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Entrepreneuriat : financements, mode d’emploi

L’Université Sidi Bel Abbès a abrité au courant de ce mois la semaine de l’entrepreneuriat. Le thème a porté sur les mécanismes de financement des projets portés par des startups. L’occasion pour Karim Brouri, fondateur et DG de l’entreprise Brenco, une société algérienne de conseil et d’ingénierie qui apporte un soutien aux entrepreneurs en les aidant notamment dans la collecte de fonds, de donner un aperçu des différents modes de financement pour les jeunes entrepreneurs.

Le premier consiste en les 3F (family, friends & fools).  En seconde étape, on trouve les « business angels », en l’occurrence les personnes qui investissent sur leurs propres deniers d’une façon non professionnelle. Bpifrance explique que les business angels apportent « non seulement des fonds pour renforcer les fonds propres de l’entreprise et lui permettre de percer sur son marché, mais aussi leur expérience et leurs compétences ». Selon Karim Brouri « ce sont des amoureux de l’entrepreneuriat et des challenges qui ont un peu d’argent et qui peuvent investir ». Alors comment créer un réseau de business angels autour de nous et comment reconnaitre un business angel ? Comment peut-il investir et que peut-il apporter ?  «En Algérie, nous avons pu mettre en œuvre des cas d’études dont celui de Bechar. Nous avons travaillé pendant près de 2 ans et demis à mettre en place des mécanismes pour permettre à l’université d’avoir accès à ces business angels», a indiqué M. Brouri qui est membre de la commission nationale de l’habilitation des startups, des projets innovants et incubateurs.

Le deuxième type de business angels sont les salariés dans des grandes entreprises privées ou publiques, et surtout dans les multinationales. «Ils ont accès à des salaires élevés par rapport à la moyenne nationale et peuvent mettre de l’argent de côté. Cet argent peut être réinjecté dans un réseau de business angels ou dans startups directement et projets innovants», note Karim Brouri. «Nous estimons que le ticket d’entrée dans les startups en Algérie en seed est entre 2 et 3 millions de dinars et peut aller jusqu’à 15 millions pour des startups qui ont déjà atteint certains objectifs concrets», explique ce conseiller. Les levées de fond en seed surviennent une fois que la société est déjà créée. C’est-à-dire qu’une fois qu’une startup a lancé son produit sur le marché, elle peut recourir à une levée de fonds en seed pour assurer le développement de son activité. Pour ce faire, M. Brouri explique la méthode à suivre. «Il faudrait chercher comment mettre en place un réseau de personnes, essentiellement des entrepreneurs et des salariés des multinationales et grandes entreprises, et qui pourraient mettre de côté durant l’année entre 1 et 2 millions de dinars pour investir dans des projets». Deuxième méthode : avoir autour de soi un «business angel» qui va jouer le jeu d’investir, au moins en nature en donnant accès à ses machines, ses ressources humaines, terrains, etc., monnayant des contrats. « Une fois que vous avez cette personne ou entreprise, vous allez créer d’autres moments de rencontres avec d’autres business angels à l’effet de voir s’ils sont intéressés d’investir ou pas. A partir de là, vous allez commencer par fédérer ces personnes », détaille l’expert. La troisième méthode c’est la formation des business angels «en leur expliquant comment ça fonctionne, quels sont les risques mais aussi les avantages, dans combien de temps peuvent-ils récupérer leur argent, ce qu’on attend d’eux, etc.», relève Brouri. Quatrième et dernier point : avoir un «garant moral». «Dans un réseau de business angels, on a une espèce de fer de lance, une personne ou une entité, qui représente les business angels et qui fait appel à eux lorsque l’investissement vient à être lancé. Les incubateurs, comme nous l’avons fait à Bechar, est un garant moral du succès de ce projet en disant que celui-ci est basé sur un fondement scientifique, économique et que les personnes qui ont adopté un tel projet ont les capacités pour le faire réussir», décrypte encore cet expert qui insiste : «Le business angel, c’est d’abord de l’argent et un investissement de la personne et en des personnes avant que ce soit un investissement sur des projets». Selon Brouri, les salarié.es des grandes entreprises et des multinationales en Algérie constituent un «réel vivier» de business angel cachés.  

Younès Djama

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