Foncier, financements, facilitations : ce qui attend les investisseurs et les entrepreneurs en 2024
Débureaucratisation et digitalisation de toute l’administration en 2024?

Le potentiel industriel et agricole reste important en Algérie. Mais réaliser ce potentiel à partir de 2024 suppose de lever les entraves que rencontrent aujourd’hui les opérateurs dans leurs actes d’investissement et de production.
Par Khaled Remouche
L’année 2024 est appelée à être l’année de la relance de l’investissement productif à travers la mise en service de grosses usines de production qui vont améliorer le taux d’intégration de l’industrie nationale. Citons l’usine d’aciers plats de Tosyali Algérie qui devra être mise en service le second semestre 2024 et qui fournira ce type de produit aux fabricants de produits électroménagers, aux acteurs dans la construction navale et aux sociétés réalisant des installations en panneaux sandwichs. Tosyali Algérie est également retenue pour fournir la tôle à l’usine Fiat d’Oran dont le début de la montée en cadence dans le montage de véhicules Fiat interviendra en 2024. Citons aussi l’usine de trituration de graines oléagineuses de Jijel propriété du groupe public Madar, qui sera mise en service en 2024, contribuera à ce que l’huile de table soit en fort proportion algérienne et que la couverture des besoins nationaux en aliments de bétail soit assurée en grande partie par l’offre domestique.
Au cours de l’année 2024 se poursuivra le travail effectué par les différentes wilayas pour débloquer les projets d’investissements achevés mais dont la mise en service est bloquée par des problèmes administratifs. Sera poursuivi également le raccordement de certaines zones industrielles et d’activités aux réseaux d’électricité et du gaz. La relance de l’investissement pourrait passer également par le règlement du problème du foncier pour les porteurs de projets. La nouvelle loi du foncier promulguée en 2023 confie à l’AAPI les prérogatives d’attribuer le foncier aux investisseurs. Il est prévu l’application de cette loi en 2024. Pour les start-ups, le crowfunding sera mis en œuvre en principe en 2024. Ce qui pourrait régler le problème de financement que rencontrent les jeunes porteurs de projets innovants. L’année 2024 verra également l’ouverture du capital du CPA et de la BDL. Une opportunité pour les entreprises d’acquérir via la Bourse les actions de ces banques.
Concernant les facilitations, la loi de finances pour 2024 prévoit la suppression de la taxe sur l’activité professionnelle. Ce qui aura pour impact de baisser le niveau de charges fiscales qui pèsent sur l’entreprise. Quant à l’exportation vers l’Afrique, l’année 2024 verra sans doute l’implantation de banques algériennes en Côte d’Ivoire et au Cameroun. Tout comme des shows rooms permanents de produits algériens dans ces deux pays. Les zones franches proches des pays limitrophes verront le jour en 2024, du moins pour celle de Tindouf.
La Zone de libre-échange continentale africaine ZLECAF, à travers l’initiative commerce guidé à laquelle adhère l’Algérie, constituera également une opportunité en 2024 pour les entreprises algériennes de développer le commerce et l’investissement avec des pays africains. Dans le secteur agricole, l’année 2024 verra également l’attribution par l’ODAS de terres agricoles à mettre en valeur au sud au profit d’investisseurs intéressés par la mise en culture de produits stratégiques : le blé, la betterave, le colza ou le tournesol, le maïs, les fourrages …
Dans le secteur des énergies renouvelables, les travaux de réalisation de 19 centrales photovoltaïques d’une capacité de 2900 MW pourraient intervenir en 2024. De quoi fournir aux consortiums ou entreprises qui ont remporté ces marchés des panneaux solaires, des câbles électriques, des supports, voire des transformateurs fabriqués localement. De quoi contribuer à la réalisation de travaux de génie civil relatifs à ces installations solaires. Le potentiel de développement des secteurs industriel et agricole restent donc importants. Mais les fruits de ces efforts ne seraient cueillis rapidement que si la débureaucratisation et la digitalisation de l’administration auront bien avancé en 2024.
K.R.