Les nouvelles perspectives agricoles mondiales à l’horizon 2033: Les économies émergentes vont révolutionner les marchés agricoles
Les émissions directes de GES augmenteront de 5 % d’ici 2033

Les économies émergentes jouent un rôle de plus en plus crucial dans l’évolution des marchés agricoles mondiaux depuis vingt ans et continueront à le faire dans la prochaine décennie, malgré les rééquilibrages régionaux dus à la démographie et à la prospérité, selon un rapport de l’OCDE et de la FAO. Le rapport « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », publié aujourd’hui, une référence mondiale pour les projections à moyen terme des marchés agricoles, célèbre sa 20e édition en couvrant la période 2024-2033. Depuis vingt ans, cette publication analyse les tendances démographiques et économiques influençant l’offre et la demande agricoles, ainsi que les changements géographiques de la production et de la consommation, et leurs impacts sur les échanges internationaux.
Synthèse : KAmelia El-Malik
Les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO pour la période 2024-2033 fournissent une analyse exhaustive des tendances à venir dans les secteurs agricoles, halieutiques et aquacoles. Face à des défis climatiques et géopolitiques croissants, ces projections sont essentielles pour anticiper l’évolution des marchés mondiaux. Ce rapport, élaboré grâce à une collaboration de vingt ans entre l’OCDE et la FAO, avec l’aide d’experts internationaux, constitue une référence cruciale pour les décideurs dans un contexte de pandémie, de tensions géopolitiques et de changement climatique.
Les économies émergentes continueront de jouer un rôle déterminant sur les marchés internationaux au cours de la prochaine décennie. L’Inde et l’Asie du Sud-Est deviendront des acteurs majeurs, remplaçant progressivement la Chine comme principaux moteurs de la consommation alimentaire mondiale. Cette évolution s’accompagne d’une augmentation de l’apport calorique de 7 % dans les pays à revenu intermédiaire, principalement grâce à une consommation accrue d’aliments de base, de produits d’élevage et de graisses. En revanche, dans les pays à faible revenu, l’augmentation sera limitée à 4 %, ce qui reste insuffisant pour atteindre l’objectif « faim zéro » (ODD 2).
En matière de durabilité, l’intensité des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’agriculture mondiale diminuera grâce à une croissance basée sur les gains de productivité plutôt que sur l’expansion des terres cultivées. Cependant, les émissions directes augmenteront encore de 5 % d’ici 2033. Une stratégie clé pour atténuer cet impact est la réduction de moitié des pertes et gaspillages alimentaires, ce qui pourrait réduire les émissions de GES de 4 % et faire sortir 153 millions de personnes de la sous-alimentation d’ici 2030.
Le bon fonctionnement des marchés internationaux demeure crucial pour la sécurité alimentaire mondiale, avec environ 20 % des calories consommées faisant l’objet d’échanges commerciaux. Les prix internationaux réels des produits agricoles devraient légèrement baisser, mais cette baisse pourrait ne pas se répercuter sur les prix de détail locaux en raison de l’inflation, de la dévaluation monétaire et des coûts logistiques élevés.
Ces données montrent clairement l’importance de la coopération internationale et de l’innovation technologique pour relever les défis futurs du secteur agricole mondial. La mise en œuvre de stratégies adaptées et durables sera déterminante pour assurer un avenir sécurisé et prospère pour l’agriculture mondiale. Les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO pour 2024-2033 offrent des pistes pour relever les défis et saisir les opportunités dans un contexte mondial en mutation. Pour l’Algérie et la région MENA, l’adoption de stratégies adaptées et innovantes sera déterminante pour assurer un avenir agricole durable et sécurisé.
Vous pouvez consulter le rapport ICI.
K.E.
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