Assurances en Afrique : seulement 1% du total mondial de 6100 milliards de dollars

L’industrie des assurances en Afrique génère un chiffre d’affaires de 69 milliards de dollars, représentant seulement 1% du total mondial de 6 100 milliards de dollars. L’Algérie qui aspire, depuis des années, à atteindre un montant annuel d’au moins 5 milliards de dollars, arrive à peine à réaliser un chiffre d’affaire de 1,2 milliard de dollars. Les assurances en Algérie ne contribuent qu’à hauteur de 0,7% du PIB national. La part de l’assurance agricole est à peine de 2%. L’Algérie est classée 6ème en Afrique dans le domaine des assurances et 72ème à l’échelle internationale.
Ces chiffres ont été présentés hier par le président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurances (UAR), M. Youcef Benmicia, et le PDG d’Alliance Assurances, Hassen Khelifati, au forum d’El Moudjahid à l’occasion de la 49ème conférence de l’Assemblée générale de l’Organisation des assurances africaines (OAA), qui se tiendra du 29 au 31 mai à Alger. Placée sous le haut patronage du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, elle se focalisera sur le thème de l’assurance agricole et sa contribution à la souveraineté alimentaire.
De prime abord, M. Khelifati souligne que le nombre de participants dépasse déjà 1700, représentant 73 pays des cinq continents. Le nombre de sponsors, actuellement de 43, devrait également augmenter. M. Khelifati déclare : «Nous sommes prêts à accueillir et à réussir cette 49e conférence de l’OAA». Pour M. Benmicia, il y va de l’image de l’Algérie. Le président de l’UAR au sujet du thème de la conférence : Les pays africains prennent conscience de l’importance de l’assurance agricole et de ce qu’elle peut apporter en termes de sécurité alimentaire en Afrique».
En Afrique, plusieurs pays mettent en place des dispositifs de micro-assurance afin de permettre aux petits agriculteurs de bénéficier d’une couverture d’assurance faute de pouvoir souscrire à des assurances agricoles classiques, indique M. Benmicia.
En Algérie, dans le cadre de la révision de la loi sur l’assurance et de la réforme du secteur, de façon générale, l’orientation est de passer vers un autre modèle d’assurance agricole : «Sortir du modèle actuel et passer à un autre modèle pour que ce soit les assureurs eux-mêmes, et non l’Etat, qui interviennent pour faire face aux dégâts causés par la sécheresse, le changement climatiques et autres menaces sur l’agriculture» souligne M. Khelifati. Et les deux intervenants d’insister : «Nous avons l’obligation du sortir du modèle classique». L’autre obligation et de faire en sorte d’accélérer la révision de la règlementation en vigueur : «Il y a de nouveaux défis. Il faut adapter le dispositif à la réalité du jour».
La 49ème conférence de l’Assemblée générale de l’Organisation des assurances africaines (OAA) sera l’occasion de «voir ce qui se passe dans les autres pays en matière d’assurance agricole et de textes de loi». Les recommandations qui en découleront seront soumises aux autorités des différents pays.
Karima Mokrani