Plan de relance économique : N’omettons pas les fleurons du secteur public !

L’Etat a décidé de revoir à la hausse les exportations hors hydrocarbures. De 2 milliards de dollars, le pays vise à atteindre dès l’année prochaine au moins 5 milliards USD, soit une augmentation de 150 %. Cinq milliards c’est peu, certes, eu égard aux besoins financiers annuels d’un Etat continent comme le nôtre, mais les analystes estiment que ce « bond » sera sans aucun doute le prélude d’un décollage économique au sens réel du terme.
« C’est très faisable », assurait Abdelmadjid Tebboune lors d’une rencontre tripartite en août dernier. « La volonté politique est forte et la vision est claire », martelait le chef de l’Etat en s’appuyant sur des chiffres que nulle partie pourrait contester. L’objectif escompté est de réduire, à partir des deux prochaines années, la dépendance financière aux hydrocarbures à 80% contre 98% actuellement.
Comment ? Création de couloirs verts dédiés à certains produits, cession d’une bonne partie des recettes en devises au profit des exportateurs, amélioration de la relation avec le ministère des Finances et l’Administration fiscale en plus du renforcement du rôle de la diplomatie algérienne dans la promotion des produits algériens à l’étranger. Les financements existent mais les fonds publics en devises ne seront plus ventilés aux quatre vents, au gré des humeurs et au profit des copains.
Une enveloppe de 12 milliards de dollars a été consacrée aux investissements créateurs de richesses dont pas mal de produits seront aptes à se placer sur le marché international. Cependant « le gros lot », avancent les analystes, ce sont ces fleurons de l’économie nationale qu’il est impératif de ressusciter. On parle de Sonacome qui fabrique des camions et des tracteurs « increvables » ainsi que des moissonneuses batteuses de grande qualité.
Pour ne pas les nommer toutes, l’on a encore au chapitre la SONATRO qui a bitumé les routes de tout le pays et même de certains pays africains ou encore la SONITEX, autour de laquelle pourra encore se greffer des milliers d’ateliers de confection qui ont, hélas, fermé boutique pour libérer la route aux effets vestimentaires chinois et turcs. On ne parle pas de « perfusionner » encore ces fleurons de l’économie nationale, loin de là, mais de réfléchir par exemple sur l’option gestion déléguée par des experts étrangers pour une période donnée.
On n’omettra pas, bien entendu, d’évoquer la place de l’agriculture dans ce Plan de relance économique si les départements concernés daignent commencer « demain !!! » à assainir les problèmes du foncier agricole, l’électrification, les pistes carrossables au sud, l’aide aux éleveurs de vaches laitières, développement de la filière caprine….C’est dans nos cordes. ALGERIE INVEST