Migrants : les habitants des Canaries craignent l’impact sur le tourisme De l’envoyé spécial de RFA à Puerto Rico, Grande Canarie, François Musseau

Sur l’île de Grande Canarie, plus de 18 000 migrants sont arrivés depuis mars en grande
partie à cause de la pandémie. Dans la municipalité de Mogán, qui vit presque
exclusivement du tourisme, les habitants craignent que ce drame ne nuise à leur image.
A Puerto Rico, environ un millier d’habitants défilent pour protester contre l’absence de
touristes, qui font vivre toute la zone, et la présence de migrants subsahariens ou marocains,
logés dans dix hôtels de la bourgade. « Les hôtels ne sont pas des centres d’accueil », dit une
est en colère. Sa rage est très émotionnelle. « Pourquoi les immigrants sont dans les hôtels
et nous, les Canariens, on meurt de faim ? », demande-t-elle.
Toute la municipalité vit presque uniquement du tourisme avec un million de visiteurs dans
l’année pour 20 000 habitants. Du fait de la pandémie, le taux d’occupation n’est plus que de
8 %. Mais les Canariens sont persuadés que le fait que 7 000 migrants dans toute l’île et des
centaines à Puerto Rico soient temporairement logés dans des hôtels, donne une mauvaise
image à la bourgade et dissuade les tours-opérateurs et les visiteurs.
« On demande qu’on régule la situation, car la solution donnée fait une mauvaise réputation
à notre commune », estime David Rodriguez, un élu municipal. Dans l’île, tout le monde est
d’accord pour dire que les migrants ne peuvent rester éternellement dans les hôtels et que
le gouvernement devrait se dépêcher d’aménager des camps, comme il l’a promis. Mais en
même temps, selon la Fédération des hôtels, rien pour l’instant ne prouve que la présence
des migrants soit un facteur aggravant pour la fréquentation touristique.