Les nouveaux équilibres du marché de l’or : La Turquie en tête des pays acheteurs en 2020

Après une forte baisse du cours en novembre, le métal jaune s’est ressaisi en décembre. Selon le site spécialisé www.gold.fr, le métal précieux clôture mois à 1891,10 dollars, en forte progression de 7.9% sur le mois. Exprimé en euros, le cours de l’once atteint 1539,92 €, soit une hausse de 4,8% sur le dernier mois de l’année pour l’investisseur européen. Sur l’année 2020, la performance de l’or se monte à 24.17% en dollars, soit la meilleure année de la décennie. En euros, la performance 2020 atteint 13.4%. Il s’agit de la deuxième meilleure année de la décennie après 2019.
L’année a très bien débuté pour le métal jaune, avec de bonnes performances et un pic au 24 février, avant la crise sanitaire, de +13% en euros. La correction liée au coronavirus a touché tous les actifs, et l’or est revenu à un point d’équilibre mi-mars, avant d’entamer une ascension qui l’a emmené vers des plus hauts historiques le 6 août. La performance atteignait à cette date +28% en euros, et +36% en dollars.
La remontée des taux d’intérêts après l’été a contribué à la consolidation des cours. La vague d’optimisme créée par l’arrivée des vaccins a pesé significativement sur les cours au mois de Novembre, avant un rebond au mois de décembre. L’année a également été marquée par une dépréciation significative du dollar par rapport à l’euro, principalement au cours du deuxième semestre pour atteindre sur l’année près de 10%. Une variation qui explique que la performance de l’or pour l’investisseur européen soit moindre.
Les nouveaux équilibres du marché de l’or
Les crises sanitaires, économiques et budgétaires ont bouleversé les équilibres du marché de l’or en 2020. Les banques centrales, après des achats d’or record en 2019, ont réduit leur effort de diversification. En 2020, la Turquie aura été la banque centrale la plus active avec des achats de l’ordre de 135 tonnes à fin novembre. La Russie, qui était engagé dans des achats réguliers depuis 2007, a stoppé cette politique en mars en raison de la perte de revenus liée à la baisse du cours du pétrole (dont le cours est même devenu négatif en avril).
La crise sanitaire a également affecté la demande bijoutière qui sur les 9 premiers mois de 2020 s’inscrit 40% en deçà des niveaux de la même période de 2019. Un chiffre qui s’explique par les confinements et la baisse de la demande plus marquée en Chine et en Inde, qui représentent traditionnellement 60% de la demande d’or bijoutier.
Mais cette baisse spectaculaire de la demande a été plus compensée par une demande financière qui a presque triplé. En particulier, les ETF qui investissent en or physique ont vu un accroissement rapide de leurs avoirs en raison de la ruée vers l’or valeur refuge. Sur les 9 premiers mois de 2020, leurs achats ont dépassé les 1000 tonnes, soit environ 30% du marché total, selon les chiffres du World Gold Council.
Signe d’une nouvelle ruée vers l’or, la demande de pièce et lingots a été soutenue et le confinement a créé des ruptures d’approvisionnement. La cotation du Napoléon a même été suspendue en France, et des mouvements internationaux d’or sans précédents ont eu lieu. Après une année exceptionnelle par bien des aspects, les experts s’attendent pour 2021 à une normalisation, qui devrait voire la demande bijoutière reprendre des couleurs et la demande financière s’atténuer.
Cours international de l’or (24 carats) enregistré vendredi 8 janvier 2021
Once d’Or : 1 849.01 $
Lingot d’Or : 59 447.15 $
Gramme d’Or : 59,45 $