NAPEC 2023 : Focus sur la Décarbonisation, la Transition Énergétique et l’Hydrogène Vert
Rachid Hachichi : «Sonatrach s’engage avec Sonelgaz à solariser les grandes centrales électriques »
Exxon Mobil et Chevron, qui font partie des plus grandes compagnies pétrolières du monde, participent à l’événement. Les premières interventions ont été centrées sur la transition énergétique et les efforts de l’Algérie pour réduire l’empreinte carbone.
Envoyé spécial à Oran : Khaled Remouche
La 11e édition du «North Africa Energy and Hydrogen Exhibition and Conference» (NAPEC), l’un des plus grands événements dans le domaine du pétrole et du gaz en Afrique du Nord, s’est ouvrete aujourd’hui à Oran. Cette édition est orientée, outre l’amont pétro-gazier, vers la transition énergétique, en phase avec la tendance mondiale, à savoir la réduction des émissions de CO2 et le développement durable.
Cette manifestation regroupe des centaines de participants, dont les représentants de Sonatrach et ses filiales, des agences de régulation du secteur des hydrocarbures Alnaft et de l’ARH, des géants pétroliers Total Énergies, Eni, Oxy, Chevron, Exxon Mobil, ainsi que des sociétés internationales de services pétroliers telles que Petrofac, et la société américaine Baker Hughes. Des compagnies pétrolières européennes sont de la partie, comme Repsol et Cepsa. L’Asie est représentée par les sociétés Pertamina et PTTEP. La nouveauté dans cette édition est la présence des compagnies américaines Exxon Mobil et Chevron, qui figurent parmi les plus grandes compagnies pétrolières dans le monde. Alnaft leur avait confié des études sur le potentiel hydrocarbures du sud-ouest. Elles s’intéressent à l’amont pétrolier algérien. L’ambassadrice des États-Unis à Alger, Elizabeth Moore Aubin, dans une brève conférence de presse, ne s’est pas prononcée quant à la signature de contrats de partage de production entre Sonatrach et ces deux compagnies américaines, annoncées vers la fin de l’année 2023 mais non confirmées. Se tient parallèlement à la conférence une exposition qui regroupe des dizaines d’entreprises algériennes et étrangères, dont Sonatrach et ses filiales, Sonelgaz, Cosider, Siemens, Schneider Electric.
M. Rachid Hachichi, Président Directeur Général de Sonatrach, lors de la séance d’ouverture de la conférence, a posé la problématique et les défis de la transition énergétique. «Le thème de cette édition, axé sur la transition énergétique et l’évolution des énergies fossiles, est d’une importance capitale. En effet, le monde fait face à un tournant décisif où les impératifs environnementaux, la nécessité de réduire les émissions à effet de serre et la transition vers des sources d’énergie durable deviennent très importantes. La transition énergétique n’est pas une option mais un impératif», a-t-il souligné. Sonatrach fait face à des choix cruciaux, deux défis, d’une part développer la production d’hydrocarbures pour satisfaire la demande, et d’une autre part, décarboniser avec notamment la capture du carbone, sa valorisation et le stockage des énergies renouvelables. Le PDG de Sonatrach a ajouté que l’Algérie se trouve confrontée à la nécessité d’accélérer la concrétisation de notre mix énergétique et de réduire l’empreinte carbone. Ceci afin de «garantir un avenir énergétique durable». Dans cette optique, le gaz représente à court terme un combustible qui sera privilégié dans cette transition énergétique. «Le gaz constitue une solution immédiate pour décarboner l’industrie, la production d’électricité », a-t-il précisé. Sonatrach s’inscrit pleinement dans cette orientation. Il a indiqué que Sonatrach s’engage à solariser avec Sonelgaz les grandes centrales électriques pour réduire la consommation de gaz et récupérer les quantités de gaz soit pour l’exportation soit pour la pétrochimie. Dans le cadre de l’initiative de la Banque Mondiale, Sonatrach s’engage à éliminer le torchage du gaz de routine à l’horizon 2030. Elle vise, rappelons le, à réduire de moins de 1% le torchage du gaz à l’horizon 2030. Quant à l’allocution du ministre de l’énergie, Mohamed Arkab, lu par son secrétaire général Abdelkrim Aouissi, il a rappelé que Sonatrach, dans le cadre des engagements internationaux de l’Algérie en matière de changement climatique, vise à investir 1,5 milliard de dollars dans le reboisement de 420 000 hectares sur une échéance de dix ans.
K.R.
