Rachid Sekkak : «L’IA offre aux banques une occasion unique de modernisation»
L’intelligence artificielle, un levier incontournable pour transformer le secteur bancaire

Face aux mutations technologiques, l’intelligence artificielle s’impose comme un levier stratégique pour la transformation du secteur bancaire. Dans une analyse approfondie, l’expert financier Rachid Sekkak détaille les opportunités, les prérequis et les défis majeurs liés à l’intégration de l’IA dans les banques, appelant à une modernisation rapide et réfléchie.
Par la rédaction Algérieinvest – Contribution de Rachid Sekkak
L’intelligence artificielle (IA) s’impose comme un levier de transformation incontournable dans le secteur bancaire, une dynamique qui devrait s’accélérer dans les années à venir. Dans une contribution exclusive, l’expert financier Rachid Sekkak explique que l’IA est « une technologie de pointe qui permet aux ‘machines’ de simuler des processus cognitifs humains », en utilisant notamment le Big Data et le Machine Learning. L’intégration de l’IA dans les établissements bancaires promet plusieurs effets positifs : « une prise de décision plus rapide et plus raisonnée, des gains de productivité significatifs et une réduction des coûts », affirme Rachid Sekkak.
Cette automatisation touchera aussi bien les tâches administratives répétitives des back-offices que l’interaction client dans les front offices. En matière de relation client, l’IA permet «une analyse fine des multiples données clients», rendant possible «l’anticipation du comportement et des attentes» pour personnaliser les services en temps réel et renforcer la satisfaction. Les chatbots illustrent cette évolution en offrant des réponses instantanées et personnalisées. Dans les opérations internes, l’IA contribue à « l’amélioration de l’efficacité opérationnelle et à une meilleure gestion des risques, notamment en matière de crédit et de conformité ». Elle renforce également la lutte contre la fraude grâce à une détection en temps réel des anomalies. Par ailleurs, l’analyse prédictive des comportements financiers permet «une analyse automatisée des demandes de crédits en quelques minutes», une évaluation plus fine du risque de crédit et une optimisation des portefeuilles d’actifs.
Toutefois, Rachid Sekkak avertit que l’exploitation de l’IA suppose des préalables indispensables, notamment «des infrastructures technologiques appropriées, des Core Banking Systems performants et une base de données de qualité», sans quoi le risque du «Garbage In, Garbage Out» menace la fiabilité des résultats. Le recours massif à l’IA soulève également de nombreux défis : résistance au changement des collaborateurs, nécessité de leur formation aux technologies émergentes, protection renforcée des données personnelles, et enjeux éthiques liés à la transparence et à l’absence de biais dans les algorithmes. Une gouvernance adaptée, incluant contrôle, supervision et audit des modèles d’IA, sera essentielle pour répondre aux exigences réglementaires.
Rachid Sekkak insiste aussi sur la nécessité pour les banques de nouer des partenariats stratégiques avec les fintechs et startups innovantes. En conclusion, il appelle à voir dans l’IA une opportunité unique de modernisation pour un secteur bancaire local encore marqué par des technologies rudimentaires : «L’IA représente une occasion unique de sauter des étapes et de passer directement à des solutions modernes et efficaces, à condition de bien en préparer les bases, notamment par le développement rapide de ressources humaines qualifiées». Selon lui, «l’enseignement et la recherche seront fondamentaux» pour réussir cette transition. Et de prévenir : «Un travail de fourmi et dans la durée… attention donc aux nombreuses cigales qui parlent beaucoup et livrent peu».
A.I.