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Elle sillonnera plusieurs wilayas du pays. Une caravane pour l’entrepreneuriat féminin, sous le slogan: «Elles réussissent»

Par Hakima Laouli

Inciter les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat et apporter leur contribution au développement de l’économie locale, ensuite nationale, est l’objectif de la caravane pour l’entrepreneuriat féminin, lancée le 30 novembre 2022, à partir de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Une initiative de Mme Assia Hamzi, cheffe d’entreprise depuis une vingtaine d’années. Elle est à la tête de deux écoles de formation, l’une à Tizi-Ouzou et l’autre à Boumerdès. Dans son école à Tizi-Ouzou, Mme Hamzi a accompagné quelque 300 femmes. «Cela fait près de deux ans depuis que je multiplie les démarches pour l’organisation de cette manifestation. L’idée m’est venue durant la période de la Covid-19 où j’ai constaté davantage combien nos femmes sont admirables. Elles refusent l’inaction, la soumission à une réalité donnée. Je les ai vues initier des actions, des projets. Je les ai vues réussir» nous dit Mme Hamzi. D’où le slogan : «Elles réussissent».   

Cette caravane pour l’entrepreneuriat féminin va sillonner les wilayas de Boumerdès, Bouira, Alger et d’autres encore, sous le commandement de femmes managers habituées désormais à faire face aux entraves et aux pesanteurs de tous genres. La plus grande difficulté étant «le regard de la société envers la femme qui prend sa destinée en main. La société doit changer son regard envers la femme entrepreneure. Il faut encourager les femmes à réaliser leurs projets», affirme, avec insistance, Mme Hamzi.

Le wali de Tizi-Ouzou, Djilali Doumi, a pris part au lancement officiel de cette première édition de la caravane pour l’entrepreneuriat féminin. A l’occasion, il a exprimé sa satisfaction de l’organisation de tel évènement mais aussi a assuré de son soutien pour les femmes entrepreneures de la wilaya.

«Il serait gauche de notre part d’occulter cette opportunité. Les autorités publiques sont conscientes de la part indéniable de l’entrepreneuriat féminin. La dynamique économique n’est pas dans le texte mais dans le sentiment d’engagement et la mobilisation de l’initiative. Nous veillerons à assurer l’accompagnement nécessaire. Vous avez tout notre soutien» a-t-il dit.

Des spécialistes et des enseignants universitaires, présents à cette rencontre, ont rappelé les dispositifs mis en place en faveur de l’entrepreneuriat, de façon générale.

Dr Yacine Madouche, maître de conférences à l’université «Mouloud Mammeri» est revenu particulièrement sur les nouveautés sur le plan institutionnel : un ministère dédié aux startups, à l’économie de la connaissance et aux PME.

Au niveau des universités, il y a la création d’incubateurs et d’accélérateurs pour l’accompagnement de centaines de startups. L’université de Tizi-Ouzou n’en dispose pas encore mais ce sera chose faite dans un proche avenir, selon les autorités habilitées. Il n’empêche que l’enseignant universitaire a tenu à saisir cette occasion pour relancer le sujet et appeler à la mise en place de l’incubateur, de façon à lancer des centaines d’étudiantes et d’étudiants sur des projets innovants.

Parlant des financements, d’autres intervenants ont fait état de la persistance de quelques contraintes malgré les améliorations : l’aversion au risque, quelques croyances religieuses et surtout le manque de gages et de biens hypothécables qui dissuadent certaines femmes de solliciter un crédit bancaire.

En l’absence de financements considérables, des produits de quelques entreprises émergentes restent cantonnés au niveau local, alors qu’ils doivent être élargis au niveau national,voire s’orienter vers l’exportation.

Par ailleurs, apprenons-nous de la représentante du Centre national du registre de commerce (CNRC), 7215 femmes sont inscrites au registre de commerce dont 6798 personnes physiques et 417 personnes morales.

H. L.

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