Mehdi Bendimerad, Président du conseil d’administration du cluster énergie solaire : «l’appel d’offres 3000 MW sera lancé en janvier prochain»

Si tout se passe bien, une capacité de 6000 MW en énergie solaire sera disponible à l’horizon 2026. Les travaux de réalisation des centrales photovoltaïques dans cette première tranche, faisant partie du programme de réalisation d’une capacité de 15.000 MW en énergie renouvelable à l’horizon 2035, seront lancés en 2024.
Par Khaled Remouche
Au cours de son allocution de clôture de la journée portant sur les solutions solaires pour les investissements dans le secteur de l’agriculture organisé récemment à Alger, le Président du conseil d’administration du cluster énergie solaire , Mehdi Bendimerad a affirmé que le prochain appel d’offres en matière de réalisation de centrales photovoltaïques qui portera sur une capacité de 3000 MW sera lancé en janvier prochain. Avec l’annonce des résultats provisoires de la sélection inhérente à la réalisation de 14 centrales photovoltaïques d’une capacité de près de 2000 MW et le lancement en ce mois de décembre de l’appel d’offres 1000 MW portant sur la réalisation de cinq centrales photovoltaïques, ce sera ainsi le starter en 2024 au lancement de projets d’installations de grande puissance d’une capacité au total de près de 6000 MW dans le domaine de l’énergie solaire. Ce qui correspond à une accélération dans la mise en œuvre du programme de réalisation de 15.000 MW en énergies renouvelables, à atteindre à l’horizon 2035. Ce qui veut dire que si tout se passe bien, le lancement des travaux de réalisation des centrales photovoltaïques pour atteindre une telle capacité seront lancés en 2024 pour être réceptionnés en 2026.
Cela, à l’évidence, si les délais de réalisation sont respectés. En dehors des installations de grande puissance, les énergies renouvelables en Algérie sont en train de se développer en hors réseau dans divers secteurs, dont l’agriculture qui est l’un des principaux vecteurs de développement de cette énergie verte. A cet égard, la principale problématique de cette journée a été l’introduction de l’énergie solaire dans l’activité agricole. Plus précisément, le programme du gouvernement prévoit l’atteinte d’un objectif d’1 million d’hectares cultivées en céréales dans le sud du pays. Jusqu’ici, près de 400.00 hectares ont été attribuées à des investisseurs pour mettre en valeur ces terres dans le sud et obtenir un rendement de 70 à 80 quintaux par hectare dans la culture du blé. L’Algérie table, rappelons-le sur le sud pour atteindre l’autosuffisance alimentaire en blé à travers un tel programme de mise en valeur. Mehdi Bendimerad dans son allocution d’ouverture a souligné, à ce propos «que la non disponibilité de l’électricité dans 80 % des nouveaux périmètres agricoles, les investisseurs se tournent vers l’utilisation de groupes électrogènes fonctionnant au gas oil qui revient très onéreux, nécessitant de grandes quantités de diesel autour de 300 litres/ MWh impliquant des distances importantes à parcourir pour s’approvisionnera auprès des stations-services.
Près de 400.000 hectares de terres agricoles ont été attribuées à des investisseurs pour la production de céréales dans le sud
Ces solutions à base de groupes électrogènes sont mises en œuvre pour des sites éloignés du réseau électrique de Sonelgaz. La part du coût de l’énergie est le double, voire le triple comparativement à un raccordement au réseau de Sonelgaz. «Nous soutenons une alternative viable économiquement grâce à des économies importantes qui peuvent être réalisées si les exploitations agricoles dans le grand sud seront alimentées par des solutions à base des énergies renouvelables notamment solaire ou hybride» a relevé Mehdi Bendimerad. Le cluster énergie solaire considère, à cet égard, que Le recours au solaire photovoltaïque est une solution compétitive et amie de l’environnement puisqu’elle réduit l’utilisation de l’énergie fossile et les émissions de CO2, observe le cluster énergie solaire.
Pour les exploitations agricoles éloignées du réseau électrique dans le sud, le cluster énergie propose des systèmes de pompes solaires couplés à des panneaux solaires, voire à un pivot irriguant 30 à 40 hectares conçus par les entreprises de ce groupement. Salah Eddine Meziani, dans une communication, a exposé les avantages des pompes solaires fabriquées par son entreprise NGT Meziani, à savoir la stabilité électrique contrairement au raccordement au réseau électrique de Sonelgaz qui n’évite pas selon lui les chutes de tension et l’amortissement en un an au lieu du raccordement qui demande cinq à six ans. Le Professeur Mhamed Hammoudi enseignant à l’USTHB de Bab Ezzouar lui, a proposé pour régler le problème de l’intermittence la nuit de coupler le panneau solaire à une éolienne, ce qui permettra d’économiser davantage de gas oil notamment dans une solution hybride appliquée à une exploitation agricole éloignée des réseaux électriques. Contrairement aux idées reçues, il a appuyé ses propos en disant que l’Algérie présente comme le solaire un fort potentiel éolien, reconnu selon lui, par des spécialistes étrangers du domaine.
K.R.