Invest’Elles

L’entrepreneuriat féminin en Algérie

Article proposé et préparé par le Secrétariat de la Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée Date de publication: 25 janvier 2019

Dès son indépendance en 1962, l’État algérien a pris des mesures pour assurer l’égalité des femmes et des hommes devant la loi et un accès égal à l’éducation, à la formation et à l’emploi.

La consécration de la représentation politique des femmes s’est concrétisée par la loi organique du 12 janvier 2012 qui stipule que « l’État œuvre à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d’accès à la représentation dans les assemblées élues ». Au niveau de la scolarisation, d’après les données de l’Office National des Statistiques (ONS), les filles sont plus nombreuses que les garçons à réussir l’examen de passage à l’université après l’obtention de leur baccalauréat.

Selon le Ministère de l’enseignement supérieur algérien, entre 2006 et 2010, 59% des inscrit-e-s en préparation d’une licence étaient des filles. La constitution garantit la non-discrimination à l’embauche et l’égalité salariale. Elle prévoit aussi des dispositions contre le harcèlement sexuel. L’ONS constate aussi une forte croissance de l’emploi féminin, qui représentait 5.2% de la population active totale en 1971, alors qu’il a atteint le taux de 17.4% en 2017.

Néanmoins, malgré la volonté de l’État d’inclure les femmes dans le secteur économique à travers la Constitution, les lois, et les différents mécanismes d’encouragement à l’entrepreneuriat, beaucoup de femmes dans le pays vivent dans un environnement conservateur qui freine leur autonomisation économique. Cela les amène à développer des activités économiques dans d’autres communes ou quartier que leur commune de résidence.

D’après des enquêtes impliquant 325 femmes dans le cadre des diagnostics cités au début de l’article, de nombreuses femmes ont une image négative des femmes entrepreneures. En effet, certaines se montrent réticentes à l’idée de se lancer dans l’entrepreneuriat par peur de manquer au rôle et aux tâches domestiques qui leur sont traditionnellement « assignés ». Ainsi, il semble qu’il y ait en Algérie une structure sociétale complexe où coexistent plusieurs modèles de société.

Sur le plan économique, la wilaya de Sétif se distingue par rapport à d’autres wilayas par son dynamisme économique et commercial renforcé par l’existence de plusieurs pôles universitaires, et de centres de formation professionnelle et d’enseignement spécialisés. Cette région enregistre une insuffisante participation des femmes dans la sphère économique qui est similaire aux autres régions mais l’on y constate une forte intention entrepreneuriale parmi les jeunes femmes.

Bien que chaque wilaya soit dotée d’une direction de l’Agence nationale de gestion du Micro-crédit en Algérie (ANGEM) qui prend en charge la formation et le soutien aux porteurs de projets, seulement 46% des entrepreneur-e-s est bénéficiaire de ce type de dispositifs. De façon plus générale, l’importance d’impliquer les pouvoirs locaux et les associations de terrain dans la sensibilisation des femmes sur les avantages de l’entrepreneuriat, notamment dans des secteurs comme l’économie sociale et solidaire, a été soulignée.

North Africa Energy & Hydrogen Exhibition and Conference
Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité