donner aussi tout mon soutien pour faciliter les collaborations entre PME et start-up italiennes et algériennes. En ce qui concerne l’année 2021, l’Italie sera présente aux Salons Batimatec, Djazagro, SITP, Bijoux Alger…, en plus de l’organisation de délégations algériennes en mission en Italie si la situation sanitaire le permet, pour des rencontres B to B à l’occasion de la Fiera Avicola (machines et équipements avicoles) à Rmini et Ho.Mi (mode, bijoux, design) à Milan. Les deux événements sont prévus en septembre 2021.

Pour quelle raison, selon vous, l’Algérie est-elle l’une des priorités pour le commerce extérieur italien ?

L’Italie est un pays très proche de l’Algérie par sa culture méditerranéenne, ses relations ancestrales d’amitié et de coopération et par le solide partenariat économique construit pendant des décennies. Le marché algérien constitue pour l’Italie le principal partenaire dans la zone MENA, avec un échange bilatéral qui en 2020 avoisine les six milliards de dollars. Il faut savoir aussi qu’une grande partie des PME algériennes est équipée de machines et de lignes de production italiennes (agroalimentaire, plastique, emballage et packaging, matériaux de construction, marbre et granite, etc.). L’Italie est aussi un pays qui a grandement participé, à travers les ouvrages réalisés en Algérie, au développement des infrastructures telles que les barrages, les ports, les routes, les ponts et viaducs, les lignes ferroviaires, les centrales électriques, ainsi que sur d’importants projets dans le domaine sidérurgique et énergétique.

Quels est le montant des échanges commerciaux entre l’Italie et l’Algérie ? Quels sont les produits des deux pays les plus commercialisés ?

En 2020, l’Italie a été le troisième fournisseur de l’Algérie – après la Chine et la France – avec un montant des exportations de 2,42 milliards de dollars et un quota de 7%. Le secteur le plus important pour nos exportations en 2020 est celui des biens d’équipements industriels avec un montant de 1,02 milliard USD, suivi de celui  des produits semi-finis d’une valeur totale de 688 millions USD. Ceci démontre que l’Italie, à travers ses exportations, contribue grandement au développement de l’industrie algérienne. L’Italie est également le premier client du pays avec une part de 14,5% et un volume d’importations de 3,5 milliards de dollars.  Le gaz constitue le principal produit de nos importations de l’Algérie, alors que l’Italie exporte principalement des machines, des produits pétroliers raffinés, des produits chimiques et sidérurgiques vers l’Algérie. Outre le rapport énergétique historique, les piliers de la présence entrepreneuriale italienne dans le pays sont représentés dans les secteurs des grands travaux et l’industrie de la défense.

Est-ce que les échanges commerciaux entre l’Italie et l’Algérie ne sont-elles pas affectés par la crise économique et sanitaire Covid-19 ?

La crise économique et sanitaire est mondiale, elle n’affecte pas simplement les échanges commerciaux entre nos deux pays. L’Italie a été l’un des tous premiers pays à être frappée de plein fouet par la pandémie. Mais les Italiens, aussi bien que les Algériens, sont des peuples qui, dans l’histoire, ont affronté de nombreuses difficultés et ils ont toujours eu la force de se relever. La pandémie aura sans doute de lourdes conséquences économiques partout dans le monde. C’est pour cette raison qu’il devient encore essentiel et urgent de renforcer notre partenariat commercial et industriel afin de promouvoir ensemble la relance.

En tant que responsable de l’ICE, quelle est l’analyse que vous faites sur la situation commerciale entre les deux pays aujourd’hui ?

L’Algérie est notre premier partenaire commercial dans la région MENA et dans tout le continent africain. Il faut savoir que près de 200 sociétés italiennes travaillent en Algérie et la présence de nos entreprises au niveau des foires locales durant ces dernières années est l’une des plus importantes en termes de participation étrangère, ce qui démontre l’intérêt du marché algérien pour les PME italiennes. Les relations commerciales sont excellentes. Nous sommes convaincus que la fin de la crise sanitaire et l’amélioration du climat des affaires en Algérie renforceront encore nos échanges en encourageant la création de coopérations bilatérales. Un forum d’affaires est prévu d’ailleurs dans les prochains mois et qui regroupera un nombre important d’entreprises italiennes et algériennes en présence des hautes autorités des deux pays dont le but de dynamiser les relations économiques et commerciales entre l’Italie et l’Algérie.

Y. M.

 

 

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