Algérie-France/Visas: «Nous avons repris une relation consulaire normale», déclare G. Darmanin

«Depuis lundi dernier, nous avons repris une relation consulaire normale» telle qu’elle existait avant l’épidémie de Covid-19, a annoncé ce dimanche à Alger, le ministre français de l’Intérieur et des Outre-mer, Gerald Darmanin, à l’issue d’une audience que lui a accordée le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
«La France et l’Algérie ont ouvert une nouvelle page de leurs relations. À la demande du président Emmanuel Macron, je me suis rendu à Alger afin d’évoquer avec mon homologue et le Président Tebboune la coopération de nos deux pays dans les domaines migratoire et de la sécurité», a twitté le ministre français après sa rencontre avec son homologue algérien, Brahim Merad. Lors d’une allocution, Darmanin a déclaré avoir eu avec le ministre algérien de l’Intérieur un échange «extrêmement important». «Important parce que cela permet aussi à la France de continuer à montrer sa grande volonté de coopération suite aux échanges qui ont eu lieu entre les présidents Tebboune et Macron (…) », a affirmé Darmanin. La veille de la visite du ministre français de l’Intérieur en Algérie, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu samedi, un appel téléphonique de son homologue français, Emmanuel Macron.
En septembre 2021, Paris avait annoncé une réduction de moitié du nombre de visas accordés aux ressortissants des trois pays du Maghreb, avec une baisse de 50% du nombre de visas délivrés pour les ressortissants du Maroc et de l’Algérie et de 33% pour ceux de Tunisie. Et ce en signe de représailles contre le «refus» de ces pays de délivrer les laissez-passer consulaires indispensables à l’expulsion des clandestins. En réaction, le ministère algérien des affaires étrangères a convoqué, le 29 septembre 2021, l’ambassadeur de France en Algérie pour protester contre la décision de Paris de réduire le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens. L’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, s’est vu notifier «une protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. «Cette décision qui est intervenue sans consultation préalable avec la partie algérienne comporte l’anomalie rédhibitoire d’avoir fait l’objet d’un tapage médiatique générateur de confusion et d’ambiguïté quant à ses motivations et à son champ d’application», avait ajouté le communiqué du MAE.
Le MAE «a mis en évidence la place centrale de l’élément humain dans la relation algéro-française et souligné la nécessité d’une gestion équilibrée, transparente et conforme aux instruments juridiques bilatéraux et universels du phénomène des mobilités des personnes, concluant que l’Algérie déplore cet acte malencontreux qui frappe de précarité et d’incertitude un domaine sensible de coopération postulant la confiance ainsi que le respect de la dignité des personnes humaines et des engagements pris par les deux gouvernements». Après cette brouille, les relations ont commencé à se réchauffer progressivement. Lors de sa visite en Algérie en aout dernier, le président français s’est exprimé sur la question de la délivrance des visas en évoquant l’«immigration choisi». «Nous souhaitons avoir une approche beaucoup plus souple sur l’immigration choisie, c’est-à-dire les familles des binationaux mais aussi les sportifs, les artistes les entrepreneurs, les politiques, qui nourrissent la relation bilatérale», a déclaré Macron, à Alger. «Dans ce cadre, nous souhaitons pouvoir améliorer les délais», a-t-il ajouté, évoquant une volonté de simplification des procédures. «C’est un dossier sur lequel nous avons longuement parlé avec le président Tebboune et sur lequel nous avons mandaté nos ministres et qui va avancer dans les prochaines semaines et les prochains mois», a poursuivi Macron. La visite du chef d’Etat français en Algérie a été suivie par celle de sa Première ministre Elisabeth Borne en octobre dernier pour une visite de deux jours en Algérie. à Alger au côté de son homologue algérien M. Aimene Benabderrahmane, Mme Borne a réitéré la détermination du gouvernement français à construire «une relation renouvelée» entre l’Algérie et la France. «La meilleure preuve de la volonté politique de nos deux pays d’améliorer notre coopération bilatérale au plus haut niveau c’est la nature et l’ampleur inédite de cette visite présidée par Mme Elisabeth Borne», a déclaré pour sa part M. Benabderrahmane.
Younès Djama
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