Baromètre e-santé : 91,91 % des algérois considèrent que les outils numériques peuvent améliorer la qualité de soin

Professionnels de la santé et patients se montrent réceptifs à l’idée de transiter vers le digital dans le domaine de la santé. Un sondage réalisé récemment par l’agence MM Communication, en partenariat avec la startup Synaptech Healthcare, le montre clairement. Les résultats préliminaires ont été présentés, le 15 mars 2023, au Salon ICT Maghreb, au Palais de la Culture «Moufdi Zakaria» à Alger.
Par Karima Mokrani
Le baromètre e-santé a pour objectifs d’évaluer la perception des algériens vis-à-vis de la digitalisation, le recours aux applications sur smartphone, l’usage des objets connectés…et le partage des données par le médecin traitant et l’ensemble des professionnels de la santé.
Pour les besoins de la réalisation de ce baromètre e-santé, MM Communication a fait appel aux services de la startup Synaptech Healthcare, spécialisée dans les sondages. Il est vrai que pour cette opération pilote, l’échantillon n’a pas dépassé les 1000 personnes, entre patients et médecins, dans la seule wilaya d’Alger. Aussi, tous résident et travaillent à Alger. Il n’empêche que les résultats préliminaires sont très significatifs.
Au Salon ICT Maghreb, ces résultats ont été présentés par Mme Djamila Kourta, journaliste spécialisée en santé. Elle affirme sa satisfaction du travail effectué et des résultats obtenus : «Plus de 90% des participants affirment être favorables pour le développement et l’utilisation des outils et des services numériques dans le domaine de la santé».
Mme Kourta emploie le mot «acceptabilité». Pour accompagner cette transition digitale dans le «Healthcare», elle souligne la nécessité d’intervenir sur deux aspects : la règlementation et la formation : «des textes règlementaires sont nécessaires pour assurer une protection totale des données des patients. Pour ce qui est de la formation, il est nécessaire d’éduquer aussi bien les patients que les professionnels de la santé sur l’utilisation des applications et des objets».
Résultats préliminaire du sondage
Le travail de sondage a été réalisé sur un échantillon de 1000 personnes, âgées de 18 à 65 ans, uniquement dans la wilaya d’Alger. Un questionnaire online, élaboré par un groupe de spécialistes du domaine, a été diffusé sur un portail web mis en place par Synaptech Healthcare. Il est accessible via les différents réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Linkedin…).
La moyenne d’âge des personnes interrogées est de 35 ans. Les professionnels de la santé (55% des hommes et 45% des femmes) représentent 20% du total de l’échantillon. 58% de la catégorie hors corps médical sont des hommes et 42% sont des femmes. 4% des participants ont révélé avoir le diabète.
- Services numériques
A la lecture des résultats, l’on constate que la majorité des personnes interrogées dans la catégorie «patients» sont favorables pour le développement des outils et services numériques dans le domaine de la santé. Dans le détail, 95,59% estiment que les outils numériques permettent d’améliorer le parcours de soin, 91,91% considèrent que ces outils amélioreront la qualité de soin et 97,06% pensent qu’ils permettront un gain de temps pour le personnel soignant.
Dans la catégorie «professionnels de la santé», 97,50% estiment que le développement des nouvelles technologies permet de prendre des décisions thérapeutiques plus sereines et éclairées, 85% soutiennent que le développement des nouvelles technologies permet de renforcer leurs compétences et qualifications, 97,50% affirment que ce développement des nouvelles technologies leur permettra de gagner du temps.
- Utilisation des applications
95,96% des personnes interrogées considèrent qu’il est utile de fournir des applications aux patients pour les accompagner dans la prise de leur traitement et leur suivi. De même, 94,49% affirment l’utilité de fournir des informations à travers l’application pour le suivi de leur état de santé. Aussi, 89,71% approuvent la généralisation des pré-admissions via internet ou par application. 97,50% des professionnels de la santé estiment que l’utilisation des applications facilitera la prise de rendez-vous des patients.
- Objets connectés
Pour ce qui est de savoir si les médecins traitants recommandent l’usage d’objets connectés, 78% des personnes interrogées ont répondu par la négative. Seraient-ils prêts à accepter ces objets connectés si le médecin les propose ? 92,86% des réponses sont «oui». Qu’en est-il des partages des données de santé par les professionnels de la santé ? Le résultat est moins bon mais reste positif : 86,76% de réponses positives.
- Partage des données
A la question fondamentale de partage de données personnelles, 92,28% acceptent que le médecin accède au dossier médical sur leur smartphone, 86,76% ne s’opposent pas au partage de leurs données de santé. 95,59% des personnes interrogées considèrent que les données de santé peuvent faire avancer la recherche médicale et améliorer la santé de tous.
Du côté du corps médical, 100% des médecins soutiennent que les données de santé des citoyens et patients peuvent permettre de faire avancer la recherche médicale et améliorer la santé de tous.
De l’avis de tous, le médecin demeure l’acteur principal dans l’évolution et l’aboutissement de toutes les solutions et les services numériques pour une meilleure prise en charge des patients.
En sa qualité de journaliste spécialisée dans le domaine, Mme Kourta estime que ce baromètre e-santé pourrait aider à mettre en place une stratégie de prévention et préparer les algériens à intégrer «ce monde de la technologie», voire «un nouveau système de santé». Les enjeux sont, entre autres, le vieillissement de la population, les maladies chroniques, les maladies cardiovasculaires, les maladies neurodégénératives et les pandémies.
De son côté, M. Reda Belkadi, le chef de projet e-santé à Synaptech Healthcare, assure : «Notre portail web est totalement sécurisé. Toutes les données sont hébergées en Algérie (TDA)». Il poursuivra, en ce qui concerne les résultats du sondage : «ce sont de vrais indicateurs qui peuvent aider à mettre en place une meilleure politique de santé».
K. M.
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